Meurtres en majuscules de Sophie HANNAH


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SOPHIE HANNAH

Meurtres En Majuscules


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Le lundi 29 Septembre 2014

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Sophie HANNAH




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Une nouvelle enquête d'Hercule Poirot (The Monogram Murders - 2014. Traduction de Valérie Rosier). Parution le 10 septembre 2014. 358 pages. 20,90€.

Hercule Poirot est toujours aussi fringant...

Il ne faut jamais se fier aux apparences...

Lorsqu'il décide de prendre des vacances, Hercule Poirot ne fait pas dans le détail : il s'installe dans une pension de famille à quelques trois cents mètres de son domicile londonien.

Ce soir-là, alors qu'il dîne et déguste son café, un rituel qu'il accomplit tous les jeudis au Pleasant's Coffee, une jeune femme s'engouffre dans l'établissement. Elle semble angoissée ou en détresse, des sanglots dans la voix. Poirot, qui jusqu'alors était le seul client, lui propose de se joindre à elle, puis se présente en tant qu'ancien policier à la retraite. Jennie, c'est le nom de la jeune femme, affirme qu'elle est en danger, qu'elle est déjà morte ou que cela ne tardera guère. Poirot essaie de la faire parler mais ne comprend pas tout car elle s'exprime plutôt sous forme d'énigmes. Une fois Jennie partie il s'adresse à Fee la serveuse mais elle ne sait pas grand chose sur cette femme qui vient chercher régulièrement du café et des pâtisseries pour sa patronne, une lady. Et pour effectuer ses achats Jennie doit traverser toute la ville.

Edward Catchpool, jeune policier à Scotland Yard, est locataire dans la même pension où s'est installé Poirot pour s'oxygéner les neurones. Les deux hommes sont devenus amis, et en cette soirée du 7 février 1929 les événements se télescopent et ils seront amené à participer à la même enquête. En effet alors que Poirot narre sa soirée au Pleasant's Coffee, Catchpool se demande si la fameuse Jennie en question ne serait pas l'une des deux femmes qui viennent d'être assassinées dans un hôtel de luxe, le Bloxham.

Trois meurtres dans trois chambres situées à des étages différents. Les corps ont été retrouvés dans la même position, trois cadavres, deux femmes et un homme, allongés sur le dos, mains à plat sur le sol et jambes réunies. Chaque défunt a un bouton de manchette identique placé dans la bouche. Des boutons de manchette en or massif orné d'un monogramme PIJ. Or certaines paroles prononcées par Jennie semblent correspondre à ce triple meurtre, dont cette phrase : Je vous en prie, que personne ne leur ouvre la bouche !

Le mieux est de se rendre sur place afin de procéder aux constatations suggère Poirot et rendez-vous est pris pour le lendemain matin. D'après Lazzari, le directeur de l'établissement, les trois personnes étaient arrivées séparément le mercredi, et n'ont rien en commun selon toute apparence. Les chambres étaient fermées à clé, et un petit mot déposé à sur le bureau de la réception, à l'insu du réceptionniste, un homme hors de soupçon selon le directeur. Ce petit mot contenait le message suivant : Puissent-ils ne jamais reposer en paix. 121. 238. 317. Les numéros correspondent à ceux des chambres actuellement mortuaires.

Poirot examine les lieux, les cadavres, mais une question se pose : comment les chambres ont pu être fermées et les clés non retrouvées ? A moins que l'assassin présumé ait empoisonné d'abord les deux femmes puis l'homme et se soit enfui par la fenêtre de la chambre de celui-ci, fenêtre restée ouverte, et soit descendu dans le parc grâce aux branches d'un arbre proche. D'ailleurs Poirot, qui est un maniaque du rangement, est intrigué par un carreau de la cheminée. Un carreau qui dépasse légèrement et en le bougeant il découvre placée dans une niche la clé de la chambre. Les serveurs et femmes de chambre sont interrogés, notamment celui qui aurait servi une collation à ces trois personnes réunies dans la même chambre, et dont il ne reste pas trace. Sauf un verre de sherry. Et dans ce cas, pourquoi ces trois individus auraient éprouvé le besoin de se sustenter si leur mort était programmée, car la thèse d'un suicide collectif n'est pas écartée.

Les diverses vérifications établissent toutefois que ces trois défunts se connaissaient. Les deux femmes venaient du même petit village de Great Holling tandis que l'homme résidait dans le Devon depuis de nombreuses années mais auparavant lui aussi habitait à Great Holling. Catchpool est invité à se rendre sur place et il se rend compte immédiatement qu'il n'est pas le bienvenu. Les initiales PIJ correspondent à celles d'un pasteur décédé ainsi que sa femme seize ans auparavant. Les questions se pressent mais seule une habitante accepte de lui révéler quelques secrets entourant ces deux décès. Les rumeurs, la malfaisance, les ragots et les mensonges en sont à l'origine. Et tout ce petit monde se retranche derrière une vertu arborée fièrement mais qui n'est peut-être que de façade. Quant à Jennie, son nom revient comme un cheveu sur la soupe, une soupe indigeste.

Il faut souvent pour résoudre une énigme se plonger dans le passé des acteurs d'un drame, et ce qu'il en ressort n'est souvent pas très joli. Poirot et Catchpool vont le vérifier une fois de plus.

Poirot se montre comme à son habitude imbu de sa petite personne, pédant et surtout fier de ses neurones. Il est intraitable sur le bon emploi des mots, du vocabulaire, sur l'énoncé des questions et par voie de conséquence sur celui des réponses. Catchpool est encore un débutant dans la profession et il se fie à son mentor. Mais il n'est pas toujours satisfait de la façon dont Poirot mène l'enquête. Celui-ci à tendance à taire certaines informations, à reporter au lendemain des explications qui auraient pu être dites le jour même. Certes le lieu n'est pas toujours propice à s'adonner aux commentaires, aux remarques, mais pourquoi ne pas s'exprimer dans ce cas lors de leurs déplacements. Au moins cela permettait au deux voyageurs de débroussailler leurs remarques, leurs intuitions, sans perdre leur temps. Mais non, Poirot préfère tergiverser. Il se montre cabotin, jouant le rôle de maître de cérémonie. Et comme les explications finales, avec rebondissements, s'éternisent, le lecteur se demande quand il aura enfin la solution unique à ces meurtres.

Si dans le fond et dans la forme Sophie Hannah réussit son pari de mettre en scène Hercule Poirot sans parodier ou pasticher, elle veut trop en faire et les éclaircissements qu'elle prodigue nous font plus penser à un copieux plat de porridge qu'à ces petits gâteaux pleins de finesse dont se régalent les ménagères (peu importe l'âge) britanniques. Elle se montre retorse dans cette histoire et la scène finale est un peu longuette et poussive. A lire avec tous ses sens en éveil.

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