L’irlandais de Maurice GOUIRAN


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MAURICE GOUIRAN

L’irlandais


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Le lundi 4 Juin 2018

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Maurice GOUIRAN




Une lecture de
L A

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C’est sa femme qui l’a découvert gisant sur le sol de son atelier, le crâne défoncé, baignant dans une flaque de sang. Triste fin de ce républicain irlandais, auteur de quelques murals (1), fresques urbaines, outil de propagande au service de l’IRA.
Qu'est-ce qui avait conduit Zach Nicoll, ce probable activiste de l'Armée Républicaine Irlandaise à quitter le pays pour lequel il avait combattu en 1998 alors qu’un accord venait d’être signé avec l’occupant anglais ? Marié à Aileen, jeune irlandaise qu’il avait rencontrée à Paris, il s’était installé à Marseille. Quelques années plus tard, après s’être fait un nom dans le street art, il avait déserté la rue pour s’établir dans l’atelier où il avait trouvé la mort.
N’écoutant que sa gentillesse, Clovis accepte d’accompagner la veuve jusqu’à Belfast où la dépouille de Zach est rapatriée. Gentillesse qui n’est pas totalement désintéressée puisqu’il peut ainsi en profiter pour se renflouer financièrement en vendant un reportage aux Temps nouveaux, renouer avec Emma en charge de l’enquête qu’il a trop longtemps négligée et satisfaire son insatiable curiosité.
Drame de la jalousie ? Cambriolage qui tourne mal ? Haine de ses anciens compagnons de rue ? Vengeance ou règlement de compte lié à son passé d’activité ? Le mobile du meurtre de Zach se niche-t-il dans le lointain Ulster ou plus prosaïquement sur les bords de la méditerranée ? 

Maurice Gouiran, infatigable explorateur des pans oubliés ou occultés de l’Histoire, invite le lecteur, au prétexte d’une intrigue criminelle, à un voyage en Irlande du Nord du temps des Troubles. La guerre fait rage, les bombes explosent et les snipers embusqués alignent des cibles… et en coulisse les divergences politiques se règlent au AK 47. La lutte héroïque va de pair avec la terreur, la terreur, l’arme incontournable de tous les camps, celle qui s’abat sur l’adversaire, celle qui impose l’unité aux siens, celle qui sous les couleurs du progressisme défend les pires archaïsmes. 

Maurice Gouiran, conteur à la plume aussi légère que son personnage est alerte, ancre son intrigue dans les replis sordides de l’histoire contemporaine, mais à l’instar d’un Montalban la résout dans les hoquets sordides du quotidien, double niveau narratif qui constitue la marque des grands.

 

1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Peintures_murales_d%27Irlande_du_Nord



Une autre lecture du

L’irlandais

de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE

Parution le 15 mai 2018. 240 pages. 18,50€.

ISBN : 978-2377220366

La principale préoccupation des anciens est de vérifier dans les avis de décès de leur journal si leur nom d’y figure pas !

C’est ce que pense Clovis, le journaliste, en apercevant Biscottin, l’octogénaire, attablé et compulsant les pages nécrologiques de son canard préféré. Mais contrairement à ce qu’il croyait, Biscottin recherche tout simplement le nom de L’Irlandais qui a été assassiné six jours auparavant.

Zach Nicoll, dit l’Irlandais, était devenu une figure locale comme graffeur puis artiste-peintre. Il était arrivé à Marseille vingt ans auparavant et avait débuté comme artiste de rue avant de s’établir dans un atelier. Ce qui n’avait pas plu à tous ses confrères qui l’avaient traité de lâcheur.

Des toiles ont été dérobées dans son atelier, ce qui pourrait laisser penser à un simple vol avec dommage collatéral. Emma Govgaline, et son binôme Sami sont chargés de cette enquête. Après avoir délaissé Emma, sa policière punkette favorite, durant ses trois mois d’hibernation, Clovis essaie de la contacter par téléphone. Peine perdue, elle ne daigne pas répondre. Elle est en colère après lui, à cause de sa défection, mais, tout à fait entre nous, elle aurait pu se déplacer et le rejoindre à La Varune.

Ceci ne nous regarde pas, et retrouvons Clovis chez Zach, où il rend une visite de courtoisie à Aileen, son épouse devenue veuve, en compagnie de Biscottin et de Raph, un ancien agent des RG. Elle leur demande de l’accompagner à Belfast afin de pouvoir enterrer Zach chez lui, dans la terre de ces ancêtres. Seul Clovis est disponible et accepte de l’escorter.

Clovis avait déjà effectué quelques reportages sur le sol irlandais, notamment dans la prison où Bobby Sands fut interné, et il propose au directeur du magazine Les Temps Nouveaux des articles dont il détaille les grandes lignes. Cela lui permettra de se renflouer quelque peu, il faut concilier l’utile à l’agréable.

Aileen n’est pas vraiment accueillie à bras ouverts par la famille de Zach, la mère, la sœur, et quelques autres dont Ghetusa, la veuve du fils aîné abattu par un snipper alors qu’il était sur un échafaudage avec Zach en train de taguer. Clovis va retrouver d’anciennes connaissances, recueillir des témoignages sur les années de guerre, ceux qui ont participé de près ou de loin aux Troubles.

Certains témoignages se contredisent, aussi bien sur les agissements de certains membres de l’IRA, que sur ceux de Zach. Si les hommes jouent une part active, celle des femmes n’est pas à négliger. Car outre Aileen, la femme de Zach, Ghetusa la belle-sœur qui n’accepte pas d’être reléguée comme la veuve un point c’est tout, des égéries ont parfois bousculé cette prédominance machiste. Ainsi Breena, combattante féministe au sein de l’IRA, une figure difficile à cerner, d’autant plus qu’elle est décédée dans des conditions troubles, mais qui n’acceptait pas de rester mère, ou femme, au foyer.

Plus qu’une histoire doublée d’une enquête sur la mort de Zach, du vol des tableaux, qu’Emma et Sami pensent avoir résolu en arrêtant des vendeurs à la sauvette qui en possédaient quelques exemplaires, c’est un nouveau coup de poing, ou de pied, que Maurice Gouiran donne dans des dessous historiques.

Finalement, les Troubles n’avaient été qu’une guérilla de pauvres, exploitée par les riches.

Une diatribe, non seulement envers l’ignominieuse Miss Maggie, mais également envers ceux qui se sont affrontés, aussi bien Anglais, que Catholiques, Nationalistes divisés, Protestants aussi, ceux qui s’érigent en intégristes. Maurice Gouiran met également l’accent sur la condition féminine bafouée en Irlande, un sujet qui ne fait pas la Une des médias, alors que les pays du Proche et Moyen Orient sont très souvent critiqués négativement pour leur concept machiste. Avant d’aller balayer devant chez les autres, il faudrait regarder si son porche n’est pas crasseux.

Face à mon étonnement, il soutint que la femme irlandaise ne pesait pas lourd dans la communauté catholique et républicaine. Elle était là pour pondre des gosses, les élever, prier Dieu et obéir à son mari.

Mais l’Irlande et ses déboires, ses combats politiques et religieux, n’empêchent pas Maurice Gouiran d’émettre des réflexions sur l’être et le paraître. Montrer ce qui est beau aux touristes, dans les médias, et délaisser les quartiers défavorisés marseillais.

Ici, on ne gère pas le problème. On se contente de regarder ailleurs. Ce quartier est pourri, qu’importe : on focalisera les caméras sur le Mucem, la corniche ou l’ombrière du vieux port. Les stades de foot des quartiers sont à l’abandon, on montrera le stade vélodrome refait à neuf mais qui n’appartient même pas à la ville. Les piscines se délitent et ferment mais on s’en fout, on a la mer…

Un jour le projet Euroméditerranée s’étendra jusque là, expliqua-t-elle avec de grands gestes. Alors des messieurs bien habillés viendront nous expliquer qu’il est urgent de détruire ces logements insalubres et dangereux pour construire du beau, du neuf, du confortable afin d’accueillir de jeune cadres propres sur eux, imposables et sans accent qui ne viendront jamais. Mais entre temps on aura viré toute la populace. Pour la repousser où ? Plus loin, toujours plus loin.

Alors que reste-t-il ? Que peut-on faire ? Que ce soit en Irlande, à Marseille, ou ailleurs ? Se réfugier dans des bars et déguster des bières brunes ou des mauresques.

L’alcool, c’est quand même ce qu’on a fait de mieux pour, l’espace d’une ivresse, oublier les misères du monde et croire en la fraternité.

Maurice Gouiran trempe son pinceau dans l’encrier de l’Histoire et peint une grande fresque humaniste en vert et rouge, avec chaleur.

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