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GUSTAVE GAILHARD |
Devant Le Coffre-fortAux éditions LIVRE MODERNE |
491Lectures depuisLe vendredi 28 Novembre 2020
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Une lecture de |
Collection Mon Roman policier N°10. Editions du Livre Moderne. Parution 2e trimestre 1944. 32 pages. Il ne s’agit pas de rester planté devant sans rien faire… Viré de son emploi de pion par le directeur de l’établissement scolaire dans lequel il travaillait, en région parisienne, Marc Bigle se rend par le train dans une petite ville du Sud-est où, théoriquement, il devrait trouver une place chez un notaire comme quatrième clerc. Le train est en retard (déjà, à cette époque ?) et il arrive juste quelques minutes avant son rendez-vous. Il demande à un cheminot qui vaque à la sortie son chemin pour se rendre chez Maître Duvaillant. Seulement il arrive avec deux ou trois minutes trop tard. Pourtant la porte est ouverte. Les clercs sont partis terminer leur journée au café et seul reste le notaire. Mais Bigle comprend immédiatement qu’il n’aura jamais la place convoitée. L’homme est affalé sur son bureau. Il vient de se suicider, et sous son nez gît un papier sur lequel le tabellion a justifié son geste. Il a dépensé l’argent de l’étude pour entretenir une petite femme de Lyon. Toutefois il possède une réserve de quatre cent mille francs (Je vous laisse convertir en euros, sachant qu’il s’agit de la fin de guerre) qui est rangée dans le coffre-fort. Celui-ci est ouvert et Bigle n’a qu’à se servir. Ses ennuis pécuniaires sont résolus. Toutefois, il efface à l’aide d’un corrector les dernières lignes mentionnant ce petit pactole, et puisque plus rien ne le retient dans cette ville, il décide de filer à l’anglaise. Il attrape de justesse un train qui l’emmène jusqu’à Monte-Carlo. Sur place il s’installe dans une chambre d’hôtel puis se rend régulièrement au casino. Il arrive même à fructifier ses gains de quelques milliers de francs, une chance incroyable.
Pendant ce temps, alors qu’il venait de résoudre une affaire épineuse, Lamouroux, profession détective privé, prépare son départ pour la capitale. Mais auparavant il doit passer la soirée avec un ami avocat, maître Sorieux. Une soirée écourtée car Sorieux est prévenu du décès du notaire. Le neveu de celui-ci est fortement soupçonné de meurtre et de vol. Lamouroux accepte d’accompagner l’avocat sur les lieux et rapidement il démontre que le suicide ne peut être démenti. Le buvard, examiné grâce à un miroir, prouve qu’il existait une forte somme d’argent dans le coffre. La déduction du vol d’argent est démontrée. Mais vol par qui ? C’est ce qu’il faut chercher à découvrir. Mais que fait Bigle, qui n’est pas aveugle, à Monte-Carlo ? Il se prélasse et il joue, toujours gagnant. Il fait la connaissance d’une jeune femme blondinette dans un bar. Elle est gentille, elle est mignonne… Mais elle semble obnubilée par une silhouette qui se laisse deviner derrière la vitrine. Il la retrouve à son hôtel où elle se fait appeler madame Liane de Valombreuse, Lily pour les intimes.
Ce roman débute un peu comme un épisode de l’inspecteur Columbo, puisque l’on suit à la trace Marc Bigle. Et le lecteur sait fort bien qu’il est innocent du meurtre du notaire. Seulement, à l’évidence, ce personnage commet plusieurs erreurs. Il débute, il ne réfléchit pas. Contrairement au lecteur qui sait que l’histoire risque de se mal terminer pour notre apprenti voleur. C’est en cela que ce roman devient intéressant. Quand et comment se fera-t-il démasquer ? Dans Panorama du roman historique, style et langage paru aux éditions SODI en 1969, Gilles Nelod écrit : Gustave Gailhard, comme Albert Bonneau, a ouvert l’éventail des époques et des lieux. Ses romans, souvent longs, assez mal bâtis, cherchent les situations paroxystiques, les supplices atroces, les amours impossibles. Il s’agit d’une appréciation personnelle qui ne convient pas du tout à ce court texte. |
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