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KARINE GIEBEL |
De ForceAux éditions BELFONDVisitez leur site |
1687Lectures depuisLe samedi 6 Mars 2016
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Une lecture de |
4° de couverture. Le temps de l’impunité est révolu. Le temps des souffrances est venu. Elle ne m'aimait pas. Pourtant, je suis là aujourd'hui. Debout face au cercueil premier prix. Car moi, j'ai voulu l'aimer. De toutes mes forces. De force. Mais on n'aime pas ainsi. Lorsque j'arrive devant la porte de mon ancienne chambre, ma main hésite à tourner la poignée. En allumant la lumière, je reste bouche bée. Pièce vide, tout a disparu. Il ne reste qu'un tabouret. Sur le tabouret, une enveloppe. Sur l'enveloppe, mon prénom en lettres capitales. Deux feuilles, écrites il y a trois mois. Son testament, ses dernières volontés. Je voulais savoir. Maintenant, je sais. Et ma douleur n'a plus aucune limite. La haine. Voilà l'héritage qu'elle me laisse. Résumé intérieur : Un soir d’été, une jeune femme se promène. Elle s’appelle Maud, elle a 20 ans. Elle ne sait pas encore que, dans quelques secondes, sa vie va basculer. Que, dans un instant, un homme va sauvagement l’agresser. Et qu’un autre va la sauver. Dans les jours qui suivent, le père de Maud, le célèbre chirurgien Armand Reynier, reçoit un terrifiant message de menaces. Il décide alors de faire appel à Luc, le jeune homme qui a sauvé sa fille, pour assurer sa protection et celle de sa famille. Pour mener à bien sa mission, Luc doit trouver des réponses. Qui en veut au Pr Reynier ? Pourquoi l’agresseur s’en est-il pris à sa fille et pourquoi menace-t-il de recommencer ? Et surtout, pour quelles raisons le chirurgien refuse-t-il obstinément de prévenir la police ? Très vite, Luc va comprendre que non-dits et secrets hantent cette famille déchirée… Karine Giebel encore une fois a frappé fort ! Très fort. Son meilleur roman ? Peut-être, sans doute. Magnifique. Terrible, mais magnifique. Une écriture sèche comme les coups de poings qu’elle nous assène. Gauche, droite, crochet au foie, uppercut, tout y passe et le lecteur encaisse. Sonné, mais scotché. Une écriture « cinématographique » : le metteur en scène n’a plus qu’à placer la caméra et à lancer « moteur » ! Karine Giebel vous êtes la meilleure !
Dans la région niçoise, de nos jours. Jeune femme d'une vingtaine d'années, Maud est la fille du professeur en médecine Armand Reynier. Riche sexagénaire de belle allure, il est le mari de la séduisante Charlotte, environ quarante ans. Il s'agit de la seconde épouse du médecin. Sara, la mère de Maud est décédée alors que la fillette avait trois ans et demi, une noyade accidentelle dans leur piscine. Le directif Armand Reynier adore plus que tout sa fille, mais les rapports sont assez distants entre Maud et Charlotte. Cette dernière a un fils, Lukas, né dix ans plus tôt, avant son mariage avec le professeur. Un enfant auquel elle rend périodiquement visite. Plus jeune, Maud s'est laissée tenter par la drogue. Mais, sportive et intelligente, elle est parvenue à surmonter cette addiction. La demeure des Reynier est une magnifique villa ancienne sur les hauteurs de Grasse, nichée dans un parc immense. Amanda, la gouvernante, Eurasienne d'une trentaine d'années, et le jardinier Ferraud en sont les seuls employés. Un soir où elle se balade avec son chien Charly, Maud est molestée par un inconnu. Un homme intervient, chassant l'agresseur. Âgé de vingt-six ans, Luc Garnier est actuellement gardien de nuit dans un musée. Pratiquant la boxe thaï, détenteur d'un permis de port d'arme, Luc a exercé le métier de garde du corps. S'il pense souvent à une certaine Marianne, il est célibataire. Il est reçu par le père de Maud, auquel on a envoyé des messages de menace, mais qui ne tient pas à y mêler la police. D'ailleurs, le policier niçois Lacroix ne serait sûrement pas à la hauteur. Luc accepte l'offre de Reynier, afin de protéger Maud. Il s'installe dans une dépendance de la propriété. Il peut compter sur une certaine complicité avec Amanda, et plus si affinités. Par contre, même si Maud se sent amoureuse de lui, Luc ne l'encourage pas, s'en tenant à son rôle de garde du corps, bien qu'il sympathise avec la jeune femme. Lors d'une sortie de Maud, l'agresseur revient à la charge, et Luc doit se bagarrer sévèrement avec lui. Ce qui ne va pas améliorer le sommeil cauchemardeux de Maud. Celle-ci est jalouse de sa belle-mère, Charlotte semblant attirée par l'athlétique Luc. Il est vrai que la belle épouse du professeur Reynier se sent telle un esthétique "faire-valoir" pour son mari. Charlotte va bientôt être agressée par un conducteur cagoulé, certainement l'agresseur de Maud. Les courriers menaçants reçus par Armand Reynier citent plusieurs dates : 11 janvier, 16 mars, 19 septembre. À part cette dernière date correspondant à l'anniversaire de sa fille, le médecin prétend d'abord ne pas comprendre. Quand on lui adresse une page déchirée d'un livre, la menace est explicite : “...Et avant de crever, tu vas perdre tout ce que tu as construit. Et tous ceux qui te sont chers.” Une nuit, la collection de masques africains du médecin est dérobée chez lui, nouvel avertissement. Maud risque de replonger dans la drogue, en renouant avec son fournisseur Axel. Lorsque Reynier lui avoue une erreur chirurgicale ayant causé la mort d'un enfant, c'est une piste à suivre pour Luc. Celui qui prépare sa vengeance depuis deux années est déterminé à aller jusqu'au bout… En 2004, le regretté Jacky Pop et sa compagne WoôManh eurent l'excellente idée de publier dans leur collection Rail Noir le premier roman de Karine Giébel “Terminus Elicius”, suivi deux ans plus tard par “Meurtres pour rédemption”, toujours chez Rail Noir. Depuis, cette romancière a largement confirmé le talent discerné par ses premiers éditeurs. Elle a glané de multiples récompenses et son lectorat lui est fidèle (on peut, en particulier, le constater dans les Festivals). Il n'est donc pas indispensable de faire l'éloge des romans de Karine Giébel. Ce nouveau thriller démontre une fois de plus les qualités de l'auteure. Suspense psychologique et vengeance inexorable? Certes oui, mais la définition serait réductrice. Grâce à une narration fluide, à une tonalité juste et familière, nous pénétrons naturellement dans le microcosme gravitant autour du professeur Armand Reynier. On ne peut douter que le parcours d'un homme tel que lui, sûr de sa position sociale, soit resté sans tache. Ce qui est ici marquant, c'est la manière dont Karine Giébel nous fait entrer dans “l'intime” des protagonistes. À l'évidence, les Reynier ont "tout pour être heureux", mais au fond d'eux-même, c'est loin d'être le cas. D'autres héros de cette intrigue sont également perturbés, on l'imagine bien. Mystère et menaces sont au rendez-vous, pour un roman maîtrisé, palpitant, très réussi. |
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