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ALFRED HITCHCOCK |
Histoires AbominablesAux éditions ROBERT LAFFONT |
583Lectures depuisLe mardi 26 Novembre 2019
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Une lecture de |
Editions Robert Laffont. Parution 30 mai 1960. 412 pages. Réédition Partielle : Pocket N°1814. Parution 3ème trimestre 1979. 256 pages. Ce choix d’histoires s’adresse essentiellement à ceux qui trouvent trop fade la saveur de la télévision. Alfred Hitchock
Non seulement Alfred Hitchock s’est montré le maître du suspense au cinéma, mais il a œuvré aussi à la télévision dans des séries dont le parfum perdure dans nos souvenirs. Il a apporté sa caution dans les recueils de compilation à thèmes et dans le magazine portant son nom, auquel il ne participait que comme éditorialiste. Toutefois bon nombre d’auteurs qui souvent étaient inconnus, et le sont encore, du grand public purent ainsi être publiés et traduits en France, grâce à son soutien nominatif. Mais ce rôle fictif d’anthologiste lui est peut-être venu parce que tout ne peut être adapté. Ainsi déclare-t-il dans sa préface : Je suis venu tard à la télévision et d’aucuns ont prétendu que j’attendais que les écrans deviennent assez grands pour que je puisse m’y loger (allégation contre laquelle je proteste de tout mon poids). Toutefois, j’en suis venu à beaucoup aimer ce moyen d’expression et j’espère bien que l’on ne verra pas dans l’existence de ce livre une critique mais simplement la reconnaissance d’un fait patent. A savoir qu’il y a certaines histoires auxquelles la télévision ne peut rendre justice.
Dans Histoires abominables, il est intéressant de trouver ou retrouver des auteurs aussi différents que Jérôme K Jérôme, auteur de l’inénarrable Trois hommes dans un bateau, de William Hope Hodgson, auteur des aventures de Carnacki chasseur de fantômes, ou de Robert Bloch dont le roman Psychose fut adapté de magistrale façon par Hitchcock et qui fournit pas moins de dix-sept épisodes pour la série télévisée Hitchcock présente…
Loin de moi l’idée de vouloir présenter tous ces textes, ce serait fastidieux aussi bien pour vous que pour moi, mais j’ai pioché au hasard quelques-unes des nouvelles qui la plupart du temps relèvent du surnaturel ou tout au moins du fantastique. Mais pas que, parce que l’horreur et la terreur s’invitent également et l’on retrouvera certains thèmes favoris des auteurs présentés, du moins pour les plus connus.
Dans Comment l'amour s'imposa au professeur Guildea, de Robert Smythe Hichens, nous sommes mis en présence de deux célibataires endurcis : le père Murchison, par son statut de religieux, et le professeur Frederic Guildea qui est foncièrement misogyne, voire misanthrope. Ils font connaissance lors d’un sermon de l’un et d’une conférence de l’autre, et le père Murchison est invité chez le professeur. Ce qui constitue presqu’une première. Ils se retrouvent assez souvent chez Guildea, conversent à bâtons rompus devant, éventuellement le majordome du professeur, mais surtout de son perroquet. Jusqu’au jour où Guildea sent comme une présence chez lui et croit entendre son volatile s’exprimer d’une voix féminine.
Sortilège de Montague R. James est conforme à son titre. Un certain Karswell n’apprécie pas du tout que son texte La vérité sur l’alchimie soit refusé par une association et il en veut plus particulièrement à celui qui est à l’origine à ce refus. Et pour bien marquer que sa vengeance sera terrible, il placarde ou fait parvenir des affichettes dans lesquelles il invite à se pencher sur le cas d’un critique littéraire qui avait éreinté son précédent ouvrage justement sur l’alchimie.
Jérôme K. Jérôme prend pour thème celui de l’automate dans Un cavalier accompli. Ce thème est de nos jours encore souvent utilisé mais lors de sa parution peu de textes mettent en scène ce genre d’automate. C’est en entendant des jeunes filles se plaindre de ne rencontrer dans les bals que des cavaliers aux discours insipides, qu’un fabricant de jouets articulés décide d’assembler ce cavalier qui devrait faire sensation. Et en effet, ce cavalier danse sans monter sur les pieds de sa partenaire mais un couac se produit toujours dans les objets animés. L’on pense naturellement à Collodi et son personnage de Gepetto fabricant une marionnette nommée Pinocchio mais aussi à d’autres textes fondateurs ayant un automate comme personnage principal.
Avec Sredni Vashtar, Saki, nom de plume H.H. Munro, livre un texte mettant en scène un enfant de dix ans, Conradin, élevé par sa cousine madame de Ropp. D’après le médecin, Conradin n’a plus que cinq ans au maximum à vivre, mais pour autant entre sa cousine et lui, c’est un peu comme chien et chat. Pire même car parfois ces deux animaux arrivent à cohabiter en bonne intelligence. Alors Conradin reporte l’affection qu’il ne peut exprimer ou recevoir envers une vieille poule et une fouine-putois logés dans une vieille remise au fond du jardin.
La voix dans la nuit, de William Hope Hodgson, c’est celle d’un inconnu qui s’adresse aux marins d’un schooner encalminé dans les eaux du Pacifique Nord. Il ne veut pas se montrer, repart même à bord de son embarcation mais le capitaine et ses hommes parviennent à l’apprivoiser. Ils lui promettent des vivres pour lui et sa femme alors il narre, de loin, dans la brume, sa mésaventure. Comment le navire à bord duquel le couple voyageait, et seuls rescapés, comment ils ont abordé une île déserte recouverte d’une étrange végétation.
La dame sur un cheval gris, de John Collier, prend pour décor l’Irlande et l’antagonisme entre celtes et saxons, entre natifs de la verte Erin et envahisseurs Anglais, même si ceux-ci sont installés depuis des siècles. Le dernier descendant d’une famille anglo-irlandaise qui apprécie les parties de chasse ou de pêches en compagnie de son ami Bates parcourt la campagne et il apprécie encore plus les bonnes rencontres féminines dans les auberges, sur les chemins, ne s’embarrassant d’aucun principe de courtoisie, de respect, de considération envers celles qu’il juge bon à mettre dans son lit ou sur une botte de paille.
Tout un lot de nouvelles dans la forme et dans le fond et qui peuvent se révéler politique, poétique, humoristique, sociologique, horrifique, surnaturelle, fantastique, et que le lecteur avide goutera avec plaisir. Cet ouvrage a été réédité partiellement et pour certaines nouvelles retraduites. Les titres et noms des auteurs en italiques ne sont pas compris dans la réédition Pocket.
Alfred HITCHCOCK, Préface. Robert Smythe HICHENS : Comment l'amour s'imposa au professeur Guildea (How love came to professor Guildea). Traduction : Jos Ras M.R. JAMES : Sortilège Jérôme K. JEROME: Un cavalier accompli Edward Lucas WHITE: Lukundoo Margaret ST CLAIR : Le travail bien fait Phillip MacDONALD : L'Amour qui saigne (Love lies bleeding. Traduction Odette Ferry Arthur WILLIAMS : Le Parfait meurtrier (The Perfectionist). Traduction Odette Ferry C.P. DONNELLE Jr. : Recette de meurtre (Recipe for Murder). Traduction Odette Ferry RUSSEL John : Le prix d'une tête SAKI : Sredni Vashtar (Sredni Vashtar). Traduction Odette Ferry William Hope HODGSON : La voix dans la nuit Richard CONNELL : Les Chasses du comte Zaroff (The Most Dangerous Game). Traduction Jos Ras James Francis DWYER : Le Diplôme de la jungle (Being a Murderer Myself / A Jungle Graduate). Traduction Jos RAS John COLLIER : La Dame sur le cheval gris (The Lady of the Grey). Traduction Odette Ferry Robert BLOCH : Une souris et des rats (Water's Edge). Traduction Odette Ferry Robert ARTHUR : Le Farceur (The Jokester). Traduction Odette Ferry A. M. BURRAGE : Figures de cire (The Waxwork). Traduction Odette Ferry. Thomas BURKE : L'Épouse muette (The Dumb Wife). Traduction Odette Ferry Dorothy Kathleen BROSTER : Tapie devant la porte (Crouching at the door). Traduction Odette Ferry
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