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JEAN PAUL HUSSON |
Les Yeux Dans Les YeuxAux éditions ATOUT EDITIONS |
2144Lectures depuisLe mardi 4 Novembre 2003
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Une lecture de |
Une famille recomposée part en vacances au bord d’un lac. Pour quelles raisons Julien, le père, a-t-il choisi cette destination? Parce que des souvenirs personnels le rattachent à ce lieu et que son fils Mathieu, aveugle depuis l’accident qui a coûté la vie à sa première épouse, est en passe de recouvrer la vue, de renaître et il n’y pas de meilleur endroit que ce lac où dix ans plus tôt il fut conçu par une nuit d’amour… La famille s’installe donc à bord du monospace et prend la route du lac… L’essence vient à manquer… Julien s’arrête à une station-service. Mais les pompes sont vides et le périple continue… nouvel arrêt, nouvelle anicroche… et les incidents, toujours aussi insignifiants, s’accumulent jusqu’à transformer ce voyage ordinaire en une plongée dans l’incertain. Au fil des pages, l’angoisse s’installe. Autour du petit aveugle, rôdent la violence et la mort. On pressent le malheur, on imagine le pire, on refuse la fin inévitable… Jean Paul Husson a réussi à construire, autour de cette histoire banale, un climat d’angoisse des plus réels, probablement fondé sur les peurs du noir que chacun recèle, et qui fait la force de son premier roman. |
L'auteur / L'autrice |
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1- Comment avez-vous pensé à construire cette histoire autour d’un petit enfant aveugle? Avant d'être un roman, cette histoire était un scénario pour le grand écran. Alors pourquoi un héros enfant en quête de lumière? Probablement parce que mes premières émotions artistiques, je les ai vécu très jeune dans les salles de cinéma où je me réfugiais. Plus tard, au collège, j’ai découvert que le ciné avait aussi une dimension ludique et pas seulement émotionnelle. Ceci dit, je n’ai pas spécialement été plus attiré par l’écran que par le papier ; concrètement, j’ai « publié » mes premières « œuvres » à l'adolescence bien avant de savoir ce que c’était qu’une caméra. C’est la vie, et les perspectives professionnelles, qui m’ont aiguillé vers la mise en scène. En arriver au roman aujourd’hui est pour moi une chose infiniment naturelle, et équilibrante. La page blanche, l’écran blanc, la lumière projetée dans le cocon d’une salle obscure, l’éclat des mots dans les yeux d’un lecteur ; tout cela est intimement lié, non ? 2- Pouvez-vous nous dire de quels auteurs vous sentez proche? Et plus généralement quelles sont vos sources d’inspiration Aussi étonnant que cela puisse paraître, mes grandes émotions de lecteurs n'ont jamais franchi l'adolescence. Mes livres de chevet sont Barjavel, Giono, Grainville... Au cinéma, la poésie de Fellini, la force visuelle de Spielberg, le génie de Chaplin... Tous mes films, et forcément, tous mes livres à venir seront très différents. Ce qui m'inspire c'est mon besoin de raconter des histoires, de produire des émotions, toutes sortes d'émotions. Tout simplement, les mots sont des images, les images sont des mots. Ecrire ou filmer me conforte dans l'idée qu'un seul monde ne suffit pas à notre équilibre. Il y a des choses derrière les choses. Les auteurs que nous sommes devons les imaginer. 3- Les yeux dans les yeux constitue votre premier roman. Avez-vous eu beaucoup de difficultés pour trouver un éditeur? Je ne l’ai pas cherché, c’est un rêve d’enfant devenu réalité. C’est en adaptant pour le cinéma un polar édité par Noëlle Mouska, d’Atout Editions, que cette rencontre m’a offert l'opportunité de publier. Son intuition l’a poussée à me demander régulièrement si je ne voulais pas novéliser un de mes scénarios. Je remercie sa patiente et son opiniâtreté. J’ai envie d'écrire plusieurs romans dits noirs, plus tard, je m’autoriserai à faire lire des choses plus « libres ». En attendant je découvre humblement mes premiers salons du livre avec bonheur. Je suis très touché par le contact avec les lecteurs. A ma grande surprise, le livre fait un vrai carton auprès des ados et de leurs parents. Tant mieux ! Je vis intensément le fait de leur transmettre cet objet qu’on appelle livre dans lequel tous ces mots sortis de mon esprit sont le vrai reflet de moi-même. |