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LISA GARDNER |
Lumière NoireAux éditions ALBIN MICHELVisitez leur site |
985Lectures depuisLe mercredi 10 Janvier 2018
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Une lecture de |
Mariée à Alex et mère du petit Jack, D.D.Warren est commandant de police à Boston. Ses six mois de convalescence après une blessure s’achèvent. Toujours un peu diminuée, elle est de retour à la brigade criminelle. Très vite, se présente une affaire insolite. Le vendredi soir, une blonde de vingt-sept ans est de sortie dans un club. Sa nuit se termine mal, quand elle est kidnappée par le barman de l’établissement, puis séquestrée nue dans le garage de celui-ci. Malgré tout, la jeune femme a de la ressource. Elle trouve le moyen de mettre son ravisseur hors d’état de nuire, entraînant la mort de celui-ci. Quand l’équipe de D.D.Warren intervient, la victime reste sereine, affirmant que le kidnappeur n’en était pas à son premier enlèvement. C’est certainement lui qui a enlevée la jeune Stacey Summers, toujours pas retrouvée, une affaire qui a eu beaucoup d’écho dans la région. En effet, la police déniche de possibles traces d’autres cas de kidnappings chez le barman. La blonde qui l’a supprimé, c’est Flora Dane. Sept ans plus tôt, elle fut enlevée par un routier nommé Jacob Ness, et séquestrée durant 472 jours. Terrible épreuve qui laisse poindre des réminiscences dans la mémoire de Flora, car sa captivité fut particulière. Bien qu’elle ait pu s’en sortir, ses rapports avec sa mère sont encore perturbés. Car Rosa Dane, qui tient une ferme dans le Maine, et le frère aîné de Flora, ont subi les conséquences de cet enlèvement. Rosa comprit bientôt que les avocats victimologues et les médias ne lui seraient d’aucun secours. Aujourd’hui, elle rejoint sa fille à Boston dès qu’un problème se pose. Car ce n’est pas la première fois que, ces cinq dernières années, Flora est au cœur "d'incidents" qui ressemblent à des provocations de sa part, telle une justicière. Le docteur Samuel Keynes est un Noir séduisant, élégant en toute occasion. Au FBI, il n’est ni psychologue, ni même médecin. Il est chargé de l’accompagnement des victimes. Keynes a été le seul auquel Flora Dane ait accepté de faire des confidences sur le temps de sa captivité. Il explique à D.D.Warren le caractère "différent" de la jeune femme. Pour la policière, Flora est probablement dangereuse. Lorsque D.D.Warren lui rend visite à son petit appartement, la jeune femme a disparu. Dans sa chambre, de nombreux documents sur des affaires récentes d’enlèvement. On découvre qu’un inconnu a utilisé un subterfuge pour s’introduire impunément chez Flora. En effet, elle est à nouveau prisonnière, dans une pièce obscure. Une mise en scène rappelle sa séquestration par Jacob Ness, mais ce dernier est mort à l’époque de sa libération. Qui donc reprend un même scénario ? Le docteur Keynes et D.D.Warren unissent leurs efforts pour évaluer la situation. Pour Pam Mason, victimologue collègue de Keynes, ils doivent prendre en compte le rôle de Rosa, qui s’implique depuis comme "mentor" auprès d’autres familles en détresse. Côté Flora, il n’est pas exclu qu’elle ait été engagée par le père de Stacey Summers, qu’elle se soit mise en danger pour traquer le ravisseur pervers. Toutefois, rien n’indique que Stacey soit encore vivante, ni que Flora sera épargnée lors de cette nouvelle séquestration. Keynes et D.D.Warren iront jusqu’au bout de cette enquête, aussi compliquée soit-elle… (Extrait) “Puis D.D. vit un vieux bureau bancal sur lequel trônait un portable Mac dernier cri. Enfin, elle se laissa aller à regarder ce qui constituait le clou du spectacle : les dizaines de coupures de presse et de photographies qui tapissaient les quatre murs de la chambre. Il ne lui fallut guère de temps pour trouver le thème commun : des affaires de disparition. Toutes jusqu’à la dernière. Trente, quarante, cinquante personnes, hommes et femmes, qui étaient sorties de chez elles un beau jour et qu’on n’avait plus jamais revus. Y compris Stacey Summers, dont le Boston Globe annonçait le kidnapping dans un article exposé à la place d’honneur, juste au-dessus du lit de Flora. Aucun doute, elle avait suivi l’affaire. Et maintenant ? D.D. fit un tour complet sur elle-même pour prendre la mesure de l’obsession qui hantait Flora. Et elle fut soudain saisie d’un très mauvais pressentiment.” Depuis deux décennies, Lisa Gardner s’est imposée comme une des reines du thriller, avec une vingtaine de titres à son actif. En France, elle fut récompensée en 2011 par le Grand Prix des lectrices du magazine ELLE, pour “La maison d’à côté”. Notons que la traduction par Cécile Deniard semble parfaitement dans la tonalité d’origine de l’auteure. Au-delà des honneurs, les livres de Lisa Gardner rencontrent surtout un succès populaire absolument mérité. Elle apporte autant de soin à la structure du récit – on le constate une fois encore avec plusieurs approches de l’histoire, qu’à la narration d’une belle limpidité. La psychologie est très présente dans cette intrigue. Si le traumatisme initial fut causé par une longue séquestration, qui peut avoir chamboulé le cerveau de Flora, ce n’est pas le seul effet dont il est question. Cette fiction est aussi destinée à rappeler que les proches de victimes sont touchés de près, et doivent se montrer solides face aux faits. Le soutien est bien réel de la part des autorités, mais les intervenants restent trop neutres aux yeux de l’entourage d’une victime. Et, même si l’affaire se conclut heureusement, son impact ne s’efface pas du jour au lendemain, pour eux non plus. Après coup, Flora s’est aguerrie afin de répondre à toute situation périlleuse… au point de jouer à la justicière ? On verra ce qu’il en est. La policière D.D.Warren s’est trouvé un partenaire aussi opiniâtre qu’elle, le beau Samuel Keynes, pour comprendre ces mystérieux cas d’enlèvements. Un suspense addictif, maîtrisé à la perfection par cette romancière chevronnée qu’est Lisa Gardner. |
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