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LEO GESTELYS |
La Maison Des Trois VeuvesAux éditions FERENCZI |
345Lectures depuisLe vendredi 14 Mars 2020
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Une lecture de |
Collection Mon roman d’amour N°116. Editions Ferenczi et fils. Parution 4e trimestre 1949. 32 pages. Au nom de la mère, de la fille et de la belle-fille… La guerre terminée, il faut reconstruire ce qui a été détruit. Et Roland Sevrolles, ingénieur sorti de Centrale à la veille de l’Occupation, après des années passées en Algérie puis en Angleterre, a repris sa carrière. Il vient d’être nommé dans une petite ville du Sud-ouest, désigné pour la réfection d’un pont de chemin de fer. Seulement, pour se loger, il est obligé d’aller de trouver une chambre chez l’habitant, toutes les chambres des quelques hôtels de la cité ayant été prises d’assaut par les ouvriers. A l’auberge où il promet de prendre ses repas, la serveuse et la jeune patronne lui conseillent de se présenter à la Maison des trois veuves, quoique les trois femmes qui résident dans cette demeure sont réputées pour être casanières et peu avenantes. Toutefois il peut toujours essayer car Roland possède un passé de Résistant, ayant procédé à des parachutages dans la région durant la guerre. Les trois veuves vivent seules avec une vieille servante, et ne reçoivent personne, à priori. Roland écrit une lettre dans laquelle il décrit dans quelles circonstances il a participé à la Résistance et pourquoi il se trouve dans la région. Puis il porte lui-même la missive. Les arguments semblent influer favorablement sur l’humeur de la propriétaire qui l’invite à entrer et à exposer sa revendication. Roland est mis en présence d’une vieille dame, madame Deroncin, dont le mari a été abattu par les Allemands, à la mitraillette. Un épisode auquel elle a assisté de sa fenêtre. Dolorès, la belle-fille d’origine espagnole, pauvre et orpheline, a perdu son mari, Jacques Deroncin, qui avait été déporté en Allemagne et est décédé de maladie et de mauvais traitements au bout de deux ans de captivité. Quant à la troisième femme, elle n’est pas vraiment veuve puisqu’elle n’a jamais été mariée. Odette est la fille de madame Deroncin et elle était promise à un lointain cousin qui s’était engagé lui aussi dans la Résistance et a été tué en Normandie au cours du Débarquement. Roland Sevrolles, après délibération entre les trois femmes, est accepté, mais il devra ne communiquer avec personne, sauf cas exceptionnel. Madame Deroncin ne veut pas déroger à la règle qu’elle s’est imposée, et imposée à fille et belle-fille, alors chacun chez soi et tout ira bien. C’est ainsi que Roland s’installe dans une chambre spécialement aménagée à son intention. Seulement, il faut toujours compter sur les imprévus. Celui, par exemple, qui se précise une nuit lorsque Dolorès vient le rejoindre en catimini dans son lit. Tandis qu’une histoire d’amour se trame entre lui et Odette, en tout bien tout honneur.
Une histoire banale d’amour pourrait-on penser, sauf que les circonstances elles ne le sont pas, banales. Et j’irai même plus, j’avais imaginé un épilogue un peu plus pervers que celui que Léo Gestelys propose. Mais n’a-t-il pas voulu fournir une fin misérabiliste ou rester dans un domaine plus consensuel. Qui sait ? Mais je me suis également posé une question plus terre-à-terre. Léo Gestelys possédait-il une telle aura pour que son manuscrit ne soit pas examiné à une relecture attentive, ou n’y avait-il pas assez de lecteurs et relecteurs chez Ferenczi, vu l’abondance de publications, pour que certaines bourdes subsistent. Ainsi à certain moment Dolorès devient Carmen, et Odette est affublée du prénom de Mathilde, celui de la charmante aubergiste. Ce n’est pas grave me direz-vous, d’accord, mais cela fait quand même désordre.
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