Terminus Elicius est construit comme un roman obsessionnel. Jeanne est secrétaire dans un commissariat de Marseille. Vingt-huit ans, célibataire, elle vit chez sa mère à Istres et effectue chaque jour le trajet maison boulot dodo par le train. Dodo pas tout à fait car elle porte en elle des stigmates qui l’empêchent de dormir. Le capitaine Esposito est confronté à un sérieux problème. Un tueur sévit dans la capitale phocéenne, auprès de jeunes femmes, signant ses forfaits de façon horrible. Jeanne découvre, coincée entre le siège qu’elle occupe quotidiennement au retour de son travail et la paroi du wagon, une lettre signée Elicius, autre nom de Jupiter, dans laquelle l’auteur de la missive s’accuse des crimes. Seulement il associe Jeanne à ces meurtres. Jeanne, subjuguée, est partagée entre ses problèmes personnels, son attirance pour Esposito et celle qui se dégage inconsciemment envers le signataire de ces bafouilles pour le moins mystérieuses. D’autant qu’elles se réfèrent, les missives, à un certain Michel qu’aurait bien connu Jeanne. Qui est ce Michel ? Qui est ce mystérieux correspondant ? Quel lien unit les victimes dont la liste s’allonge peu à peu ? Quel est le motif de ce meurtrier en série ? Telles sont les questions qui se posent au lecteur, lequel va peu à peu entrapercevoir la vérité, avec un épilogue digne des films d’Hitchcock, tout du moins des romans de Boileau-Narcejac dont ils ont été adaptés. Une réussite pour un premier roman (mais en est-ce vraiment un ?) avec un mobile peu usité dans la littérature policière. Tellement peu courant d’ailleurs que l’on peu se poser la question de sa crédibilité, mais il faut aussi se poser la question du caractère des protagonistes, et se demander si un jour la vengeance ne serait pas au rendez-vous, si l’un de nos proches n’avait eu à subir… N’allons pas plus loin et respectons le suspense ! Depuis Karine Giebel a écrit d’autres romans, publiés au Fleuve Noir, mais il me semblait intéressant de parler de celui-ci en premier, car il contient déjà de belles promesses quant à son avenir d’écrivain.
Une autre lecture duTerminus Eliciusde RENE BARONE |
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Rail Noir, juin 2004, 236 pages, 17€. Marseille-Istres et retour. Trajet ferroviaire quotidien pour Jeanne, qui berce ainsi sa souffrance dans une routine aussi chronométrée que les rames de cette ligne de la Côte Bleue. Son travail au commissariat, le bonjour journalier du capitaine Esposito... Pas d'imprévus, pas de surprises. Sauf... "J'aime à savoir que vous lisez mes mots (...) Vous êtes si belle, Jeanne. Si touchante et si belle (...) Ne m'oubliez pas. Dans votre coeur, je continuerai d'exister. Et c'est le plus bel endroit pour exister. A bientôt, mon amour..."Elicius.Aimée d'un dieu, elle, simple mortelle !Mais, entre son admiration pour Esposito et les foudres jupitériennes, Jeanne devra choisir... Et s'embarquer pour un voyage au delà des frontières du bien et du mal.Un voyage au bout d'elle-même.Un voyage parsemé de morts.Un voyage sans retour... Roman d’une grande force et d’une grande beauté, Terminus Elicius renouvelle de façon subtile le thème du tueur en série.La vie de Jeanne se trouve bouleversée lorsqu’elle reçoit cette lettre de celui qu signe Elicius. Une lettre d’amour ! Elle qui se sent si insignifiante ! La voilà transformée. Le lendemain elle reçoit une nouvelle lettre. Et là c’est l’horreur. Il lui avoue être le tueur que la police recherche. Mais il la prévient : si elle parle à la police, il la tuera. Il sait tout d’elle, il sait où elle travaille, où elle habite. Et il continue à lui écrire des mots si doux, si tendres... Elle est aimée, elle ! Jeanne ! Mais par un monstre. Mais est-il vraiment ce monstre que décrit la presse ? Ses lettres sont si touchantes, si différentes de ce que l’on peut imaginer !Et c’est avec avidité qu’on tourne les pages, pris au piège de ce roman envoûtant.Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître !
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