trains de terreur de Philippe GONTIER


Trains De Terreur GONTIER365

PHILIPPE GONTIER

Trains De Terreur


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Philippe GONTIER




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Anthologie d’épouvante et d’insolite ferroviaire. Textes réunis et présentés par Philippe Gontier. Collection Terreurs anciennes. Une coédition Les Aventurier de l’Art Perdu & La Clef d’Argent. Parution le 2 décembre 2017. 298 pages. 19,00€.

On prend toujours un train pour quelque part,

Un grand train bleu, un grand train blanc, un grand train noir.

On prend toujours un train pour quelque part.

Au bout du quai flottent des mains et des mouchoirs.

Le récent et dramatique accident ferroviaire survenu ces jours derniers à Millas dans les Pyrénées Orientales, nous démontre une fois de plus, que malgré les nouvelles technologies et les consignes de sécurité, le risque Zéro n’existe pas.

Loin de moi l’idée de remettre en cause l’une ou l’autre des parties, de mener ma petite enquête, d’établir des suppositions, d’écouter les rumeurs, d’avoir des certitudes et de les formuler, force est de constater que depuis l’existence du train, les accidents, mortels ou non, alimentent les chroniques journalistiques, judiciaires, de même que les vols, les situations burlesques, et autres.

Chacun d’entre nous a entendu parler notamment de la mésaventure qui est arrivée au président Paul Deschanel le 23 mai 1920, tombant accidentellement de la fenêtre de son compartiment, alors que le train roulait en rase campagne.

Depuis 1827, date de la première mise en service d’une ligne ferroviaire, qui était destinée au transport de charbon entre Saint-Etienne et les rives de la Loire, les wagonnets descendant les rails par simple gravité et étant remontés par des chevaux, ce système de transport a bien évolué. Et en 1837, ce fut l’inauguration de la mise en service de la première ligne destinée au transport des voyageurs entre Paris et Saint-Germain en Laye.

La première grosse catastrophe ferroviaire eut lieu le 8 mai 1842 dans la tranchée entre Bellevue et Meudon, et parmi les nombreuses victimes figuraient le célèbre explorateur Dumont d’Urville, sa femme et son fils. Etrange destinée que celle de ce marin, qui entreprit notamment une expédition en Océan Antarctique en 1837.

Naturellement, ces accidents et incidents ont fournis des sujets d’importance aux journalistes, nouvellistes et romanciers qui apportèrent leurs rails à l’édification de ces lignes ferroviaires littéraires.

Et Philippe Gontier nous propose dans son recueil de nous faire voyager de 1886 à 1927 en compagnie des quelques scripteurs, dont certains qu’il exhume de l’oubli.

Dans Un drame en wagon, le premier conte du recueil, datant de 1886, l’auteur, Emile Blavet, dresse un réquisitoire contre le tapage fait autour d’arrestations, nombreuses, d’assassins ou chourineurs, ce qui pour lui est une publicité destinée à masquer les résultats négatifs dans des affaires dites sérieuses et les manques de résultat. Un constat qui est toujours d’actualité. Mais cela lui permet de mettre en scène l’aventure d’une jeune femme, apparentée à un haut-fonctionnaire, qui se retrouve face à un homme dans son compartiment alors qu’elle devait voyager seule et qui lui demande de lui rendre service. Une anecdote que l’on peut croire véridique ou sortie de l’imagination de cet auteur. Emile Blavet fut un journaliste par ailleurs controversé.

Maurice Renard, le plus célèbre des auteurs de cette anthologie, auteur notamment des Mains d’Orlac et du Docteur Lerne, sous-dieu, met en scène le petit et vieux monsieur Bourdure, rédacteur au ministère du Travail, qui revient dans le cadre de son travail de la Ferté-Milon. Trois voyageurs sont déjà installés dans son compartiment, et comme c’est un homme fort urbain, il demande aux hommes la permission de fumer une cigarette. Permission qui lui est accordée sans réticence puisqu’eux-mêmes fument pipes ou cigare. L’amateur de Havane lui propose même d’en déguster un. Seulement le tabac est-il imprégné d’une substance soporifique, c’est ce que le brave monsieur Bourdure pense car il s’endort. Lorsqu’il sort de son ensommeillement, c’est pour être le témoin d’un assassinat. Deux des voyageurs, dont le faciès ne lui revenait pas, balancent sur les voies le troisième voyageur. Cette histoire s’intitule Le Témoin et a été publiée en 1927.

Or en 1900, Edmond Haraucourt, auteur méconnu de nos jours et qu’il serait bon de remettre à l’honneur, avait publié une historiette au titre identique, Le Témoin. Et là encore il s’agit d’un voyageur qui est témoin d’un meurtre ferroviaire. Mais cette similitude s’arrête là, car tout aussi bien dans le traitement que dans l’épilogue, les divergences sont nombreuses. Les personnages réagissent différemment mais ils ne se conduisent pas en héros.

Georges Rodenbach déplace son intrigue sur la terre ferme dans Suggestion, conte de 1899. Comme son titre l’indique, un homme va, sous l’emprise d’une suggestion qu’il se forge visuellement, tuer sa femme. Pourtant il l’aimait cette épouse qui ne le méritait certes plus. Et tout ça à cause d’un fanal rouge sur une locomotive.

En effet si toutes ces nouvelles ont un rapport avec le train, toutes n’ont pas l’intérieur d’un wagon, ou d’un compartiment comme décor.

L’enfant du mécanicien de Pierre Duo met en scène un gamin dont le père est mécanicien sur une locomotive. Le jeune Jean-Marie Legorec est fort connu des cheminots de la gare de Rennes. Mais lorsque deux d’entre eux veulent jouer à ses dépens, cela confine à la bêtise humaine. Ils l’invitent à venir boire une bolée de cidre et, alors qu’il a le dos tourné, ils mélangent de petits verres de cognac dans sa bolée. Un vrai Breton, même à douze ans, ne recule jamais devant une bolée, jamais…

La stupidité d’un côté, la fierté de l’autre, il n’en faut pas plus pour sceller un drame.

Dernière petite historiette dévoilée, L’usufruit, de François de Nion. Un vieil homme paralytique mais riche passe ses journées à observer la rue, les voyageurs sortant de la gare, autant de repères qui se produisent tous les jours à la même heure avec les mêmes individus. Mais celui qui sort de la station en ce début de nuit, ne lui inspire guère confiance. Ce n’est pas un habitué et son visage est dissimulé. Ce pourrait-il que ce soit l’un de ceux qui briguent l’héritage ?

L’honneur du travail, de J. de Lorraine, n’est pas une nouvelle mais un chapitre extrait du roman éponyme publié en 1897. Ce texte n’apporterait rien de plus à l’édifice sinon qu’il est calqué sur La Bête humaine de Zola. Et Philippe Gontier met en parallèle quelques phrases des deux textes, l’original et la copie. Un plagiat manifeste et heureusement, c’est bien La Bête humaine qui est resté dans les esprits, constamment réédité et adapté au cinéma avec Jean Gabon notamment.

Ce recueil n’aurait d’autre intérêt que la redécouverte de textes anciens si Philippe Gontier n’apportait grâce aux notices qui accompagnent chaque nouvelle, des notices parfois plus longues que les nouvelles elles-mêmes, un éclairage sur le contenu et l’auteur. Un travail de forçat du rail qu’il faut ici saluer avec tout le respect que cela implique.

Des textes souvent parus dans des journaux et jamais réédités. Et si le décor a plus ou moins changé, si les moyens de communication ont évolué, si des technologies nouvelles sont apparues, certains de ces contes ne dépareilleraient pas de nos jours, car c’est le contexte qui importe. D’ailleurs si les façons de procéder ne sont plus tout à fait les mêmes, le principe et le résultat est identique. Mais il réside dans ces textes ce petit goût de nostalgie, pour ceux qui ont connu les trains à vapeur, cette senteur de fumée, ces escarbilles qui voletaient, toute une époque révolue.

Insomniaques et ferroviaires, ce recueil est pour vous.

Sommaire :

BLAVET Emile : Un drame en wagon.

LEPELLETIER Edmond : L'œil d'en haut.

DUO Pierre : L'enfant du mécanicien.

GODARD André : Le point rouge.

COSSERET Pierre : L'aiguilleur 113.

MONTJOYEUX : L'étreinte.

GEFFROY Gustave : Sous le tunnel.

LORRAINE de J. : L'honneur du travail, ch. XVII.

RODENBACH Georges : Suggestion.

JUSTICE Octave : Le train 104.

HARAUCOURT Edmond : Le témoin.

NION de François : L'usufruit.

ROCHON Jean : Voie barrée.

ROLLAND Jean : Le train 312.

HARAUCOURT Edmond : Les douze heures d'un tamponné.

MIODE de la Guy : En gare.

ALBANE d' Georges : Le baiser posthume.

THIBAULT Pierre : En wagon.

MILLE Pierre : La collision de Brébières-sud.

ROCHON Jean : Le drame du train 102.

PRICE Georges : Une heure d'express.

RENARD Maurice : Le témoin.

Ces nouvelles sont suivies de quelques documents, la plupart du temps non signés, comme souvent encore de nos les articles journalistiques relatant des faits-divers.

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