drugstore cowboy de James FOGLE


Drugstore Cowboy FOGLE98

JAMES FOGLE

Drugstore Cowboy


Aux éditions 13E NOTE

2104

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Le vendredi 11 Novembre 2011

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James FOGLE




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Vers 1970 à Portland (Oregon), côte nord-ouest des Etats-Unis. Bob Hugues est âgé d’environ trente-trois ans. C’est un junkie qui alterne les séjours en taule, et les périodes en liberté, depuis vingt ans déjà. Avec sa compagne Diane, aussi toxico que lui, il dirige une bande composée de Rick et Nadine. Rick se shoote un peu, la jeune Nadine n’y touche pas trop. Ensemble, selon plusieurs scénarios, ils volent toute la drogue disponible dans les pharmacies, aucun drugstore de la région n’y échappe. S’il est superstitieux, Bob se méfie surtout des petits voyous tel ce David, négociant âprement sa méth contre leur dope de qualité. Comme il se sent en veine, Bob n’hésite pas à braquer deux drugstores le même samedi. Le second, dans un centre commercial, nécessite un plan plus spectaculaire. La récolte est bonne, la bande peut regagner l’appartement où ils végètent.

La brigade des stups prend d’assaut leur logement peu après. Bob est connu de la police, en particulier de Gentry. Cette fois, celui-ci croit le coincer, jouant au justicier façon Mickey Spillane. Même s’ils dévastent l’appartement, laissant la bande de Bob à poil, les flics ne trouvent rien de rien. La sœur de Diane, prof aux réparties caustiques, ne leur fournit rien d’autre que des fringues. Quant à la mère de Bob, il y a longtemps qu’elle a renié ce fils dégénéré qui se pourrit la vie avec la drogue, et vaut encore à sa mère des contrôles de police. Aucun sermon n’a d’impact sur Bob. Par contre, il est temps pour sa bande et lui de changer d’appartement. Il envisage un gros coup dans un hôpital isolé. Mais, par superstition, il annule. D’autant qu’il sont sous surveillance policière constante, Gentry et ses collègues ne désespérant pas de les alpaguer pour de bon.

Ne manquant pas d’astuce, Bob joue un très sale tour aux flics. Pour le moment, il est préférable qu’ils changent de ville et d’état. Ce qui suppose des repérages dans les drugstores et chez les médecins du coin. Prenant de grands risques, Nadine tente et réussit un coup fructueux. Gros butin, immédiatement planqué dans le motel où il logent. L’affaire suivante, dans un hôpital des environs, se passent moins facilement pour Bob. Il s’en sort, mais la suite s’annonce plus compliquée pour la bande réduite à trois personnes. Sentant la poisse envahir son univers, Bob pourrait se résoudre à accepter une cure de désintoxication et un boulot à Portland, tout en aidant son vieux copain Tom. Un toxico repenti n’est pourtant pas à l’abri des mauvaises surprises du destin…

S’agit-il d’un roman noir glorifiant la marginalité, célébrant les toxicomanes tels des héros ? Non, car s’inspirant de son propre vécu, James Fogle fait preuve d’une certaine lucidité. La dépendance aux drogues dures annihile ses capacités sexuelles; l’adrénaline des braquages ne compense pas la nervosité permanente due au risque de se faire prendre; entre jeu excitant et superstition, l’équilibre ne lui est pas tellement favorable. L’auteur ayant passé l’essentiel de sa vie en prison, cela confirme qu’il n’avait rien d’héroïque. Longtemps boudé par les éditeurs, porté à l’écran par Gus Van Sant en 1998, ce roman est véritable petit chef d’œuvre. Par sa tonalité, pleine d’autodérision et d’une part d’humour (Bob piégeant les flics, un régal). Par son tempo narratif fluide et vif, qui exprime le rythme de l’existence de ses personnages.

S’il est miné par la drogue, Bob est-il le plus pourri ? Certaines de ses remarques ne manquent pas de bon sens : “Le monde était fou quand on songeait qu’une majorité pleine de préjugés trouvait normal et même nécessaire que ceux dont elle désapprouvait le comportement soit punis (…) Désormais, les représentants des forces de l’ordre avaient pour seule mission de nettoyer le caniveau des déchets humains qu’ils pouvaient ramasser, sans déranger personne en haut lieu (…) La lutte contre le crime, et la répression, représentaient un tremplin pour les tribuns ambitieux. C’était une caisse sur laquelle ils montaient afin de haranguer la foule (…) Après tout, la politique n’est qu’un jeu, un jeu sans règles, sauf une peut-être : il faut repérer l’adversaire le plus faible et frapper là où il est vulnérable.”

Il faut savourer aussi ce dialogue entre Bob et Diane, sur les nouvelles générations : “Où sont passés les gens d’honneur, les vrais voleurs, les gars et les filles sur qui on peut compter ? — Tu te poses vraiment la question ? Ils sont morts ou en taule. On est une espèce en voie de disparition, chéri. Les derniers bisons. Bientôt les stupéfiants seront légalisés. Ils ont commencé par la méthadone, et quand le reste suivra, qu’est-ce qu’on aura ? Des branleurs et des traînées. Les gens d’honneur, c’est plus dans le coup.”

Un authentique roman noir de très belle qualité.

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