Ponson du terrail de Elie-marcel GAILLARD


Ponson Du Terrail GAILLARD387

ELIE-MARCEL GAILLARD

Ponson Du Terrail


Aux éditions A. BARTHELEMY

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Le lundi 22 Octobre 2018

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Elie-marcel GAILLARD




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Biographie de l’auteur du Rocambole. Parution le 1er octobre 2001. 208 pages.

ISBN : 978-2879231167

Juste une mise au point

Sur les plus belles pages de ma vie…

L’honnêteté intellectuelle est de vérifier les sources d’une affirmation, d’une rumeur, avant de continuer à propager ce qui n’est que l’expression d’un dépit et d’une jalousie à l’encontre d’un auteur.

Ainsi depuis des décennies, pour ne pas dire des siècles, est attribuée à Pierre Alexis de Ponson du Terrail cette phrase qui a fait le tour du monde et dont se servent encore quelques chroniqueurs afin de se faire mousser en laissant croire qu’ils ont lu l’œuvre du créateur du Rocambole et qu’ils sont les premiers à avoir relevé cette anomalie :

Elle avait les mains froides comme celles d'un serpent.

Cette citation apocryphe ne figure pas dans Rocambole, comme certains le laissent croire, mais est due à Robert Robert-Mitchell, homme politique et journaliste.

La véritable phrase écrite par Ponson du Terrail est celle-ci :

Cette femme avait la main froide comme le corps d’une couleuvre.

Ce qui est non seulement totalement différent mais démontre que la jalousie des uns et des autres peut être non seulement préjudiciable mais se perpétrer sans que personne y trouve à redire. Enfin, si, quelques-uns quand même qui doutaient de cette origine suspecte et Elie-Marcel Gaillard, dans cette biographie, dément catégoriquement tout ce qui est colporté, et redonne quelques citations à leurs véritables auteurs. Et parmi toutes les citations imputées à Ponson du Terrail, bon nombre sont apocryphes. On ne prête qu’aux riches…

Non seulement le mot Rocambolesque est passé dans l’usage courant, parfois à tort et à travers, mais une autre expression est à l’origine d’un courant littéraire, car l’appellation de roman de cape et d’épée a été utilisée par la suite de la parution en 1856 de son roman La cape et l’épée pour certains romans historiques.

Après avoir dressé l’arbre généalogique, remontant jusqu’en 1575, et raconté la jeunesse de Pierre Alexis de Ponson, né le 8 juillet 1829 à Montmaur (Hautes-Alpes) qui ne deviendra de Terrail que pour les besoins littéraires, accolant au nom de son père celui de sa mère, ses relations avec ses grands-parents maternels qui l’ont en partie élevé, son enfance dans la maison familiale de Simiane la Rotonde (Basses-Alpes devenues Alpes de Haute Provence), les différents établissements scolaires fréquentés à Apt notamment puis à Marseille, Elie-Marcel Gaillard nous invite à suivre le jeune homme à Paris où il débarque à l’âge de 18 ans, à la veille de la révolution de 1848, jusqu’à ses débuts littéraires dans de petites revues puis chez Emile Girardin, dans ses diverses publications. Sans oublier son passage dans l’usine d’Alexandre Dumas durant un an environ, en compagnie d’Octave Feuillet, Gérard de Nerval et quelques autres, puis l’arrêt de cette collaboration, la condition d’écrivain anonyme ne lui convenant pas.

Car déjà tout jeune, Pierre-Alexis se nourrissait de la lecture des livres entreposés dans la bibliothèque de son grand-père, et défrayant la famille qui est composée depuis des siècles de notaires et de gens de biens, il a décidé de faire des romans. Et de 1851 jusqu’à sa mort en 1871, date de son décès alors qu’il n’avait que 41 ans, le romancier populaire noircira des centaines de milliers de pages, devenant célèbre et populaire. Ses écrits sont publiés aussitôt rédigés sur les différents supports qui le paient grassement. Et il lui arrive de travailler sur cinq romans à la fois, passant d’un pupitre à un autre, prosateur infatigable. Il avoue qu’il n’a jamais lu ses romans n’apportant que quelques corrections lors de la rédaction.

Cette facilité à produire, cette imagination sans défaut, son sens de l’intrigue n’est pas sans produire d’effets néfastes sur ces relations avec ses confrères, et avec des journalistes-écrivains manqués. L’envie, la jalousie, l’ombrage ressenti, se traduisent par des dénigrements sur son origine, son nom, ses écrits, engendrant des citations apocryphes.

Heureusement Ponson du Terrail ne possède pas que des détracteurs, il a aussi des amis parmi ses relations, et surtout des millions de lecteurs qui attendent impatiemment la suite des feuilletons qu’il produit à la chaîne. Il se réserve dans la journée un temps pour l’écriture et après avoir fourni aux divers journaux qui le publient, il aime se rendre dans des cafés afin de regarder les passants, de se promener dans les beaux quartiers ou les quartiers sensibles, afin de récolter des images, des impressions, des situations, des échanges verbaux qu’il restitue ensuite dans ses ouvrages. Et puis, serait-il devenue secrétaire de la Société des gens de lettres crée par Georges Sand, Victor Hugo, Balzac, Dumas et Louis Dunoyer, puis vice Président, si ses écrits éraient si mauvais que certains le prétendent ?

Elie-Marcel Gaillard revient sur tous ces épisodes, l’altération du nom lors de la transcription par des clercs sur les registres de l’état-civil qui lui occasionneront des démêlés juridiques et dont se serviront ses détracteurs, ses réussites, les conflits avec ses confères, des insinuations auxquelles Ponson du Terrail ne prêtait guère attention sauf en quelques occasions, et bien d’autres événements qui sont décrits ici avec preuves à l’appui.

L’auteur de cette biographie aborde également les côtés historiques, politiques, sociologiques mieux faire comprendre l’époque et ce succès phénoménal.

Petite remarque en passant, qui ne manquera pas d’interpeler bon nombre de lecteurs de cet article, des lecteurs qui sont dépendants de la Poste :

Dès que le réseau des chemins de fer le permet, le courrier est acheminé par des trains express, qui comportent d’ailleurs un bureau de poste ambulant ouvert au public. On trouve des boîtes aux lettres partout, aux carrefours des chemins de campagne, dans les gares. Enfin, les tarifs uniformisés sont très raisonnables. A Paris, en 1867, les boîtes aux lettres des quartiers et des carrefours sont levées sept fois par jour. Il y a sept distributions, et « seulement » cinq le dimanche. Une lettre postée à huit heures du soir en province est distribuée à Paris le lendemain matin à dix heures.

Ceci ne souffre d’aucun commentaire, mais on pourra simplement dire, c’était mieux avant. Mais le modernisme est passé par là et surtout les restrictions budgétaires. Ce n’est pas le seul domaine dans lequel on peut enregistrer une régression.

L’auteur de cette biographie n’a pas ménagé sa peine, se plongeant dans divers documents, archives et correspondances de Ponson du Terrail avec sa sœur Hortense qui avait laissé ses mémoires, des archives communales et départementales, d’ouvrages imprimés du vivant et après le décès de Ponson alors que celui-ci ne pouvait plus contester les affirmations et extrapolations, et des divers journaux de l’époque.

Une somme de travail impressionnante, et un livre agrémenté de documents photographiques, de documents et de Une de journaux, d’un arbre généalogique et d’une bibliographie partielle s’étalant de 1851 à 1880 pour des ouvrages posthumes, avec les différentes éditions et rééditions. Un ouvrage remarquable qui malheureusement n’est plus disponible chez l’éditeur. Mais avec un peu de chance….

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