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KNUT FALDBAKKEN |
L'athlèteAux éditions SEUILVisitez leur site |
2398Lectures depuisLe mercredi 11 Mars 2009
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Une lecture de |
Hamar est une ville tranquille de Norvège, à cent trente kilomètres au nord d’Oslo. Le 17 mai, jour de fête nationale, l’Amicale de retraités dirigée par Loretta Due donne une réception dans ses locaux. Le lendemain, on trouve sur les lieux le cadavre d’un vieux monsieur qui participa aux festivités, Jacob Lind. Le quadragénaire policier Valmann et sa jeune collègue Anita Hegg s’occupent de ce décès suspect. Lind a pu être victime d’une insuffisance diabétique, mais des détails étonnent les enquêteurs. L’homme semble mal rhabillé, sans le gilet qu’il portait ce soir-là, après un possible acte sexuel. En outre, deux femmes mûres disent avoir été la “fiancée” du défunt : un peu simplette, Edith Sommer est la protégée de Loretta Due; quant à Élise Valmoe, 57 ans, c’est une romantique ayant du mal à calmer ses rêves charnels refoulés. Élise fantasme sur un tableau placé au-dessus de son lit, où le Christ apparaît sous l’aspect sensuel d’un athlète. Aucune trace de Jacob Lind à l’état-civil. Ce passionné d’Art vivait à Hamar depuis cinq ans sous un faux nom. S’il vivait chichement, on découvre une collection de tableaux dans son box, au grenier de son immeuble. Valmann pense d’abord à des œuvres volées, mais Lind semblait en faire commerce discrètement, dans la légalité. Edith Sommer est sauvagement assassinée dans le jardin d’Élise. Valmann et Anita Hegg sont à peine surpris qu’Élise n’ait rien entendu, car elle vit dans une maison “hermétique” et plane dans ses rêveries. Par ailleurs, on a relevé des traces sexuelles dans le lit de Lind. Edith y a eu une relation, mais peut-être pas avec le défunt. Valmann découvre l’identité réelle de Lind, membre d’une famille de marchands d’Art d’Oslo. Selon l’expert appelé par Valdmann, la collection de Lind représente une belle valeur, même si elle ne contient pas de vrai chef d’œuvre. Tandis que la police criminelle enquête, Valmann et Anita Hegg suivent leurs propres pistes. Ils interrogent Loretta Due, qui ne cache pas son antipathie envers Jacob Lind. La mort violente de sa protégée l’a rendue nerveuse. Malgré l’insistance de Loretta, Élise n’est pas pressée de léguer ses tableaux à l’Amicale, surtout pas “L’Athlète”. Le concierge qui se charge de divers petits boulots dans le quartier a été abattu par arme à feu. Peut-être fut-il serviable, mais c’était aussi un voleur comme l’indiquent les objets cachés chez lui. La romantique Élise ne s’intéresse guère à ces crimes, car elle a un nouveau voisin. Ce vieux monsieur distingué vient de s’installer en face de chez elle, dans l’appartement de Jacob Lind… Sans rien dévoiler, précisons que l’affaire (qui se déroule en 1998) trouve son origine dans l’Histoire de la Norvège, à l’époque de l’occupation nazie. Ce premier roman de Knut Faldbakken est une agréable surprise. À l’opposé de l’image brumeuse et froide des pays scandinaves, il nous présente dans un décor printanier des personnages menant une vie désuète. Pourtant, ces gens âgés taisent de noirs secrets. Vivant hors de la réalité avec son “Athlète”, Élise est absolument irrésistible, mais aussi assez touchante. Le policier Valmann prête également à sourire, lorsqu’il se prend pour Bogart face à ses jeunes partenaires, ici symbolisées par sa collègue Anita Hegg. Il mène l’enquête à son rythme, analysant autant les indices que la psychologie (plutôt singulière) des protagonistes. Grâce à la tonalité de la narration, souple et entraînante, on se laisse volontiers captiver par cette intrigue nuancée. Voilà un suspense vraiment convaincant. |