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CARYL FEREY |
Raclee De VertsAux éditions LA BRANCHEVisitez leur site |
2717Lectures depuisLe mercredi 14 Mars 2007
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Une lecture de |
Admirateur de la grande époque des Verts, l’équipe de foot de Saint-Etienne, Michel habite dans la banlieue stéphanoise. Il vit seul avec son vieux chien Janvion. Etant interdit de stade, il suit les matches de l’actuelle équipe de Saint-Etienne à la télé. Ce gros supporter raciste n’aime ni les colorés de diverses origines, ni les femmes qui sont toutes nulles. Il se moque d’avoir des amis, les Verts constituant son unique univers. Chaque soir de match, l’adrénaline monte en lui. Il profite de cette excitation pour agresser chez elles des vieilles dames qu’il a repérées. Il les identifie aux anciens adversaires de sa glorieuse équipe. Le chien Janvion est son partenaire lors de ces braquages, qui leur permettent de subsister financièrement. Que le butin soit faible ou plus rentable, Michel supprime ses victimes sans états d’âme. Puis il retourne à sa délirante passion. Michel perd soudainement l’odorat. Pas si grave, puisque les Verts gagnent contre Strasbourg. Plus embêtant, il perd aussi le sens du goût. L’important, c’est le petit match nul de Saint-Etienne à Marseille. Dans son bistrot habituel (où il est toléré), Michel passe une soirée arrosée avec Marie. Il n’y a que les prostituées qui acceptent le sexe avec lui. Cette fois, il n’éprouve aucun plaisir, et se sent bientôt devenir une ombre... Voici l’ironique portrait d’un solitaire monomaniaque, obnubilé par sa passion jusqu’à l’excès, indifférent au reste du monde, inconscient de sa monstruosité. On peut se demander si ce genre de personnage, cas d’exception sans doute, n’existe pas réellement. C’est là que réside le talent de l’auteur : rendre crédible cet affreux, sans qu’il inspire la moindre pitié. La justice divine s’abat sur lui, comme il l’a méritée. Les références à la formidable épopée de l’équipe stéphanoise ravivent nos heureux souvenirs. Quant au style, il est savoureux : "Janvion [le chien] a 29 ans. Il est en fin de carrière mais ne le sait pas encore. Je le lui dirai un jour, avant de le piquer." Cet excellent roman court confirme la singularité de Caryl Férey. |
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