tabloïd circus de Kent HARRINGTON


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KENT HARRINGTON

Tabloïd Circus


Aux éditions DENOEL


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Le mercredi 9 Juillet 2014

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Kent HARRINGTON




Une lecture de
JEANNE DESAUBRY

JEANNE DESAUBRY  

Prenez un journaliste britannique. Stanley. Alcoolique en manque, suant, épuisé, débarquant après un vol interminable, sur une île des Caraïbes exclusivement dédiée aux vacances de type Sea, Sex and Sun des étudiants américains fortunés. Jetez-lui dans les pattes une étudiante de ce type, alcoolisée jusqu’aux yeux qu’elle a fort beaux, en conflit interminable et répétitif avec sa mère. Situez ces deux-là au milieu d’une meute de journalistes assoiffés de scandale, bardés d’appareils-photos, caméras, et antennes paraboliques pour les retransmissions.  Laissez les tous affronter les doutes existentiels d’un  chef de police locale encombré de complexes d’infériorité refoulés en raison de sa couleur de peau. Car si sur l’île tout le monde est noir, les touristes, eux sont blancs. Alors, forcément, seul un noir peut être coupable de l’horreur qui a rameuté tout ce monde : la disparition d’une jeune, riche et jolie étudiante blanche…

Cynique, drôle et touchant, ce roman vous en apprendra beaucoup sur les mœurs des tabloïds, mais peut-être aussi sur la politique internationale. Car qui sait ce qui se cache sur cette île paradisiaque, quelles vraies fausses raisons agitent-elles les personnages politiques ?

Un peu rapidement terminé, ce roman offre de bons moments de doutes, de suspens et on apprécie rapidement  ses personnages. La lutte de Stanley contre sa dépendance, l’impossible deuil de sa sœur, ses complexes, pas si loin de ceux du chef de police, liés comme lui à ses origines, mais sociales, pas ethniques…lui donnent une épaisseur attachante. Voilà une fiction à la fois drôle et sinistre qui reste malgré tout marquée d’un peu d’espoir.

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JEANNE DESAUBRY
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Une autre lecture du

Tabloïd Circus

de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE

Satellite Circus -. Traduction de Nordine Haddad. Collection Sueurs Froides. Parution 25 avril 2014. 416 pages. 21,90€.

Journalistes en mal de sensations...

A Tortola, petite ile tranquille de l'archipel des Iles Vierges, s'abat tout d'un coup comme une nuée de sauterelles dans un champ de maïs une palanquée de journalistes venus d'un peu partout et même d'ailleurs.

Stanley Jones est l'un de ceux-là, émargeant au Royal, journal spécialisé dans les affaires à sensation et qui est acheté en général pour la pin-up qui orne sa page trois. Stanley Jones était un bon reporter, correspondant au Times, mais depuis la mort accidentelle de sa sœur dans le métro londonien, le 7 juillet 2005, à la suite d'un attentat, sa vie a basculé. Il est devenu alcoolique et travaille pour les tabloïds dont le Royal, résidant à Los Angeles, la ville des personnalités en vue par excellence.

Une jeune touriste américaine, Mary Waters, a disparu et Stanley doit reprendre en main l'affaire dont ses concurrents se sont déjà délectés en publiant des photos osées de la jeune fille, photos prises par son petit ami qui les a négociées. Il n'y a pas de petits profits. Dès son arrivée sur l'île, où il loge au même hôtel, le Nirvana, que la jeune fille, il a décidé d'arrêter de picoler, ce qui n'est pas facile mais c'est un pari avec lui-même qu'il veut gagner. Il retrouve son ami Stubbs, photographe, mais un intrus s'immisce dans son boulot. Morris qui se présente comme envoyé par le journal en tant que superviseur.

Stanley fait la connaissance à la piscine puis au bar de l'hôtel de Colleen Thompson, jeune fille américaine tout juste majeure, étudiante, en rupture d'école et alcoolique jusqu'au fond des verres qu'elle sèche plus vite que peut le faire le soleil ardent. Elle ne veut pas retourner au pays, et affirme que sa vocation est de devenir écrivain, ou journaliste. Elle s'accroche à Stanley, mais il résiste, non pas à son corps mais à ses débordements de dipsomane invétérée.

Lawrence O'Connor, le chef de la police de Tortola, est pressé par son gouvernement de retrouver le corps de Mary Waters, si possible saine et sauve. Mais le gouvernement américain, et les parents de Mary veulent des résultats immédiats, alors il se démène comme il peut. Mais pas facile de patauger dans une affaire que le FBI veut gérer à sa façon. D'ailleurs Stubbs affirme à son ami Stanley que des micros ont été placés un peu partout jusque dans le téléphone portable d'O'Connor. L'affaire semble se décanter lorsque, lors d'un banal contrôle de police, le sac à main de Mary est retrouvé dans le coffre du véhicule d'un chauffeur de taxi jamaïquain. Le coupable idéal pour tous, sauf pour O'Connor, car il s'agit d'un ressortissant Noir. Et les relents de racisme, O'Connor y est habitué, lui qui est un Noir aux yeux bleus, issu d'ascendants esclaves et Irlandais.

Mary Waters joue dans ce roman l'Arlésienne pratiquement jusqu'à l'épilogue, car ce qu'il s'est réellement passé n'est pas apparemment le propos de Kent Harrington. On saura à la fin comment elle a disparu et par qui, mais toute l'histoire tourne autour des personnages, de leur passé, et des manigances américaines. Il y a d'abord l'aspect politique, les Etats-Unis désirant mettre dans leur escarcelle cette île trop proche de la Colombie et du Venezuela. Et pour l'intégrer dans leur giron, le gouvernement américain n'hésite pas à manipuler les autorités de Tortola et principalement O'Connor. Les mensonges s'avèrent parfois plus redoutables et efficaces qu'une arme à feu, moins bruyants et moins décelables.

Mais aussi bien O'Connor que Stanley trimbalent une fêlure qui ne veut pas se résorber. Stanley est fils de mineur, donc de basse extraction sur l'échelle sociale. Il a réussi ses études, malgré tout, il est devenu journaliste réputé mais la mort de sa sœur dans un attentat l'a jeté au fond du précipice. Depuis il vit avec ce souvenir qui le ronge. Et sa dépendance à l'alcool a terni ses relations avec son amie Portia qui travaille à Londres. Au contact de Colleen, mais également à cause des événements, des pressions, il risque de replonger dans son intempérance mais il parvient toutefois à limiter les dégâts.

Lawrence O'Connor aurait pu mal tourner, mais sa fierté est d'avoir su au bon moment se diriger vers la loi et la faire respecter. Il ressent toujours les affres de sa double ascendance, Noire et Irlandaise, et pas uniquement à cause de sa couleur de peau. Il n'accepte pas que les Américains ou autres considèrent les autochtones comme d'anciens esclaves pouvant être dirigés selon leur convenances. Il n'accepte pas non plus leur ingérence. Marié, il a une gamine de quinze ans et il s'inquiète pour elle. Surtout lorsqu'un jour, elle a quitté l'école sans prévenir. Il pense à un enlèvement alors qu'il s'agit tout simplement d'une amourette. Il est ami avec un riche pêcheur de requins, requin lui-même, véritable plaque tournante de la drogue entre la Colombie et la Floride. Et la relation qui lie les deux hommes sera peu à peu expliquée, car Kent Harrington ménage ses effets, ne dévoilant qu'au compte-gouttes les imbrications.

Un peu lent au départ, car le lecteur s'intéresse en priorité à l'enquête concernant la disparition de Mary et ce côté de l'enquête est un peu mise sous le coude, ce roman est plus une étude psychologique des personnages et des embrouillaminis états-uniens sur la mainmise sur les îles Vierges, afin d'assoir la suprématie américaine dans cette partie du monde comme dans tant d'autres.

Espionnage, mensonges, manipulations en tous genres sont au rendez-vous, et l'épilogue démontre que la politique mercantile de même que l'ambition sont les moteurs qui inspirent les gouvernements et les êtres humains, en général.

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