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LAURA GRIMALDI

La Faute


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Le dimanche 24 Mai 2004

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Laura GRIMALDI






Une lecture de
JEAN-CLAUDE RENOUX

JEAN-CLAUDE RENOUX  
Corinna Lotus Martini est assassinée dans des conditions particulièrement horribles, et Alfiero Falliverni, un universitaire, est accusé du meurtre, alors que son frère Aleardo, artisan d'art, est le gendre du procureur de la république.
Ce livre bouleverse bien des conventions, passant constamment du point de vue d'Aleardo écrit à la première personne, au point de vue omniscient qui se concentre peu à peu sur Alfiero, la proximité des deux prénoms commençant par les mêmes lettres ne devant rien à mon avis au hasard. La proximité des années de plomb est incrustée dans le récit, le juge Delli Veneri, chargé de l'accusation, ayant participé aux vagues de procès de la fin des années 70 après avoir été lui-même contestataire. De ces années-là, Delli Veneri, se souvient de ces adversaires dignes de lui qui criaient leur haine, et ressent comme une déchéance la reprise en main de la justice par les politiques qui le renvoie au tout venant des assassins, des voleurs et des dealers. "Les procès politiques avaient modifié les rapports entre les juges et les accusés, ils en avaient élevé le niveau, et souvent Delli Veneri les regrettait. Ces procès avaient été conduits comme une guerre de tranchée, avec un ennemi qui n'hésitait pas à faire feu, mais à part cela les rôles étaient bien définis. Dans un camp les magistrats, autorisés à frapper et à frapper durement, et dans l'autre camp, entassés dans les cages, des ennemis en mesure au moins de comprendre et de discuter. Plus tard seulement, Delli Veneri se rendrait compte qu'il avait été utilisé en tant que simple instrument punitif. A peine la lutte armée avait-elle été vaincue que les juges avaient été renvoyés à leur solitude. Une fois dissipée l'ivresse des feux de la rampe, des déclics des flashs, des longues interviews, une fois éteint l'écho des sirènes des véhicules d'escorte, les sauveurs de la patrie avaient été rejetés dans l'ombre. Pendant quelques temps, les seuls à les considérer encore comme des personnages dignes d'attention avaient été justement ceux qui, quelques années plus tôt, leur hurlaient des insultes depuis leurs cages. Le fait d'avoir vécu ensemble ces événements dramatiques avaient créés entre les juges et les accusés une sorte de lien, même dans le langage, une sorte de clé de communication inconnue à l'extérieur. Et quand les procès s'étaient achevés et que la tension était retombée, les anciens combattants des deux camps avaient continué à communiquer. Jusqu'au jour où les forces politiques avaient résolu que la décision concernant le sort de ces prisonniers leur incombait à elles et les magistrats avaient été repoussés sur leurs positions d'avant-guerre..." D'où l'amertume de Delli Veneri d'avoir à plaider contre une mère indigne incapable de juger du bien et du mal, et son acharnement à faire craquer Alfiero par des moyens non seulement immoraux mais illégaux. Or dans l'épreuve qui rapproche les deux frères va s'opérer une double mutation, celle d'Aleardo qui rompt avec son milieu, qui est surtout celui de sa femme, et s'éloigne d'elle au point de prendre un studio, modifiant le regard qu'il porte sur son épouse, son frère et sa mère, un Aleardo ruiné, et celle d'Alfiero dont tout le livre ou presque décrit le séjour en prison, et qui découvre qu'il existe un autre monde, une autre vie après l'université, celle de la prison. "Si j'ai été coupable de quelque chose, c'est d'avoir ignoré qu'il existait un monde comme celui-ci. Un pan entier de l'humanité gommé de ma conscience", dit-il à son frère.
Ce livre rompt avec tous les clichés du polar, il n'y a pas vraiment de chute, mais une porte entrouverte, le lecteur sait qu'Alfiero est innocent (ce n'est pas spoiler, on le sait dès le début) mais cette innocence reste à démontrer. Surprenant.
 
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