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GUILLERMO DEL TORO ET CHUCK HOGAN |
La LignéeAux éditions PRESSES DE LA CITEVisitez leur site |
1844Lectures depuisLe lundi 14 Septembre 2009
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Une lecture de |
Le vol Regis 753 atterrit à l’aéroport JFK de New York. À peine sur le tarmac, l’équipage de ce Boeing en provenance d’Allemagne ne répond plus. Liaisons coupées et lumières éteintes, on pourrait penser à une panne, pourtant improbable. Très vite, on se rend compte que tous les passagers de l’avion fantôme sont morts. Dans l’hypothèse d’un virus meurtrier fulgurant, l’avion est immédiatement placé en quarantaine. L’épidémiologiste Éphraïm Goodweather et son assistante Nora Martinez sont appelés en urgence sur les lieux. Étrange impression pour eux, découvrant ces deux cent personnes mortes soudainement. Il y a néanmoins quatre rescapés, bientôt hospitalisés. Le confinement de l’appareil permettra des analyses précises, avant les autopsies. Dans la soute, on retrouve un grand coffre noir vide, sorte de cercueil tapissé de terre. Une conférence de presse est destinée à calmer l’opinion. D’ailleurs, la foule des new-yorkais s’intéresse à un autre phénomène, une éclipse solaire. De retour dans l’avion, Eph et Nora constatent d’étranges irisations dans l’habitacle. Le curieux coffre noir a disparu si brusquement, que même la surveillance vidéo n’a pas capté cet instant. Encore les deux scientifiques ignorent-ils que l’objet a déjà fait une victime, la bagagiste qui avait approché l’avion. Les quatre rescapés se sont vite rétablis. Tous sont rentrés chez eux, sauf le copilote Redfern, qui se montre coopératif pour analyser son état. Toutefois, les passagers saufs vont ressentir des douleurs inquiétantes. À l’autopsie des victimes, on remarque que tous les cadavres portent des marques de lacérations, sans plaies. Les corps sont exsangues, mais aucun début de décomposition n’apparaît. Abraham Setrakian est un vieux prêteur sur gages du quartier de Spanish Harlem. Lui, qui a connu les camps d’extermination et traversé bien des horreurs durant sa vie, a déjà compris ce qui se passe. Depuis son enfance, il connaît la légende de Jusef Czardu. Cette créature, il l’a plusieurs fois affronté. Abraham tente de contacter Eph et Nora à l’hôpital. Il les conjure de détruire au plus tôt les corps des victimes. Interpellé par la police, il est incarcéré au commissariat. Abraham va y croiser Gus, un jeune latino, involontairement mêlé à l’affaire. Alors que tous les corps ont mystérieusement disparu de l’Institut Médico-légal, et que le copilote Redfern subit une crise violente, Eph et Nora font finalement libérer Abraham. À l’abri de sa boutique, celui-ci va tout leur expliquer. “Vous pensez prendre un risque en vous fiant à la parole d’un vieux bonhomme dont vous ignorez tout. Mais, en un sens, je prends un risque mille fois plus grand en vous confiant cette responsabilité. Ce que nous évoquons là, ce n’est rien moins que l’avenir de l’humanité.” Celui qui a voyagé dans le cercueil noir de l’avion, qui a conditionné les passagers, c’est le Maître vampire qu’Abraham traque depuis toujours. Il prédit avec justesse que, dès leur première nuit dans New York, les zombies vont faire des ravages. La contamination continuera la deuxième nuit, sans grand espoir de les arrêter. Bientôt accusé par le FBI, à cause d’une manipulation, Eph va devoir fuir avec Nora et Abraham. Il craint que les zombies s’attaquent à son fils Zack et à son ex-épouse. Le trio en cavale va élaborer une stratégie pour contrer le Maître des vampires. L’aide d’un courageux dératiseur ne sera pas de trop pour faire face au monstre… C’est le premier épisode d’une trilogie écrite par le cinéaste Guillermo Del Toro, expert passionné de la mythologie des vampires, et le romancier Chuck Hogan. Depuis Dracula ou Nosferatu, visions romantiques issues de légendes anciennes, ces créatures appartiennent à la grande Littérature populaire. Les auteurs ont ici adopté une version plus puissante, où vampires et zombies symbolisent le Mal invincible et perpétuel. Pour la population ignorante du danger, le péril s’accroît au fil des heures et des jours. Frissons garantis pour les amateurs de spectaculaires scènes sous haute tension. Dès le début, l’étrange situation interroge, puis on est captivé par le combat d’Éphraïm Goodweather, d’Abraham Setrakian, et de Nora Martinez. Inutile de préciser qu’il s’agit d’un scénario solide et très visuel, qui progresse dans la terreur et la violence. Même à un second niveau de lecture, plus décalé, cette histoire reste extrêmement réjouissante. Un roman très réussi, véritablement entraînant. |