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NICK GARDEL |
Droit Dans Le MurAux éditions DU CAIMANVisitez leur site |
1095Lectures depuisLe mardi 30 Janvier 2018
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Une lecture de |
Veuf, ancien employé dans la sécurité, Michel Marchandeau s’est installé pour sa retraite dans un coin tranquille entre l’Alsace et les Vosges. L’ex-vigile bricole mollement autour de sa maison, et boit volontiers l’apéro avec son copain Martial au "Saloon", le seul bistrot civilisé des environs. À part Monique Godevin, vieille acariâtre élevant des poules, l’autre voisin de Marchandeau, c’est David Waters. Un drôle de type, cet Angliche ! Il s’est mis en tête que sa propriété recelait un trésor. Son lointain ancêtre aurait dissimulé là des bijoux ayant appartenu à l’impératrice Eugénie, l’épouse de Napoléon III. Marchandeau n’y croit guère, mais si ça amuse David Waters de démonter le mur où est censé se cacher ledit trésor, pas de problème. La mère Godevin déteste l’Anglais, et le gendarme Jules Lenoski le suspecte de tout et de rien, mais Marchandeau s’entend bien avec lui. Par contre, l’ancien vigile s’interroge beaucoup sur la Congrégation du Vif-argent, une communauté para-religieuse quelque peu envahissante. Que leurs pratiques soient basées sur une douteuse spiritualité, et que cette secte dispose de finances importantes grâce aux dons des adeptes pigeonnés, c’est une chose. Mais leur gourou Friedrich Königin, un Suisse-Allemand au parcours plutôt malhonnête, compte étendre leur domaine. Un projet d’expansion qui serait en bonne voie, sans la réticence du voisinage, bien que ses offres soient alléchantes. Son adjoint Klaus Katzencross n’est pas un partisan de la finesse. Pour convaincre Monique Godevin, il n’a pas longtemps fait preuve de diplomatie. Éliminer un obstacle, ça ne l’a pas dérangé, mais le gendarme Lenoski ne croit pas à une simple mort accidentelle. Toutefois, c’est contre David Waters qu’il va mener une enquête à charge. Friedrich Königin insiste, lors d’une visite chez Marchandeau, qui campe sur ses positions. À vrai dire, le gourou est mis sous pression par son principal commanditaire. C’est un ex-nazi, passé par l’Amérique latine, désormais confortablement planqué au sein de cette communauté. L’extension de la Congrégation du Vif-argent n’avance pas assez vite à son goût. Quand la secte envoie trois gugusses menacer physiquement Marchandeau, celui-ci est en mesure de répliquer facilement. Néanmoins, le danger se précise. Observer tel un voyeur les cérémonies sensuelles de la secte ne sert à rien. Le gendarme Lenoski a encore et toujours l’œil sur David Waters, qu’il est prêt à accuser de spéculation foncière. Mais le gourou et ses sbires passent à l’offensive, en supprimant les uns, en conditionnant d’autres. Marchandeau n’est pas sûr de sauver sa peau, avant un final qui risque d’être explosif… (Extrait) “Depuis que David avait commencé à me parler des pignoufs de la congrégation et de leur visée expansionniste, j’avais senti un vent mauvais qui relevait plus de la décharge que d’un poème de Verlaine. Je n’étais encore sûr de rien,mais je supposais que le déballage de Königin chez moi et la séance d’intimidation des trois petites frappes devaient bien avoir un rapport. J’avais mal jugé la nature de la proposition du gourou. Le type n’était pas venu me proposer d’acheter ma baraque. Il avait mis sur la table des négociations le marchandage de ma tranquillité. On m’avait signifié la fin du calme amorcé par l’épisode des mômes. Même s’ils venaient de se prendre un branlée, et étaient repartis en comptant leurs molaires. L’inconvénient des apéros, c’est qu’ils sont normalement là pour vous ouvrir les festivités de la table. La prochaine visite ne tarderait sans doute pas. Elle se ferait dans une démonstration prévisible de force et de violence. Ce n’est pas parce que le premier round s’était soldé par une victoire à domicile qu’il fallait que je me sente à l’abri…” Avec “Fourbi étourdi”, son précédent titre publié chez le même éditeur, on avait compris que Nick Gardel aimait raconter de bonnes comédies à suspense. Ce “Droit dans le mur” s’inscrit dans la même veine jubilatoire. Beaucoup d’humour au programme, bien sûr. Mais un polar ne se nourrit pas que de sourires. Nous voici donc dans un décor bucolique, où un retraité digne de ce nom pourrait passer son temps à repeindre ses volets et à trinquer entre amis. Hélas, il s’avère que des fâcheux vont contrarier la quiétude locale. Avec les sectes, ça débute par de ferventes prières et ça se termine en mortel pugilat. Sous des allures pacifiques, leurs instigateurs ont une regrettable tendance à la cruauté. Si l’auteur ne prétend sûrement pas révolutionner le genre, il respecte parfaitement la tradition du roman policier. Le personnage central, très réactif dès que s’en fait sentir le besoin, est confronté à des situations énigmatiques ou dangereuses. Les malfaisants d’en face ne mérite certainement pas sa compassion, ni la nôtre. Sans qu’il soit nécessaire de noircir exagérément les péripéties. Un savoureux polar, distrayant à souhaits. |
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