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MICHEL GRISOLIA |
L’été RougeAux éditions HACHETTEVisitez leur site |
517Lectures depuisLe lundi 18 Aout 2020
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Une lecture de |
Collection Vertige N°809. Editions Hachette. Parution 21 mars 1997. 192 pages. ISBN : 9782012097117 Par l’auteur de L’Inspecteur de la mer, devenu Flic ou voyou au cinéma. Lorsqu’on a une mère qui ne roule pas sur l’or, loin de là, et qui aurait grand besoin de repos, le meilleur moyen est de la suppléer dans l’une des tâches qu’elle effectue pour subvenir à la subsistance de ses enfants. Et c’est ainsi que Frédéric, quatorze ans, et sa sœur Adriana, de deux ans plus jeune, sont embauchés pour distribuer des échantillons dans des boîtes aux lettres. En compagnie d’autres jeunes distributeurs de leur âge, ils sont emmenés par la patronne de leur mère à quelques dizaines de kilomètres de chez eux, en Haute-Provence. Un petit village tout en montées, et en descentes dans le sens contraire. Munis d’une sacoche dans laquelle sont glissés les échantillons de crème solaire, Frédéric et Adriana entame leur périple, selon l’itinéraire choisi par madame Longhi. Ils doivent respecter la consigne, c’est à dire mettre un échantillon dans chaque boîte aux lettres, sans en oublier une seule, et marquer leur passage au sol par une croix inscrite dans un rond avec des craies de couleur. Comme ça, pas d’oubli ni de doublon. Alors qu’ils grimpent une rude montée, ils aperçoivent une maison semblant abandonnée. Puis ils entendent des cris. Ils s’introduisent dans le jardin, puis dans la bâtisse. A ce moment, en plus des cris, la détonation d’une arme à feu attise leur curiosité. A l’étage ils découvrent un couple, un homme tenant un revolver et une femme ensanglantée. C’est elle qui a poussé les cris. Elle est blessée, mais l’homme ne désirait pas la meurtrir. Du moins c’est ce qu’il prétend. Le coup de feu et les cris ont alertés les voisins qui sont sortis de leurs maisons et se sont rassemblés. Afin de pouvoir s’échapper, l’homme entraîne la femme et les deux enfants, qui sont consentants mais ne le font pas voir. Bientôt ce sera la chasse à l’homme.
Cet épisode se passe en 1963, à Nice et dans ses environs. Un peu plus de trente ans plus tard, Frédéric, le narrateur, revient sur cette histoire qui l’a profondément marqué. Les relations entre le frère et la sœur sont conflictuelles à cause du caractère d’Adriana. Elle est susceptible, soupe au lait comme l’on dit dans le langage populaire. Pourtant à certains moments leurs idées se rejoignent. Pour Frédéric, Rochester, leur ravisseur, est un homme amoureux de Marianne, son amie blessée, jaloux aussi. Mais il est emporté et c’est probablement accidentellement qu’il a tiré sur son amie. Rochester parlait comme certains héros, ou plutôt comme certains hommes qui, dans les films, ne sont pas supposés paraître sympathiques. C’est eux que je préfère. Frédéric est plus mâture que son âge et peut-être est-ce pour cela qu’il analyse la situation avec une certaine indifférence. Ou qu’il ressent une vive sympathie à l’égard de Rochester. Je n’avais que quatorze ans mais je ne me fiais déjà plus beaucoup aux apparences, je n’accordais déjà plus ma confiance aux réponses toutes faites, aux réactions qui nous viennent par facilité et par paresse, aux déclarations des adultes pour nous endormir. Il ne faut pas trop prendre les enfants pour des enfants. Ce premier roman pour enfants de Michel Grisolia ne manque pas d’humour dans certaines situations et dialogues. Et il ne se gêne pas pour égratigner au passage sa ville natale et sa région. Un jour, Marianne et moi, on a surpris du trafic d’animaux. De la contrebande, des trucs pas nets, entre le contremaître d’une réserve et des hommes d’affaires véreux. Vous savez ce que ça veut dire, véreux, les enfants ? Bien sûr qu’on sait, m’sieur, a dit Adriana. On habite la Côte d’Azur.
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