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MICHEL GRISOLIA |
L'excelsiorAux éditions FLAMMARIONVisitez leur site |
3067Lectures depuisLe samedi 2 Septembre 2012
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Une lecture de |
La nostalgie des petites salles obscures de quartiers ?
Passionné de cinéma, Philippe ne manque pas une occasion de se faire une toile, délaissant ses copains qui ne possèdent pas les mêmes goûts que lui. Le jour de ses quinze ans, alors qu'il visionne pour la troisième journée consécutive le même film, un homme s'installe près de lui. Il lui demande de surveiller les alentours à la sortie du cinéma. Philippe se croit plongé dans un roman, ou plutôt dans un film d'espionnage, d'autant que l'inconnu prétend s'appeler Mr Quilby.
Fox, ainsi a été baptisé Philippe par son nouvel et énigmatique ami, lui sert de guide, lui dénichant un hôtel sur les hauteurs de Nice, payant la chambre avec l'argent de son anniversaire. Le lendemain, ayant rejoint Quilby en catimini, c'est l'heure des confidences. Quilby et Irène vivaient un grand amour mais au fil du temps ce sentiment s'est délité. Du côté d'Irène. Car lui, il l'aime toujours. Jusqu'à avoir tué son amant en le poussant dans l'escalier. Et c'est pourquoi Mr Quilby est obligé de fuir, de vivre caché. Cela ne gêne pas Fox, au contraire. Il retrouve dans cette histoire et dans les propos de son compagnon un relent d'aventure cinématographique plus réel que dans les films dont il se délecte. Tout n'est pas vrai dans ce que Quilby lui raconte, il le sent. Mais peut-être est-ce encore plus terrible dans la réalité. Trois jours qui seront un intermède dans la vie de Fox mais dont il se souviendra toujours.
Avec pour décor Nice, au début des années soixante, en plein mois d'aout, ce roman de Michel Grisolia nous entraîne dans une aventure au cours de laquelle le cinéma tient une place quasi obsessionnelle. Fox se prend pour l'un des protagonistes de ces films dont il se délecte, et découvre une ville qu'il croyait connaître, passant une partie de la nuit dans un cimetière, jouant les rabibocheurs d'amours défuntes, se faisant le complice d'un personnage mystérieux. Mais en même temps il comprend "que le cinéma, qui sera toujours d'une certaine façon le culte des morts, le cinéma ne pouvait plus rien pour (lui)". |