|
|
SERGE GARDEBLED |
Sans Homicide FixeAux éditions DENOELVisitez leur site |
729Lectures depuisLe mardi 10 Aout 2016
|
Une lecture de |
Collection Sueurs froides. Parution 3 octobre 1996. 240 pages. 13,45€. Réédition Le Livre de Poche. Parution 17 juin 1998. 186 pages. Grand Prix de Littérature Policière 1998.
Alors que depuis quelques mois une vague d'assassinats est perpétrée sur des hommes en vue, impliqués dans la politique, la finance, le pouvoir, un journaliste décide de mener sa propre enquête dans un milieu parisien en voie de prolifération, celui des SDF. Pour effectuer cette plongée dans cette nouvelle couche sociale, il devient lui-même un sans domicile fixe, essayant de s'intégrer, de vivre comme ses nouveaux compagnons, de comprendre, de partager leurs souffrances morales et physiques. Tout en essayant de garder une part de dignité, à l'instar des marginaux qu'il côtoie. La recherche d'un abri pour se reposer, d'un morceau de pain pour se nourrir, est hasardeuse mais il existe des petits trucs que lui livrent d'autres SDF, plus partageurs que la plupart des nantis. Il fait la connaissance du Breton qui lui donne des adresses d'associations caritatives. C'est sans compter sur la chasse organisée par la Préfecture de Police et de ses sbires, les Bleus, des vigiles qui se défoulent sur des êtres sans défense. Ramassé lors d'une rafle il se retrouve dans un centre à Nanterre où il retrouve le Breton et fait la connaissance du Musicien et de Fine à qui il trouve tous les attraits, alors que dans d'autres conditions il n'aurait pas fait attention à elle. La révolte gronde parmi les SDF maltraités par les Bleus, notamment par un surnommé Gants Blancs, véritable sadique qui se retranche derrière sa fonction et son uniforme. Gants Blancs reste sur le carreau et le journaliste s'échappe en compagnie de ses nouveaux amis. L'actualité le rattrape lorsque le directeur du Centre est assassiné.
Ce roman est une véritable plongée en Enfer, dans les bas fonds de la Ville Lumière, un livre que n'aurait pas renié Eugène Sue lorsqu'il écrivait les Mystères de Paris. Certes le style est différent mais la misère actuelle n'est guère plus reluisante que celle qu'il avait dénoncée. Serge Gardebled a effectué de nombreuses reportages sur le terrain, et si le fil conducteur, l'assassinat de personnalités en vue relève de la fiction, la description des conditions de vie des SDF, elle, est réelle. Un livre noir, sans fard, avec en filigrane la photo d'un petit Africain agonisant prise par un reporter. |