Cadaver sancti, un premier roman ? Non, c’est beaucoup mieux que cela. Découvrez, comme je l'ai fait, un polar digne des plus grands. Jennifer Holparan, cette jeune Française, cachée sous ce pseudo anglo-saxon, nous offre avec Cadaver sancti, un roman policier d'une très grande qualité. Certes, quelques erreurs de jeunesse mais très vite balayées par la maîtrise remarquable avec laquelle cette jeune femme a construit une intrigue qui nous tient en haleine tout du long. Le roman nous entraîne à Boston, où des cadavres de jeunes femmes sont découverts dans la Mystic River. Il faut faire vite car les enquêteurs comprennent vite que d'autres jeunes victimes sont déjà aux mains du tueur. Devant le caractère religieux des mises en scène (semblables à des martyrs de saintes), un jeune prêtre va intervenir comme consultant à la demande de Darcy Morrissey, enquêtrice un brin caractérielle (euphémisme!) mais tellement efficace. Le duo explosif fonctionne remarquablement bien, pourtant tout les oppose, même s'ils se sont connus dans l'enfance, et ces personnages sont diablement attachants. Ils vont mener une enquête palpitante où leur professionnalisme leur fera explorer toutes les pistes, où l'humour se mêlera au dramatique, et ce avec la volonté farouche d'arrêter le terrible compte à rebours du tueur. Ce n'est pas un énième polar sur un tueur en série, d'abord parce que toutes les facettes du drame sont explorées, des enquêteurs aux jeunes victimes en passant par leurs proches et les professionnels, ensuite car le thème développé est original. Le tout est écrit dans un style vif et très évocateur, dans des chapitres courts qui donnent au roman un rythme soutenu. Oserais-je dire que ce roman m'a souvent donné à penser à Dennis Lehane? C'est le compliment que je ferais à cette jeune femme dont le talent prometteur nous augure de futurs bons moments.
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