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MAURICE GOUIRAN |
Sous Les Pavés, La RageAux éditions JIGALVisitez leur site |
4802Lectures depuisLe jeudi 5 Janvier 2006
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Une lecture de |
« Paris du 22 mars et de la délivrance O Paris de Nanterre, Paris de Cohn-Bendit Paris qui s’est levé avec l’intelligence » Léo Ferré chantait « Paris des beaux enfants en allés dans la nuit ». Il aurait pu chantait Marseille car celle-ci n’a pas échappé à cet été 68, à ce mois qui ébranla la France, à cette « noblesse du calendrier ». Et comment aurait-il pu en être autrement ? A Nantes , à Paris, Toulouse et Lille… se formaient pour la lutte, et drapeau déployé, les bataillons ouvriers… Comme aux six coins de l’hexagone, la cité phocéenne connaissait ses occupations d’usines et d’universités, ses manifestations, sa paralysie des transports, sa pénurie de carburant… sa grève générale ! Comme ailleurs, les batailles syndicales y faisaient rage et une jeunesse qui étouffait sous le carcan de l’ordre moral s’éveillait à la politique en hurlant à pleins poumons ses utopies. Pendant ce temps-là, travaillant dans l’ombre, les « polices » officielles et parallèles planchaient sur « l’opération Stades ». Il s’agissait, dans un premier temps, d’interner dans les stades de foot d’une quarantaine de villes plus de cinquante-deux mille personnes, toutes opposantes au pouvoir et dont la liste avait été établie par la DST. Mais pour connaître ces obscurs faits, il faudra attendre 1974…Alors… Jackie est un jeune marseillais, peut-être d’adoption puisqu’il est né sous X, mais qu’importe ! Quand s’allument les brasiers, il ne faut en voir que la lueur ! Et c’est ce qu’il aurait probablement fait si Mado, la patronne du Bar des Amis, n'avait cru le reconnaître. Cette obsession du passé, qui le minait de façon lancinante, explose jusqu’à éteindre les lueurs de la révolution qui illumine le pays. Il ne peut pas reculer ! Mado doit parler ! Il doit savoir qui il est ! Il doit retrouver sa mère ! Sa quête va le conduire dans un village reculé de Haute-Provence et se soldera par la mort de quelques bourgeois dont la notabilité prend racine dans le terreau puant de l’ignorance, de la lâcheté et de la cupidité, les trois mamelles qui firent des FTP de la dernière minute des coiffeurs pour dames. Maurice Gourian, comme à son habitude, nous livre, avec « Sous les pavés, la rage », un polar parfaitement documenté, aussi bien sur Mai 68 que sur la période trouble de la Libération de la France ou que sur l’épineux problème de l’accouchement sous X. Mais bien plus que ceci, il nous entraîne dans un récit passionnant dont le dénouement est à l’image de l’intrigue.
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