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SEBASTIEN GENDRON |
Taxi, Take Off & LandingAux éditions BALEINEVisitez leur site |
863Lectures depuisLe samedi 16 Octobre 2010
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Une lecture de |
Hector Malbarr est un homme ordinaire, de caractère passif, incapable de parler une langue étrangère. Depuis qu’est prévu son mariage avec la blonde Glenda, cet oisif en profite pour vivre dans le luxe. En trois ans, leur relation a beaucoup fléchi, mais ça lui importe peu. Ce jour-là, le couple est en transit à l’aéroport de Copenhague. Glenda s’absente quelques instants. Apparaît une brune bronzée, qui accapare sans préambule Hector. Déboussolé, sous le charme de cette Angie inconnue, il apprend que c’est sa future femme. Certes, elle est plus excitante que Glenda. Angie l’appelle Djinne. Hector étant supposé souffrir d’amnésie, elle lui détaille le programme de leur voyage. Il vaut mieux qu’il prenne une pilule, puisqu’il ne supporte pas les trajets en avions. Hector et Angie s’envolent. À l’escale de Miami, ce n’est pas la grande forme pour le futur marié. Il se fait un peu trop remarquer, par l’hôtesse ou par cet ami d’Angie, soi-disant médecin qui l’ausculte : “Je me retrouve donc torse nu, dans des toilettes à l’autre bout du monde, avec un Hawaïen dont je doute de plus en plus des diplômes universitaires, en train de me parcourir le buste avec son espèce de téléphone satellitaire.” En consultant ses nouveaux papiers d’identité, Hector comprend pourquoi Angie l’appelle Djinne. Néanmoins, il porte un nom ridicule, sujet à de mauvaises plaisanteries. Bien que la position d’Hector soit malaisée, le voyage se poursuit, dans un jet de luxe, puis en hors-bord. Les voici arrivés à destination. Île de rêve, Lamb Island appartient au père d’Angie, le Dr Taburiax. Jusqu’à là, même s’il ne maîtrise rien, tout va bien pour Hector. Il sent que la belle Angie prend ses distances, et que Fédor Taburiax n’est pas d’une grande franchise à son égard. Mais le bungalow mis à sa disposition lui convient. Et la jeune Consuelita n’est pas farouche. Quand intervient le père de la jolie métis, armé et furieux, ça se gâte. Hector se retrouve enfermé dans un bunker, dont l’issue est facile à situer : “C’est en ouvrant cette porte que je mets en doute l’existence réelle d’un consortium hispanique. On n’enferme pas sérieusement la victime d’un rapt dans un tel endroit, avec une porte qui donne sur un tunnel long de plusieurs mètres…” Pendant ce temps, Glenda n’est pas restée inactive. Bien que son père écossais ne soit pas du tout coopératif, le jeune femme ne renonce pas. D’ailleurs, c’était uniquement le père de Glenda que visait le Dr Taburiax en organisant cet enlèvement. S’enfuir de cette île ? Hector ne perd pas espoir… Exquises tribulations que celles d’Hector, embarqué dans des désagréments qui dépassent sa compréhension. Pour lui, pas question d’héroïsme, juste de faire face honorablement à une situation inextricable à ses yeux. Toutefois, ce brave garçon n’est pas le seul protagoniste de l’affaire. Trois femmes et leurs pères respectifs, ainsi que le mercenaire Ramirez avec ses sbires et le major Leiter, jouent leur rôle dans cette comédie tropicale agitée. C’est une version décalée des romans d’aventures d’antan, avec un hommage à l’univers de Ian Fleming (et à Santiago Gamboa). L’auteur fait preuve d’une belle finesse dans l’humour. “Heureusement, le pire arrive toujours au plus mauvais moment. Le Dr Taburiax fait son entrée dans le bungalow n°26 et je sais à sa mine de poignée de frigo qu’il va me sortir d’ici. D’une manière ou d’une autre. Pas forcément la plus tendre. D’ailleurs, à voir l’énergie qu’il déploie pour que ses yeux ne lui surgissent pas de la tête quand il me regarde, on a un assez bel aperçu du programme de la nuit.” Ce qui n’empêche pas Gendron de nous proposer un vrai scénario, énigmatique, fertile en péripéties et riche en suspense. Voilà une souriante histoire, savoureuse à souhaits, qui se dévore avec plaisir. |
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