la fille des dombes de Marcel e. GRANCHER


La Fille Des Dombes GRANCHER416

MARCEL E. GRANCHER

La Fille Des Dombes


Aux éditions RABELAIS

273

Lectures depuis
Le lundi 7 Avril 2020

fleche Soutenez RayonPolar en achetant
la fille des dombes
sur
Amazone


fleche
fleche

Marcel e. GRANCHER




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Editions Rabelais. Parution 26 juillet 1962. 256 pages.

Dombes la fille, dans des draps de soie…

Un cas de conscience taraude le père Pinard qui est veuf et élève seul sa gamine de huit ans, la petite Amandine surnommée Palmolive à cause de sa bouille qui rappelle celle de la fameuse publicité du savon familial.

Mais ses copains, à qui il vient de se confier dans l’un des bars de Saint-Alphée-en-Dombes, lui affirment qu’il n’existe aucun problème. Ils doivent se rendre au bobinard de Bourg, et ils vont emmener la petite et la confier aux dames du claque, celles qui ne seront pas occupées à satisfaire la libido de ces messieurs et à l’hygiène de leurs gonades. Et c’est ainsi que Palmolive sera chouchoutée dans un endroit normalement interdit aux mineurs, quel qu’en soit le sexe.

Dix ans plus tard, nous retrouvons les mêmes protagonistes et quelques autres. La région s’est enrichie grâce à des modifications agricoles et de nouveaux résidents venus de Lyon y passent leurs fins de semaine. Ainsi le soyeux Nouguier, propriétaire de filatures et d’ateliers de tissage à Lyon, nommé maire car il est bon d’avoir à la tête d’un commune un édile représentatif de la société huppée, organise des chasses privées auxquelles sont conviés de nouveaux riches et d’anciens nobliaux.

Palmolive, âgée de dix-huit ans, est à son service, et son fils Rémi, qui normalement était prédestiné à lui succéder, le désole car il consacre son temps à écrire et se pique de poésie. Rémi est de quelques années plus vieux que Palmolive mais il ressent envers la jeune fille une attirance sincère. De plus il prône l’amour pur et naïvement il veut préserver sa virginité pour sa promise, et réciproquement, ce qui fait qu’il ne connait pas grand-chose aux femmes et à la fonction physique dite du simulacre de la procréation.

Lorsqu’il évoque à son père de son envie de se marier avec Palmolive, celui-ci entre dans une fureur noire et l’envoie se remettre les idées en place dans son comptoir de soie à Shanghai. Arrivé en Chine, il écrit une longue lettre à Palmolive, lui narrant son voyage, et lui promettant de préserver sa vertu pour son retour. La jeune fille qui a déjà batifolé avec de nombreux compagnons de draps lui répond qu’elle vient de se mettre en compagnie du père. Cela reste dans la famille, mais Rémi en est fort marri.

Parfois ce texte m’a fait penser à 20 000 lieux sous les mers et quelques autres romans de Jules Verne, lorsque l’auteur dresse une liste des espèces de la faune volatile propice au carnier des chasseurs ou des arbres composant la sylve des forêts de cette région. Ou lorsque Rémi Nouguier décrit à Palmolive les différents tissus et pièces d’habillement exposés dans le Musée des Tissus, sans oublier les nombreux détails géographiques et historiques qui émaillent le récit, et les considérations sociologiques.

Les années 1928 et suivantes seront fatales à l’économie non seulement américaine mais mondiale et les soyeux lyonnais n’échappent pas à la récession. Le cours de la matière première s’effondre et tout ce qui possède un rapport quelconque avec les métiers de la soie, importateurs, tisseurs, marchands, représentants, se trouvent ruinés. Et c’est l’occasion pour ceux qui étaient méprisés, comme l’épicier invité aux parties de chasses de Nouguier, de prendre leur revanche.

Un roman parfois gaulois, égrillard, mais surtout grave car relatant une époque qui n’est guère différente de la notre et était même prémonitoire :

Tu parles comme les gens de la Maison Veuve Guérin et Cie dont en plein XXe siècle, les statuts portent en toutes lettres, au chapitre de la répartition : Quant aux bénéfices, s’il plaît à Dieu d’en laisser aux actionnaires, ou quelque chose de ce genre.

Vous êtes sinistres, lança Plantenoire. On dirait que vous craignez quelque chose… Pourtant les affaires n’ont jamais si bien marché…

Précisément, elles marchent trop bien… On produit trop… On stocke trop… Tant qu’il y a un semblant de consommation, cela va encore… Mais que les achats viennent à s’arrêter, c’est la panique, l’effondrement… Et pour peu que les changes s’en mêlent à ce moment, la ruine…

Avec la différence près, que maintenant on produit à flux tendu, à l’extérieur, et lorsque le pays se trouve en crise, il est exsangue, en manque de denrées, et je ne parle pas uniquement de masques.

Pour que la femme soit contente, faut toujours que l’homme redouble.

http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2018/08/marcel-e.grancher-aux-6-f.html

Retrouvez
PAUL MAUGENDRE
sur
leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/
 
livrenpoche
Chercher marcel e. grancher



 
 



Pour être informé des Mises à Jour, Abonnez-vous à l'Hebdo du RayonPolar
Indiquez votre Mail

Les réclames du RayonPolar

Pour votre publicité, contactez le site

Pub sur RayonPolar

Sur les 32200 pages du Site
chiffres Google Le jeudi 3 Novembre 2011







En accédant à ce site marchand par l'intermédiaire de ce lien vous soutenez financièrement le RayonPolar






Site dédié au Polar-Film-Série
Si vous entrez directement sur cette page,
Retrouvez ses nouvelles en ligne, ses critiques de polars, de films, de séries TV
Sa liste de revues et sa galerie de couvertures de polars anciens.
Visitez le Rayon Polar
Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les gros mensonges et les statistiques.
- Benjamin Disraeli (1804-1881), homme politique britannique















Pinterest
(C) Les textes n'engagent que leurs signataires
RayonPolar
Certaines illustrations de ce site sont des reprises des couvertures de la collection Néo et sont signées
Jean-Claude Claeys.

Reproduit ici avec son aimable autorisation
Pour visiter son Site
Pour acheter des originaux
Cliquez sur l'image
RayonPolar