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GILDAS GIRODEAU |
La Dernière FanfareAux éditions SKAVisitez leur site |
1550Lectures depuisLe lundi 14 Juillet 2014
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Une lecture de |
Nouvelle. Collection Noire sœur. 0,99€ Le temps des cerises... gâtées ! Les temps changent, les jeux enfantins restent les mêmes. Le jeune Vicenç, bientôt quatre ans, s'amuse à suivre l'eau qui coule dans les rigoles du village de Céret. Il a plu en abondance ces dernières heures et l'eau tourbillonne pour la plus grande joie du gamin. Il saute, il court, il se penche selon les obstacles en suivant une petite balle blanche qui dévale, entraînée par les flots. A un moment la petite balle blanche est coincée par un journal. Il récupère cette petite balle et la tend à sa mère. Celle-ci crie d'effroi et tombe dans les pommes, même si ce n'est pas la saison, en s'apercevant qu'il s'agit d'un œil. Aussitôt un garde municipal, alerté par les cris, s'inquiète de la mère, de l'enfant, et remonte le courant finissant par dénicher sous un petit tunnel aménagé sous un bateau d'accès dans lequel l'eau devrait s'engouffrer, un obstacle qui dévie le flot. Il s'agit d'un corps et des liasses de tracts socialistes. Cet événement suscite de nombreux commentaires parmi les Cérétans qui observent la scène. Des invectives fusent, alimentées par l'aspect politique de ce meurtre. Le lendemain, jour du second tour des élections présidentielles, le commissaire principal Fernand Coste, en poste à Perpignan, est chargé de l'enquête. Il a rendez-vous avec son ami Henri Ceris, le député PS de la circonscription, qui lui promet un cageot de cerises Burlat, et qui se confie au cours du déjeuner. Ceris est amer, inquiet et en colère au sujet de la tournure des événements. Au loin, sur la place, une fanfare interprète des airs empruntés au répertoire musical de Léo Ferré.
Cet œil qui complait dans le caniveau représente la double symbolique d'un futur pouvoir, à moins que les Français se ressaisissent lors des prochaines échéances électorales, qui gardera un œil sur les agissements de ses compatriotes ainsi que celui d'un célèbre borgne à l'affront national. Gildas Girodeau livre une nouvelle sous forme de parabole, avec en toile de fond des élections présidentielles. Une politique-fiction, qui peut se réaliser un jour, peut-être pas si lointain, et qui fait froid dans le dos. La pieuvre commence à étendre ses tentacules un peu partout, s'infiltrant dans les appareils politiques, même si certains hommes politiques s'en défendent arguant de la sécurité publique et refusent toute obédience aux idées d'une organisation extrémiste alors qu'ils mettent en place les mêmes décisions que ceux qu'ils décrient s'apprêtent à appliquer. La parole politique n'est qu'une dialectique destinée à endormir la population. |
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