Couché dans le pain de Chester HIMES


Couché Dans Le Pain HIMES219

CHESTER HIMES

Couché Dans Le Pain


Aux éditions SERIE NOIRE


Visitez leur site

861

Lectures depuis
Le jeudi 31 Janvier 2019

fleche Soutenez RayonPolar en achetant
Couché dans le pain
sur
Amazone


fleche
fleche

Chester HIMES




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

New York, juillet 1959, dans le quartier de Harlem, en majorité peuplé de Noirs. Cette nuit-là, c’est la veillée de funérailles avant les obsèques du vieux Big Joe Pullen. Celui-ci fut cuisinier de wagon-restaurant pendant plus de vingt ans sur le Pensylvania Railroad. Au troisième étage de cet immeuble, la nuit s’est bien passée malgré quelques bisbilles entre des jeunes femmes présentes. La vieille Mamie Pullen, la veuve, a raisonné les unes et les autres. Le premier incident viendra du pasteur Short, de l’Église de la Sainte-Culbute, présent avec eux. Alors qu’il se penche à une fenêtre de l’appartement, il est déséquilibré et chute. Heureusement pour lui, Dieu veille : le pasteur Short tombe dans la grande panière où l’épicier du coin stocke ses pains. Plus de peur que de mal.

Néanmoins, le pasteur Short remonte, furibond, chez Mamie Pullen. Short accuse Chink Charlie, un barman invité, de l’avoir poussé. Il est vrai que Chink n’a pas bonne réputation parmi les amis des Pullen. Quand tous se précipitent à la fenêtre, ils aperçoivent un autre corps allongé sur la réserve de pains. Mais celui-là est bien mort, poignardé avec un couteau spécifique. Le cadavre est celui de Val Haines, le frère de Dulcy, la jeune épouse de Johnny Perry – ce dernier étant une figure du quartier. Après de houleux débuts dans la vie, c’est grâce au couple Pullen que Johnny Perry (aujourd’hui âgé de quarante-six ans) s’installa, créant son propre Club. Il s’est montré plutôt généreux envers son beau-frère depuis son mariage récent avec Dulcy.

Le défaut bien connu de Johnny Perry, c’est sa jalousie. Pus jeune que lui, Dulcy ne paraît pas être un modèle de vertu, c’est un fait. Si c’est l’inspecteur Brody, de la Criminelle, qui dirige les interrogatoires des invités de la veille funéraire, les inspecteurs Fossoyeur Jones et Ed Cercueil y assistent – non sans scepticisme. Chink Charlie, accusé par le révérend Short, ferait un bon suspect, pourquoi pas ? Mais le côté délirant de Short incite à la plus grande prudence. Les autres "témoins" n’ont pas vu ce qui s’était produit. Mamie Pullen trace le portrait de leur petit groupe, ne soupçonnant guère Johnny Perry du meurtre. Ce dernier prétend être totalement étranger à l’affaire. Avec sa voyante Cadillac, on l’aurait certainement remarqué s’il avait été dans les parages à l’heure du crime.

Fossoyeur Jones et Ed Cercueil comptent utiliser une autre méthode. Puisque tout commence par le vol d’un sac de pièce de l’épicier, autant retrouver ce Pauvre Mec qui a fait le coup. Ce minable, amateur de billard, était trop pressé de prendre la fuite pour remarquer quoi que ce soit. Malgré leurs investigations chez les indics et autres dealers, Fossoyeur Jones et Ed Cercueil risquent de ne récolter que bien peu d’éléments. Après les obsèques de Big Joe, menés avec une ferveur hallucinée par le révérend Short, une bagarre se produit entre le jaloux Johnny Perry et Chink Charllie. La patience et la tolérance de Johnny ont leurs limites, y compris envers le révérend. Fossoyeur Jones et Ed Cercueil parviendront-ils à trouver le coupable ? Rien n’est moins sûr…

(Extrait) “Les premiers interrogatoires furent menés par un autre sergent, l’inspecteur Brody, de la Criminelle, en présence des inspecteurs Jones, alias "Fossoyeur," et Johnson, alias "Ed Cercueil".

Ils eurent lieu dans une pièce insonorisée du rez-de-chaussée, baptisée par la pègre de Harlem : "La Bergerie". On disait, en effet, que le client le plus coriace, s’il y marinait longtemps, se transformait toujours en "mouton".

La pièce était éclairée par le cône lumineux d’un plafonnier de trois cent watts braqué sur un petit tabouret vissé dans le plancher, au beau milieu de la pièce. Les innombrables suspects qui s’étaient assis et tortillés sur ce tabouret l’avaient poli comme un miroir.

Le sergent Brody était assis, les coudes sur un vaste bureau déglingué, à côté de la porte. Le bureau se trouvait un peu à l’extérieur de la zone d’ombre qui devait dissimuler le policier chargé de l’interrogatoire aux yeux du suspect qui grillait sous la lumière aveuglante du projecteur.

À une extrémité du bureau, un sténo de la police était assis sur une chaise à dossier droit, son calepin ouvert devant lui.”

Ce roman de 1959 (The Crazy Kill / A Jealous Man Can't Win), troisième enquête d’Ed Cercueil et Fossoyeur Jones n’est assurément pas le plus connu de Chester Himes (1909-1984). Grand Prix de Littérature Policière 1958, transposé au cinéma, “La reine des pommes” (Rage in Harlem) reste sans nul doute son titre le plus célèbre. Malgré tout, “Couché dans le pain” est un roman extrêmement sympathique. Bien entendu, il s’agit d’une véritable enquête, avec ses énigmes. Et une belle part d’humour (ah, l’Église de la Sainte-Culbute et son prêcheur avec ses visions). Ce qui prime, ce sont les délicieux portraits des protagonistes, authentiques habitants afro-américains de Harlem, qui apparaissent très crédibles. Tout le monde n’y appartient pas à la pègre, ni à des milieux troubles : “Il y a aussi des coupes légitimes à Harlem, fit observer gentiment Fossoyeur”.

Les policiers Noirs désabusés de Harlem, Fossoyeur Jones et Ed Cercueil, illustrent le double problème de leur communauté : la violence et les combines y sont bien présentes, ce qui contribue au racisme contre eux. Quant au thème abordé, c’est la jalousie. Sentiment exacerbé entre homme et femme, mais pas seulement. Car la réussite sociale d’un Johnny Perry attise également l’hostilité à son encontre. “Un travailleur peut pas jouer et un jaloux peut pas gagner, dit Johnny, citant le vieil adage des flambeurs.” Il en a tiré une certaine sagesse, ce qui n’exclut pas une éventuelle culpabilité. Ce roman est une bonne façon de découvrir (ou de redécouvrir) Chester Himes.

 

Retrouvez
CLAUDE LE NOCHER
sur
action-suspense.over-blog.com

Autres titres de
Chester Himes



La Reine Des Pommes

Ne Nous énervons Pas

Un Joli Coup De Lune

Une Affaire De Viol
livrenpoche
Chercher Chester Himes



 
 



Pour être informé des Mises à Jour, Abonnez-vous à l'Hebdo du RayonPolar
Indiquez votre Mail

Les réclames du RayonPolar

Pour votre publicité, contactez le site

Pub sur RayonPolar

Sur les 32200 pages du Site
chiffres Google Le jeudi 3 Novembre 2011







En accédant à ce site marchand par l'intermédiaire de ce lien vous soutenez financièrement le RayonPolar






Site dédié au Polar-Film-Série
Si vous entrez directement sur cette page,
Retrouvez ses nouvelles en ligne, ses critiques de polars, de films, de séries TV
Sa liste de revues et sa galerie de couvertures de polars anciens.
Visitez le Rayon Polar
Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les gros mensonges et les statistiques.
- Benjamin Disraeli (1804-1881), homme politique britannique















Pinterest
(C) Les textes n'engagent que leurs signataires
RayonPolar
Certaines illustrations de ce site sont des reprises des couvertures de la collection Néo et sont signées
Jean-Claude Claeys.

Reproduit ici avec son aimable autorisation
Pour visiter son Site
Pour acheter des originaux
Cliquez sur l'image
RayonPolar