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GILBERT GALLERNE |
Les Salauds Du LacAux éditions BALEINEVisitez leur site |
1454Lectures depuisLe dimanche 9 Novembre 2014
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Une lecture de |
Le Poulpe N° 278. Parution le 170 pages. 8,00€. Le Poulpe se mouille... En voulant récupérer le corps d'un touriste tombé dans le lac d'Annecy, désarçonné de son pédalo, les sapeurs-pompiers gagnent le jackpot. Au lieu d'un cadavre ils remontent à la surface trois noyés. Mais aucun n'est le bon. Et il faudrait une grosse dose de mauvaise foi de la part des sauveteurs retardataires pour affirmer qu'il s'agit de banales noyades. Les trois cadavres sont troués comme des passoires, des blessures fatales provoquées par une arme de gros calibre, genre fusil de chasse pour abattre le sanglier. Ce qui remet en question les disparitions non résolues et encore moins expliquées de quelques personnes de la région. Mais au moins l'identité du cadavre le plus récent peut être établie, il s'agit d'un certain Lucien de Samossat, authentique truand et descendant d'une lignée d'aristocrates. Et ancien militaire ayant servi dans un bataillon disciplinaire à la demande de son père afin de lui forger le caractère. Opération réussie, car Lucien avait tourné le dos à la famille et à la loi. C'est avec un certain trouble que Gabriel Lecouvreur, alias le Poulpe, apprend cette triste nouvelle conjointement par Gérard, le patron du café-restaurant Au pied de Porc à la Sainte-Scolasse, et par le Parisien, journal qui traîne toujours sur le comptoir pour l'édification des clients. Lucien de Samossat et lui s'étaient connus et devenus copains au bataillon disciplinaire. Le Poulpe avait atterri là après avoir attaqué une librairie d'extrême-droite dont le père de Lucien était un fidèle client. Un haut fait qui avait rapproché les deux hommes. Ils s'étaient perdus de vue à la fin de leur séjour sous les drapeaux, tout en correspondant parfois. Une bonne occasion pour Gabriel d'aller faire un petit tour du côté d'Annecy où Cheryl est partie en stage depuis quelques jours afin de se perfectionner dans la coiffure haut de gamme auprès d'un professionnel. Lui qui préfère ne pas avoir de relations avec les forces de l'ordre, il demande quelques renseignements à Sapienza, un commissaire de la DCRI qui tout comme lui à maille à partir avec Vergeat, un homme des RG avec qui ils entretiennent des incompatibilités d'humeur. Avant de se rendre à Annecy, muni des renseignements fournis par Sapienza, Gabriel flâne dans le quartier huppé où résidait Samossat. La maison ne possède plus la splendeur de son passé. Décrépite, elle mériterait un bon ravalement. Seul signe détonnant, un voiture de sport allemande rouge, rutilante même, est garée dans la cour. Alors Gabriel sonne et il est reçu par une jeune femme, enceinte, à moins qu'elle soit la proie de flatulences excessives. Cécile n'est autre que la femme, enfin la veuve, de Samossat, de moitié son âge. Mais, et Gabriel est forcé d'en convenir, elle l'aimait et c'est bien un enfant qu'elle attend du noyé. Eplorée certes, Cécile est aussi une femme de combat et elle exige d'accompagner Gabriel à Annecy, afin de connaître les tenants et aboutissants, si possible. Arrivés sur place, Gabriel commence à enquêter tandis que Cécile se repose quelque peu. Il essaie de voir Chéryl à la sortie de son stage, mais la coiffeuse a fait faux bond à ses camarades. Elle a disparu, son portable ne daigne pas répondre, Gabriel est inquiet et mortifié. Il a donné par le passé des coups de canif dans un contrat qui n'a pas été signé et ratifié devant monsieur le maire, et Cheryl n'est pas en reste d'aventures non plus, mais quand même, il attendait autre chose de son séjour alpin. La devanture d'un bouquiniste l'interpelle doucement : un exemplaire du Chevalier de la charrette de Chrétien de Troyes y est exposé, ouvrage que lisait Samossat et qui traînait dans son salon. Alors Gabriel entre dans la boutique et il est obligé de malmener quelque peu le bouquiniste et son aide pour que les renseignement tombent comme les fruits d'un pommier dûment secoué.
Gilbert Gallerne prend pour ressort de son intrigue un thème connu, mais peu souvent utilisé plus souvent au cinéma qu'en littérature, le dernier roman que j'ai lu traitant de ce sujet étant L'Ogre des Landes de Pascal Martin, et qui s'apparente à La chasse du comte Zaroff. De très nombreuses péripéties émaillent ce nouvel opus des aventures du Poulpe et le lecteur est tenu en haleine constamment. D'aucuns diront qu'il s'agit d'une lecture facile. Une lecture facile certes, entraînante, qui demande peu d'effort, et c'est justement ce que l'on attend d'un roman de détente. Reposant et en même temps passionnant, captivant. Préférable à certains pavés truffés de considérations intempestives, pseudo-philosophiques ou psychologiques. Et j'ajouterai que cette histoire pourrait offrir une explication, plausible, aux nombreuses disparitions qui sont enregistrées tous les ans en France et dont les enquêtes n'aboutissent jamais. |
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