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BENJAMIN GUERIF |
Là Où Se Cache Le DiableAux éditions SYROSVisitez leur site |
816Lectures depuisLe mercredi 1 Juillet 2015
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Une lecture de |
Collection Rat noir. Parution le 7 mai 2015. 160 pages. 13,50€. Pas loin de chez vous ? Adam, jeune adolescent, croit aux monstres, ceux qui figurent dans les légendes et superstitions des différentes régions qu'il a parcouru depuis sa tendre enfance. Car Adam est un grand voyageur, par la force des choses, ses parents déménageant souvent pour leur travail. Depuis quelques semaines, il habite une vieille ferme que ses parents ont acheté au fin fond de la Dordogne, et il prend le car pour se rendre au lycée et vice-versa. Ce soir-là il a décidé de couper à travers bois, son âme d'explorateur l'invitant à découvrir d'autres chemins, d'autres paysages, malgré les avertissements du chauffeur du car scolaire. Il s'enfonce donc dans les bois, se demandant toutefois s'il va retrouver le chemin menant jusque chez ses parents, qui comme d'habitude travaillent et rentrent tard. Il ressent des anomalies, des tremblotements, quelque chose d'anormal qui l'entoure, comme si des bêtes invisibles, ou des êtres maléfiques, le suivaient à la trace ou le précédaient. Ce ne sont que de simples fourmis, des milliers de fourmis qui vaquent à leurs petites affaires. Plus inquiétant, c'est la lueur qu'il aperçoit au loin. Illusion, magie ? Il y repense lorsque rentré chez lui il joue une partie de Roi des elfes sur sa console. Il ressort la nuit tombée, muni d'un coutelas, entend un bruit de cavalcade et décide de rentrer. Il a eu assez d'émotions pour ce jour là. Toutefois ces phénomènes étranges le tarabustent, même si sa chambre est truffée de dinosaures, de trucs comme dit sa mère, sur la préhistoire, une affiche du Léviathan, et ses jeux de rôles empruntés à la Fantasy. C'est son univers, il s'y sent bien, mais cette forêt qui semble recéler des secrets, il lui faut l'explorer et découvrir ce qui ne va pas. Il arpente les bois, se trouve nez à nez avec un bélier et sans barguigner lui assène un coup entre les yeux avec son coutelas en forme de glaive. L'animal apeuré s'enfuit. Il découvre un trou, comme un gouffre qu'il se promet d'explorer plus tard, et d'où sortent des émanations nauséabondes. Au fond du vallon s'élève une maisonnette, une pancarte indique qu'il s'agit du Clos de la Sorcière, habitée par une jeune femme. Elle lui apprend que le vallon se nomme l'Antre du Diable. Ils discutent mais sa curiosité n'est pas assouvie. Alors il parcourt les livres de la bibliothèque, des ouvrages, guère nombreux, consacrés aux légendes de la région, aux châteaux-forts. Heureusement le bibliothécaire s'intéresse à ses recherches et le conseille, lui proposant de rencontrer certaines personnes du village susceptibles de lui fournir des renseignements. Le mystère rôde, entretenu par ces disparitions inquiétantes d'animaux et de personnes.
Dans une ambiance semi fantastique, Benjamin Guérif pour une fois en solo, construit une histoire gentillette destinée aux adolescents. Les adultes ne se laisseront pas mener par le bout du nez dans certaines circonstances, par exemple par cette lueur fantomatique. Adam ira de surprises en révélations, bien décidé à comprendre ces phénomènes diaboliques. Comme bien souvent dans ce genre d'histoire, ce sont les à-côtés qui donnent de la saveur à l'intrigue. Par exemple monsieur Julien, le bibliothécaire, qui déclare à Adam : L'erreur d'interprétation, c'est le piège qui guette tout historien ! Trouver un renseignement fiable est une chose, comprendre ce qu'il signifie réellement en est une autre. Mais lorsque l'on sait que Benjamin Guérif est docteur en histoire, ceci explique cela. Un précepte qui devrait être appliqué parfois plus rigoureusement de la part de certains journalistes, juges ou procureurs. Autre sujet abordé incidemment, par madame Riklho l'habitante de la maison dans le vallon, c'est celui des grandes entreprises. Elle vitupère contre ces grandes machines qui finissent par produire du fric toutes seules, comme en pilote automatique. Dès lors, peu importe qui est aux commandes, il suffit de connaitre un minimum son sujet et de ne pas faire de conneries. Plus loin, elle ajoute : Mais parfois, il y en a qui font des conneries. Ça met la firme en difficulté, et il faut réagir. Dans la précipitation, on a droit à toutes les énormités possibles. Moi, j'ai vu débarquer des gens insupportables. Des donneurs de conseils, qui ne savent rien faire d'utile. Qui brassent du vent en prétendant "élaborer des stratégies". Or ce genre d'entreprises, cela ne manque pas, surtout en ce moment et on se demande parfois comment une entreprise florissante peut être amenée à réduire ses effectifs pour renflouer ses finances. Et ce sont toujours les ouvriers qui trinquent et les donneurs d'ordre, souvent les patrons, qui repartent munis d'un parachute doré. Un roman pour adolescent plus profond qu'il y parait, suffit juste de mettre les yeux au bon endroit et d'analyser son contenu. |