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CHRYSOSTOME GOURIO |
Le Dolmen Des DieuxAux éditions BALEINEVisitez leur site |
2404Lectures depuisLe dimanche 13 Juin 2010
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Une lecture de |
Aujourd’hui quinquagénaire, Gabriel Lecouvreur s’accorde un peu de vacances en solitaire. Reposante villégiature en Bretagne, une région qu’il a souvent visitée. C’est vers le cap Fréhel, du côté de Fort La Latte, entre Saint-Cast-Le-Guildo et Erquy, que le Poulpe profite de la tranquillité autant que de la beauté des sites. Sur le sentier des douaniers, il s’est fait un nouvel ami, qui partage son banc face à la mer et le petit-déj’ en plein air. Un peu plus âgé que le Poulpe, ce Niçois ayant choisi les Côtes d’Armor se nomme lui aussi Gabriel. Ses opinions libertaires rejoignent celles du Poulpe. Celui-ci a également sympathisé avec un patron de bistrot, Stanley. S’il n’oublie pas ses rites culturels et chamanistes, cet aborigène a trouvé son paradis à l’autre bout du monde, par rapport à son Australie natale. Employée chez lui comme crêpière, la jeune Korydwen est une célébrité locale. Elle écrit des bouquins romantiques connaissant un réel succès. Lors d’une nuit de tempête, deux hommes périssent, peut-être en chutant d’une falaise. Il s’agit de Loïc et Dilek, gardes de la réserve naturelle et ornithologique du cap Fréhel. On les surnommait ici les Siamois. Grandes gueules, ils étaient connus pour leur engagement actif en faveur de l’écologie. Loïc était le petit ami de Korydwen. Celle-ci l’avait préféré à Erwan, cet ex devenu trop agité depuis qu’il picole à l’excès et fréquente des hooligans locaux. Même si les enquêteurs privilégient les thèses du suicide ou de l’accident, le Poulpe s’interroge. Gabriel le Breton niçois, et Stanley l’aborigène costarmoricain, ne sont guère loquaces. Une visite clandestine au domicile du duo permet au Poulpe de récupérer un intriguant dossier, de lire des mails menaçant à l’encontre de Loïc, et de trouver quelques armes cachées avec un paquet de fric. Le lendemain, au bar de Stanley, une altercation oppose Gabriel à Erwan et à son ami hooligan Gaël. Les Malgorn, un couple de retraités, trouve la mort dans un accident de voiture probablement provoqué. En effet, ces personnes gênaient des gens haut-placés. Habitant un paisible hameau à la pointe de Pléven, ils étaient en conflit avec la belle-famille présidentielle pour des questions d’assainissement. Loïc et Dilek soutenaient la population locale dans cette lutte. Un rapport du policier Vergeat, qui les surveillait de près, désignait les défunts gardes comme de dangereux activistes d’ultragauche. Grâce au vieil anar Pedro, le Poulpe pourrait avoir une piste du côté d’un ancien du FLB, surnommé Diogène. Mais c’est aux obsèques de Loïc que Gabriel trouve son meilleur allié. Policier d’Interpol, Dragulescu lui révèle que le rapport d’autopsie au sujet des deux gardes a été faussé. Avec ses amis Gabriel et Stanley, le Poulpe va prendre quelques risques, entre exécutants et commanditaires, pour approcher la vérité. Pourquoi cet épisode est-il très réussi ? Peut-être parce que l’auteur appartient à la jeune génération poulpesque. Celle qui, s’étant nourrie de ses précédentes aventures, a assimilé son état d’esprit. Non seulement la “bible” est respectée, sans s’encombrer de trop de détails, mais on note de fines allusions à quelques bons titres de la série. Arrosée à la bière plutôt qu’au crachin, cette histoire ne manque ni de personnages originaux, ni de situations animées (ou explosives). Une large part d’humour n’empêche pas d’exploiter une solide intrigue, avec un bel hommage aux décors sauvages de cette région. Quant à cette ombre rôdant “avec des vêtements en lambeaux, un chapeau rond où flottait un ruban noir cramoisi, un bâton ou une faux à la main, des sabots aux pieds, et (qui) traînait une charrette défoncée tirée par un cheval si maigre (que Gabriel) se demandait comment il pouvait avancer”, c’est une légendaire silhouette bien connue ici. Voilà encore un Poulpe qui se lit avec grand plaisir ! |
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