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MAXIME GILLIO |
L'abattoir Dans La DuneAux éditions RAVET-ANCEAU - POLARS EN NORD |
2368Lectures depuisLe mardi 23 Avril 2008
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Une lecture de |
Une nouvelle affaire délicate s’annonce pour les policiers dunkerquois, l’ancien enseignant Charles Dacié et son jeune collègue venu de Nice, Stéphane Marquet. Les cadavres de deux femmes quinquagénaires ont été retrouvés dans les dunes des environs. Bien que l’une ait été assassinée depuis plusieurs mois, ce pourrait être l’œuvre d’un même tueur. À moins qu’il ne soit prudent de distinguer les deux enquêtes. Peu après, on retrouve le corps d’une troisième femme du même âge, une journaliste locale aux positions affirmées. Devant l’énervement de son supérieur, Dacié fait appel à un ancien ami. Hervé Fradier est un éminent psychologue, un profiler confirmé, sûr de ses analyses concernant les criminels. Dacié et lui ont longtemps été fâchés, l’égocentrisme de l’un comme de l’autre étant très fort. C’est l’occasion pour eux de se réconcilier. Fradier dresse un portrait assez précis du supposé psychopathe. Sœur du jeune Marquet, Sonia vient passer quelques jours de vacances à Dunkerque. Peu sensible au charme de Fradier, Sonia partage les mêmes goûts culturels que Dacié. Ce qui excite la jalousie de son frère, Marquet protégeant sa sœur qui reste marquée par certains traumatismes. “Macabre coup de filet” pour des pêcheurs, qui remontent le cadavre d’un magistrat de la région. Ce qui pose la question d’une éventuelle bisexualité du tueur. Selon Fradier, il peut s’agir d’un “copycat”, d’un admirateur du vrai criminel. Surtout, il est probable que l’assassin ait des antécédents. Un collègue retraité de Dacié se souvient de deux cas mal résolus datant d’un quart de siècle, des meurtres similaires. Fradier admet que le tueur est beaucoup plus précis et rationnel qu’il ne l’avait cru. Grâce à un fichier expérimental de délinquants, le psy donne à son ami Dacié le nom d’un suspect... Ce deuxième épisode nous permet d’en apprendre davantage sur les deux héros, ainsi que sur leurs proches, qui ont vécu de douloureuses épreuves. Le cultivé Dacié et l’impulsif Marquet conservent des comportement opposés, l’auteur ne masquant ni leurs défauts, ni le côté attachant de chacun d’eux. C’est bien un roman d’enquête, mais qui privilégie le quotidien des personnages et leur psychologie. Soulignons des passages souriants, où il est qu’est d’entomophage, ou de langue française : “…un imparfait du subjonctif ! Je pensais pas qu’on en trouvait encore des vivants. La dernière fois que j’en ai vu un, c’était dans un rapport de Dacié !”. Avant tout, les policiers traquent un criminel, qui résume ainsi son parcours : “Tous les tueurs n’obéissent pas aux sempiternels clichés, et j’en suis la preuve…” Maxime Gillio confirme ses belles qualités de romancier.
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