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JEAN-PIERRE GOUX |
Siècle BleuAux éditions SIECLE BLEU / JBZ&CIEVisitez leur site |
1493Lectures depuisLe dimanche 15 Aout 2010
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Une lecture de |
Les Américains doivent retourner s’installer sur la Lune. Telle est la volonté de Cornelius Fox, le plus influent financier du pays. Le projet de son assistant Mike Prescott consiste à y exploiter une énergie nouvelle, l’Hélium3. Encore faut-il parvenir à manœuvrer le Président des Etats-Unis. Beaucoup de temps a été perdu sans résultat, ces dernières années. Or, on sait que les Chinois préparent également une mission lunaire visant la suprématie sur le satellite de la Terre. Cette fois, même s’il se montre d’abord réticent, le nouveau président élu est conscient des enjeux de l’Hélium3. Robert Carlson va concrètement soutenir le programme Constellation. Cornelius Fox impose Mike Prescott dans le poste de Secrétaire d’État à la Défense, afin de contrôler l’opération baptisée Aleph. Ayant subi divers aléas, le projet renommé Odyssey arrive quand même à son terme. L’organisation écologiste Gaïa se distingue de celles fondées précédemment, en pratiquant un activisme spectaculaire. Exemple, le coup d’éclat mené par João au Japon pour dénoncer publiquement la chasse aux dauphins, car ce pays ne se contente plus de tuer illégalement des baleines. Gaïa reste un groupe très secret sur lequel les autorités internationales ont peu de détails. À sa tête, Abel Valdéz Villazón est un jeune scientifique ayant rassemblé des volontaires convaincus qu’il faut agir avec force pour sauver l’humanité. Il a installé sa société au cœur du désert américain, dans les an cieux locaux expérimentaux de Biosphère2. Même sa compagne Lucy ignore son implication dans Gaïa. La mystérieuse bibliothèque d’Abel lui donnerait les clés pour saisir l’engagement écologiste de celui-ci. Les scientifiques employés par la société d’Abel sont assez mitigés sur les méthodes de l’organisation Gaïa, dont les provocations agacent les états. Peu de temps avant que les Chinois soient prêts, les Américains lancent leur fusée vers la Lune. Parmi l’équipage, se trouve le meilleur ami d’Abel, Paul Gardner. Réalisant son rêve éternel, Paul va commenter toute la mission sur son blog, ce qui lui accorde déjà une certaine notoriété. L’alunissage s’est déroulé dans de bonnes conditions. Peu après, la NASA perd le contact. Il s’avère que la base lunaire a été détruite dans une explosion accidentelle, causée par un matériel destiné à intercepter la fusée chinoise. L’équipage est mort. Ne pouvant afficher la scandaleuse vérité, le Président Carlson et les militaires du Pentagone prétextent une autre version. On évoque un attentat, causé par l’organisation Gaïa. Ayant perdu son ami Paul, Abel est doublement sous le choc. Gardant le secret sur Gaïa vis-à-vis de Lucy, Abel et sa compagne vont essayer de comprendre ce qui se produit. Les installations du vieux Professeur Pungor, dirigées vers l’espace, pourront aider le couple. Lors des obsèques officielles, Abel s’aperçoit qu’il y a un survivant sur la base lunaire, dont les autorités ne parlent pas. Tandis que continue la traque des membres de Gaïa, Abel tente de décrypter avant la NSA les signaux codés venus de la Lune. Protéger Janie Tyler, la fillette du survivant, pourrait compliquer les choses pour Abel. En parallèle, les Chinois ne restent pas passifs. Adepte de la spiritualité chamanique, Abel espère que l’esprit de Ké l’aidera à trouver assez de vigueur pour disculper Gaïa. Le souvenir de son meilleur ami constitue une motivation supplémentaire… Bien sûr, le nom de Gaïa vient de la déesse grecque personnifiant la Terre-mère, mais surtout de “l’hypothèse Gaïa” due au chimiste anglais James Lovelock. Elle vise l’équilibre harmonieux entre tous les êtres vivants de notre planète. C’est donc entre activisme et utopie que se situent Abel et ses amis militants. Face à des Américains experts en conspirations (on nous en donne quelques exemples), cultiver le secret ne suffit plus quand ils sont comparés au terrorisme islamique. Bien qu’Abel soit expérimenté (il a dupé les mafieux s’étant attaqués à sa famille autrefois), c’est contre le pouvoir des Etats-Unis que la partie se joue pour lui. Dès que l’on envisage un équilibre écologique mondial, le propos semble forcément utopique, voire légèrement naïf. Comme chacun sait, la destruction est plus rentable que la paix universelle. Néanmoins, il n’est pas interdit de cultiver l’espoir d’un monde plus juste et plus protecteur de la nature. Sourions d’une petite astuce : Gaïa, Abel, Lucy, Paul, João, les “gentils” se reconnaissent ici à leur nom en quatre lettres. Utilisant des repères scientifiques documentés, l’auteur nous entraîne dans une aventure à suspense plutôt réussie. Peut-être la mise en place des éléments de l’intrigue donne-t-elle une entrée en matière un peu longuette. Quand démarre l’action proprement dite, le tempo narratif est bien rythmé. Bien plus complète que dans le résumé qui précède, l’histoire est solide et mouvementée. On est bientôt captivé par les péripéties. Une suite est annoncée ? On la lira sans nul doute avec autant de plaisir… |