Les premières enquêtes de l'inspecteur linley de Elizabeth GEORGE


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ELIZABETH GEORGE

Les Premières Enquêtes De L'inspecteur Linley


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Elizabeth GEORGE




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Parution 20 septembre 2012 (réimpression). 1344 pages. 27,00€.

Mais pas les dernières...

Cet opus reprend les quatre premières aventures de l'inspecteur Thomas Linley, l'aristocrate, et de sa coéquipière Barbara Havers, l'agressive : Une douce vengeance, Enquête dans le brouillard, Le lieu du crime et Cérémonies barbares.

L'occasion de retrouver ces sympathiques enquêteurs avec leurs différents dans les premiers romans d'ELisabeth George, pour moi peut-être les plus convaincants. Présentation de trois de ces titres.

Enquête dans le brouillard.

Dans ce roman tout à la fois roman de suspense, roman psychologique, étude de mœurs et de caractères, avec une pointe de gothique et un soupçon de fantastique, l’auteur met en scène des personnages que l’on n’oubliera pas de sitôt, qu’il s’agisse de nos deux policiers-héros, que des différents protagonistes dont les rôles plus ou moins importants sont toujours déterminants.

Parlons-en de nos deux héros-policiers ! Lui, l’inspecteur Thomas Linley, aristocrate jusqu’au bout des ongles, mais ce n’est qu’une façade, et elle, Barbara Havers, jeune femme agressive en permanence, mal fichue de sa personne, qui en veut à tout le monde alors que ses insuccès elle ne les doit qu’à elle-même. Une équipe qui ressemble un peu à Don Quichotte et Sancho Pança. Et les moulins à vent qu’ils combattent, c’est dans leur tête et leur cœur qu’ils se trouvent.

Quand à l’affaire pour laquelle ils sont envoyés dans le Yorkshire, on ne peut pas dire qu’elle soit banale ni théoriquement difficile à résoudre. Roberta, une jeune fille peu gâtée physiquement par la nature s’accuse du meurtre de son père et accessoirement de son chien. Mais quelque chose cloche dans ce qu’il semble être une mise en scène. Thomas Linley aidé de Barbara, tout en réglant leurs problèmes internes, conduiront à bien une enquête qui véritablement débouche sur un mal de société. Un mal, une déviation, une perversité dénoncés plus facilement de nos jours, les barrières de l’hypocrisie commençant à tomber sous les coups de butoir des victimes refusant une quelconque culpabilité. Une détresse ressentie par les acteurs de ce drame, un désarroi, un désespoir qui conduit à tout jusqu’à l’irréparable.

Dans ce roman Elizabeth George frappe fort, très fort et très dur, et le ton guilleret du début n’annonce certes pas un final poignant et dur moralement.

Un premier roman qui la plaçait donc d’emblée aux côtés de Ruth Rendell et de P.D. James. Ses personnages sont décrits de façon plus chaleureuse, plus vivante, alors que ses consœurs dépeignent les leurs d’une manière plus froidement clinique.

Ce roman a obtenu le Grand Prix de Littérature Policière en 1990.

Le lieu du crime.

Dans une grande demeure ancestrale écossaise, un manoir transformé en hôtel pour alléger les droits de succession, une troupe théâtrale londonienne se réunit afin de prendre connaissance de la nouvelle pièce qui doit être montée prochainement à Londres. Participent entre autres à cette séance de travail les deux plus grandes vedettes de la scène, un producteur puissant, un journaliste critique au Times, et bien évidemment Joy Sinclair, auteur dramatique reconnu et romancière.

La première soirée se termine dans la confusion, avec coups de gueule, claquements de portes, récriminations de part et d’autre. Le lendemain, la jeune soubrette découvre Joy baignant dans son sang. Une affaire qui sent le souffre et dont le CID local se débarrasse volontiers en faisant appel à New Scotland Yard. Ce sont Thomas Linley et Barbara Havers, un couple d’enquêteurs disparate, lui issu de l’aristocratie mais qui évite d’en faire étalage, elle prolétaire, entretenant une vindicte agressive envers les représentants de la noblesse même déchue, qui se retrouvent sur le terrain en compagnie de Saint-James, criminologue éminent.

Pour Linley cette enquête est un véritable coup bas car son amie Helen Clyde qui fut la fiancée de Saint-James, est impliquée dans cette affaire. Sa chambre jouxtait celle de la victime, et selon les premières constatations le meurtrier, homme ou femme, a été obligé de passer par cette pièce pour entrer dans celle de la victime. C’est également l’occasion pour les participants de ce huis clos de déballer leur rancœur, d’étaler leur jalousie, leur mesquinerie, de sortir les cadavres des placards, mais aussi de faire montre de leur talent de comédien. A un degré ou un autre, chacun recèle un secret honteux. Tous ces participants sont plus ou moins liés affectivement, sentimentalement, familialement et pourtant la haine couve.

Elizabeth George, qui est Américaine et a obtenu avec son premier roman Enquête dans le brouillard le Grand Prix de Littérature Policière en 1990, peut se targuer de faire la pige aux grandes romancières anglo-saxonnes. Sur une trame et une mise en scène dignes des meilleurs Agatha Christie, elle fait évoluer des personnages en mettant l’accent sur leur caractère, leur comportement, avec maîtrise et perversité. Les relations ambigües qui gèrent les rapports conflictuels entre les divers suspects, ou entre les enquêteurs, l’obstination de Linley à porter ses soupçons envers l’amant d’Helen, ses désillusions, entretiennent une atmosphère de tension peu propice à la conduite d’une enquête dans la sérénité et l’objectivité.

Cérémonies barbares

Déborah Saint-James découvre le corps d'un gamin dans un cimetière où elle s'était rendu dans le but de réaliser des photographies pour illustrer un livre. L'enfant a visiblement été torturé avant son décès et ses poignets portent les marques de liens.

L'inspecteur Linley est sollicité par Corntel, l'un de ses anciens condisciples d'Eton et chef de maison au pensionnat de Bredgar Chambers, de retrouver un élève ayant disparu. Matt devait passer le week-end avec un autre élève, Harry Morant, il devait participer à un match entre élèves, qu'il n'a pas disputé grâce à un certificat médical. Linley en consultant l'ordinateur de la police établit le lien entre le cadavre de l'enfant trouvé par son amie Déborah et Matt. En compagnie du sergent Barbara Havers, il entame son enquête chez les parents de Matt, de condition modeste, puis à l'école de Bredgar Chambers, un campus huppé à la façade plus attrayante que l'intérieur des locaux. Linley et Havers se rendent compte qu'il existe comme une gêne, une restriction dans les réponses aux questions qu'ils posent aussi bien aux élèves qui partageaient le dortoir de Matt qu'à tous ceux qui le côtoyaient : Brian Byrne, préfet du dortoir de Matt, et fils de Gyles Byrne membre du conseil d'administration ayant aidé Matt à obtenir une bourse; Chas, le préfet principal, ami de Brian Byrne et comme lui âgé de dix huit ans; Lockwood, le directeur de l'établissement; Harry Morant chez qui Matt devait passer le week-end ou encore Corntel. Matt ne s'était pas intégré et sa passion pour les modélismes ferroviaires détonnait dans ce monde qui exerce encore les brimades, le bizutage et la ségrégation.

Son visage d'éphèbe aurait pu attirer les convoitises sexuelles de ses "camarades", du moins c'est ce que pensent Linley et Havers. La découverte par le portier des vêtements de Matt dans un brûlot d'ordures laisse à penser que l'enfant ne s'est pas enfui mais qu'il a été enlevé et que son cadavre a été déposé des kilomètres plus loin dans le cimetière de Stoke Poges, immortalisé par un poème de Thomas Gray. Lequel poème possède une analogie avec ce meurtre. Parmi le fatras d'informations qu'ils recueillent, Linley et Havers retiennent le fait que Matt n'avait pas véritablement sa place à Bredgar Chambers, tant de par sa position sociale que par son caractère. Le fait que ses vêtements soient marqués à l'aide d'étiquettes comportant des numéros attire également leur attention. Un stratagème utilisé par sa mère pour éviter les fautes de goût vestimentaire, Matt étant daltonien.

Elizabeth George ne se contente pas dans ce roman de dénoncer les exactions auxquelles ont été soumis, et le sont encore, les étudiants britanniques dans certaines écoles, - des coutumes barbares qui font hurler bien des Français oubliant qu'il est encore de bon goût dans bon nombre de nos établissements de pratiquer de façon obligatoire le bizutage - mais tout ce qui a une relation avec l'écran de fumée derrière lequel se cachent étudiants et enseignants et bien d'autres confréries professionnelles.

Il faut paraître, et ce qui se trame derrière est interdit au public. L'honneur y est également une donnée exacerbée édictée en code. Le manquement à ce code est une faute grave selon Matt ce qui provoquera par ricochet sa mort. L'amitié est également portée au pinacle et c'est peut-être le seul lien défendable dans cette toile d'araignée. En dehors de l'enquête, ce sont les relations problématiques ou conflictuelles entre Linley et ses amis - Helen, une femme inaccessible, Saint-James et Déborah, l'épouse de celui-ci - ou encore entre Barbara Havers et ses parents, qui retiennent l'attention du lecteur. Une trame sous-jacente qui se révèle plus intéressante à disséquer que l'enquête en elle-même.

Ces ouvrages sont également disponibles en collection Pocket.

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