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MICHELE GIUTTARI |
La Loge Des InnocentsAux éditions ALBIN MICHELVisitez leur site |
1509Lectures depuisLe jeudi 5 Septembre 2008
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Une lecture de |
Le commissaire Michele Ferrara est le chef de la brigade criminelle de Florence. En ce mois d’août, la mort par overdose d’une jeune fille passerait presque inaperçue, mais elle intrigue Ferrara. Cette gamine de treize ou quatorze ans, sans doute originaire d’un pays de l’Est, semblait être une prostituée droguée. On pourrait soupçonner qu’à l’hôpital, elle fut traitée comme telle par le service du Professeur d’Inciza. Pourtant, les infirmières confirment avoir respecté l’éthique de leur métier. L’inconnue, que Ferrara baptise Stella, ne portait pas de sous-vêtements, et on remarque des traces de sang dans son jean. Ce n‘était pas une toxicomane attitrée. Ne négligeant aucune piste, Ferrara et son équipe lancent “l’opération Stella”. Massimo est le meilleur ami du commissaire. Injoignable, il parait impliqué dans le meurtre d’Ugo Palladiani, homme d’affaire aisé. Un avis de recherche vise Massimo, ainsi que Simonetta Tonelli, ex-épouse de la victime. Ferrara et sa femme Petra ne peuvent croire en la culpabilité de leur vieil ami, séducteur avéré mais pas assassin. Les carabiniers traitent le commissaire en témoin, mais l’écartent de leur enquête sur la mort de Palladiani. La jeune journaliste Claudia Pizzi est une amie de Simonetta. Alors qu’elle avait rendez-vous avec Ferrara, elle disparaît. Le policier incite le père de Claudia à contacter ses collègues locaux. Le cadavre de la journaliste est bientôt retrouvé dans une carrière de marbre de Carrare. Préférant se concentrer sur les cas de Massimo, Simonetta et Claudia, Ferrara confie “l’opération Stella” à son adjoint Rizzo. Découvert près de l’endroit où Stella fut trouvée, un bouton de manchette porte un blason qui pourrait être celui d’une loge maçonnique. En outre, la gamine gisait non loin d’un bâtiment appartenant à Ugo Palladiani. L’endroit dissimule un repaire pour pédophiles. Un autre collègue de Ferrara vient d’arrêter des Albanais et un Italien, concernés par un trafic de drogue. Ferrara se demande pourquoi Claudia s’intéressait à la poudre de marbre, et à plusieurs carrières acquises depuis quelques années par des Siciliens. Bien sûr, tous ne sont pas de la Mafia… À cause des carabiniers, Ferrara subit une mise à pied. Mais il peut compter sur la substitut Anna Giulietti pour rétablir la situation, tout en continuant à enquêter officieusement. Zì Turi, surnom de Salvatore Laprua, est un mafieux âgé qui dirige encore quelques juteux trafics... Même s’il s’agit d’une fiction, l’ancien policier Michele Giuttari avoue s’inspirer de son expérience professionnelle. Ferrara apparaît, en quelque sorte, comme son “double”. Effectivement, le réalisme est l’atout majeur de cette histoire. Mêlant plusieurs affaires, les conditions de l’enquête sonnent parfaitement juste. Par exemple, dans la rivalité avec les carabiniers, ou en soulignant la fidélité des adjoints du commissaire (indispensable brigadier Fanti) et le soutien de l'intègre substitut amicale. L’aspect criminel est tout autant un point fort, avec une intrigue sinueuse à souhait. Mystères et péripéties se succèdent à bon rythme. Il est bien naturel que l’ombre de la Mafia plane ici. Un roman remarquable ! |