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ARNOULD GALOPIN |
La Vengeance De L’homme BleuAux éditions SKAVisitez leur site |
829Lectures depuisLe mardi 2 Janvier 2018
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Une lecture de |
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Avant-propos de Franq Dilo. Collection Perle Noire. Parution 2 novembre 2015. 147 pages. 3,99€. Première édition sous le titre Le Bacille, paru en 1928. Il en était vert de rage et rouge de colère ! Les gens n’aiment pas que l’on soit différent d’eux. Et Martial Procas, scientifique et bactériologiste reconnu, peut s’en rendre compte lorsqu’il est obligé de déménager Passage Tenaille dans le quartier du Petit Montrouge dans le 14e arrondissement parisien. Procas était promis à un bel avenir, il donnait des conférences suivies par de nombreuses femmes qui venaient uniquement pour lui, pour le voir, l’entendre éventuellement. Puis il s’est marié, mais il s’est rapidement aperçu qu’il était de la confrérie des cocus. Cela lui a porté non seulement un coup au moral, mais également au cœur. Depuis, il est obligé de se cacher car son visage et son corps bleus rebutent. Et les habitants du quartier le fuient comme la peste. Pour passer le temps il s’adonne aux travaux pratiques, ayant gardé éprouvettes, becs Bunsen, marmites, coupelles, boîtes de Pétri, le parfait matériel du petit chimiste. Et sa chaudière jette des lueurs bleues qui intriguent. Evidemment, parmi ceux qui le regardent de travers, existent les plus virulents, qui connaissent tout sur tout et propagent des rumeurs dont ils seraient bien incapables d’en définir la provenance, ou plutôt si car ce sont eux qui affabulent. Procas reste enfermé chez lui, ne sortant que pour effecteur ses emplettes indispensables pour se nourrir. Et encore. Mais peu à peu, les voisins ne font plus guère attention à lui, l’ignorant, ce qui l’arrange. Procas recueille un chien errant, pelé, affamé, qu’il nomme Mami, pour mon ami. Cela lui fait une compagnie bénéfique d’autant qu’il ne subit plus les quolibets du voisinage et que le commissaire qui lui avait rendu visite à cause d’une dénonciation, a fini par classer l’affaire. Jusqu’au jour où un gamin disparait subitement. Une affaire qui en rappelle une autre, une fillette qui avait été retrouvée quelques mois semaines auparavant, découpée, les morceaux soigneusement entassés. Et c’est reparti pour les gentillesses, du genre assassin et autres. Et il retrouve le cadavre de Mami, ce qui le met dans une colère noire. Alors Procas décide de se venger.
Dans ce roman de science-fiction et d’anticipation, Arnould Galopin met en scène un savant qui avait tout pour réussir et à cause d’une désillusion amoureuse, se retrouve placé au ban de la société. Procas aurait pu continuer à végéter sans la méchanceté de ses voisins et plus particulièrement d’un trio dont un garçon boucher et d’un homme prétendument avocat et détective. Si la couleur de sa peau ne plaide pas en sa faveur, il n’y est pour rien. Il est considéré comme un pestiféré et les à-priori, les jugements hâtifs, les malveillances, le fond descendre au fond du trou. Une histoire qui se révèle prophétique par certains points, comme le signale Franq Dilo dans son avant-propos et ses notes en fin de volume. A l’origine ce livre s’intitulait Le Bacille, ce qui mettait dès le départ le lecteur au courant d’une partie de l’intrigue, trop peut-être, date de 1928. Arnauld Galopin, qui connut un grand succès dans les années 1910 jusqu’aux années 1930, fut un auteur prolifique, et s’il est un peu oublié de nos jours, ses romans ne sont pas désuets, n’ont pas vieillis, juste ancrés dans son époque. Et les explications scientifiques qu’il fournit ne sont pas issues d’un pseudo-scientisme mais d’un réalisme troublant. |
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