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SYLVIE GRANOTIER |
Méfie-toi, FilletteAux éditions LA BRANCHEVisitez leur site |
2261Lectures depuisLe mercredi 31 Juillet 2013
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Une lecture de |
Printemps 2008. Âgée de vingt ans, Jeanne est une étudiante parisienne, se préoccupant peu de ses parents ou de son frère, naviguant dans sa ville avec son portable à portée de main. Ce soir-là, sur le quai du RER B, station Les Halles, Jeanne remarque un bel homme aux airs de prince arabe. Elle le baptise vite Ali, mais sa tentative de drague est un échec, car il reste indifférent. Peu après, dans la voiture du RER, la jeune femme repère un barbu musulman peut-être inquiétant. Elle subtilise son téléphone portable. Des flics surgissent bientôt, alpaguant le barbu. Jeanne s'adresse à son ami Luc, un bricolo du téléphone, afin qu'il lui prête un chargeur en état. Elle a été prise en filature par un borgne, ressemblant fort au célèbre mollah Omar. C'est ainsi qu'elle va l'appeler. Certes, Jeanne parvient à se débarrasser provisoirement de lui, mais elle risque fort de le croiser à nouveau. C'est dans le quartier de Barbès que la jeune fille romantique espère bien retrouver le bel Ali. Celui-ci ne tarde pas à l'éjecter du bistrot où il traîne avec des amis musulmans. Dans les minutes qui suivent, Jeanne est kidnappée. Par des policiers, qui la conduisent à la Criminelle, Quai des Orfèvres. Elle est invitée dans le bureau de son oncle, tonton Francis, patron de la brigade. Bien qu'il connaisse la témérité de sa nièce, il se montre agacé. Il lui ordonne de ne pas se mêler d'affaires qui la dépassent, dont son service s'occupe aussi discrètement que possible. Voilà pourquoi les médias ignorent l'arrestation du terroriste barbu dans le RER. Jeanne confie à son tonton Francis le téléphone portable qu'elle déroba au suspect. Il serait raisonnable qu'elle en reste là. Elle le sait, pourtant elle trouve un moyen de passer inaperçue dans la foule de Barbès, recherchant encore son prince Ali. Rendez-vous est pris avec lui à la chapelle de Sainte Rita, celle des causes perdues. Pas dupe du déguisement de Jeanne, le borgne Omar intervient. La jeune femme est enlevée et séquestrée par ces musulmans. Quand ils l'interrogent, elle leur raconte des bobards, jouant le malentendu, avec candeur. Enfermée dans le noir, Jeanne parviendra quand même à s'enfuir. Prévenu, son tonton Francis exige une fois encore qu'elle arrête de semer le désordre dans leur enquête. Néanmoins, Jeanne pense tenir une piste sérieuse, du côté de Pantin. L'adresse est celle d'une salle de sports, où se prépare peut-être une action d'éclat... Ce roman court ou novella fut publié dans la collection Suite Noire, créée par J.B.Pouy, comportant trente-six livres parus de 2006 à 2010. Le titre fait référence à “Méfiez-vous, fillettes” de James Hadley Chase, traduit dans la Série Noire en 1957. Il semble avoir été préféré au titre primitif “Comportement tueuse”, s'inspirant de celui de Sébastien Japrisot “Compartiment tueurs”. Jeune écervelée intrépide, l'héroïne va traverser en assez peu de temps un maximum de péripéties, pour les beaux yeux de celui qu'elle nomme Ali. “Petite étudiante fleur bleue, grande gueule et sans autre arme que mon esprit de répartie, je ne fais pas le poids. Ali est incrusté dans mon disque dur, c'est dingue.” La subtilité de Sylvie Granotier consiste à ne pas chercher à imiter le langage des jeunes, mais à montrer leur façon d'être, avec une impétuosité allant parfois jusqu'à l'inconscience. Malgré un éventuel risque terroriste, lié à des évènements d'actualité de l'époque, la tonalité est enjouée. On sourit beaucoup en suivant les tribulations parisiennes de Jeanne. On apprécie les suspenses de cette auteure, ses romans plus longs. Toutefois, cette histoire est également pleine de qualités. |
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