|
|
GILBERT GALLERNE |
Le Prix De L’angoisseAux éditions KINDLE AMAZON |
1452Lectures depuisLe mardi 13 Mai 2014
|
Une lecture de |
Après avoir signé quelques petits ouvrages (par la taille) dans les domaines du fantastique ou de la science-fiction sous le nom de Gilles Bergal ou encore de Milan, Gilbert Gallerne s’attache depuis quelques années à rédiger des romans plus ambitieux dont le thème se rapproche plus du suspense et de l’angoisse à la vie quotidienne. Après Teddy est revenu, paru chez Lefrancq en 1997 puis La mort au soleil chez Flammarion en 2000, puis Le prix de l’angoisse chez Belfond en 2002.
Daniel Berger et Nicole sa femme se font agresser un soir dans une rue mal éclairée et ils ne doivent leur survie que grâce à l’intervention miraculeuse d’un vigile qui patrouillait dans le quartier. Martin Lançois est un ex-policier reconverti dans le gardiennage. Daniel l’embauche pour servir de chauffeur à sa femme, artiste peintre qui tient avec Mireille une galerie de tableaux, et accessoirement servir de garde du corps. Martin est persuadé avoir connu et fréquenté Nicole quelques années auparavant, mais la jeune femme ne semble pas, ou ne veut pas s’en souvenir. De plus Martin prend à cœur son nouveau travail. Il fait changer la grille d'entrée, fait installer des caméras de surveillance, voudrait tout régenter dans le domaine situé à la lisière de la forêt. Ce qui déplaît souverainement à Nicole qui ressent une angoisse indicible près de cet homme qui lui fait peur. Un regard qui l’indispose, des façons de s’imposer qui la choquent, des décisions qui l’horripilent. Bébé, le doberman n’apprécie guère lui non plus cette intrusion. Seuls Matthieu, le garçon d’une douzaine d’année, qui prend plaisir à cette présence le valorisant, et Daniel qui croit bien faire en acceptant les volontés de ce garde du corps exigeant, voient en Martin quelqu’un susceptible de protéger la maisonnée si un coup dur se présentait. La tension monte... Martin Lançois se prend pour le maître, décelant les défauts de la cuirasse partout, s’arrogeant les décisions, fantasmant aussi sur les comportements des uns et des autres. Imbu de sa personne et de sa fonction, il se conduit en petit dictateur prônant la violence, la sécurité à tout crin, allant jusqu’à provoquer les incidents pour parvenir à ses fins.
Gilbert Gallerne démontre dans ce roman une maîtrise digne des grands maîtres américains ou britanniques dans le domaine du suspense et de l’angoisse, s’affirmant de plus en plus comme un auteur majeur mais peu édité. Il a atteint la maturité de l’écrivain en pleine possession de son art et dans ses derniers ouvrages dont Je suis le gardien de mon frère.
|
Autres titres de |