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SYLVAIN FORGE |
Tension ExtrêmeAux éditions FAYARDVisitez leur site |
873Lectures depuisLe vendredi 24 Novembre 2017
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Une lecture de |
Quadragénaire, Isabelle Mayet est capitaine de police à la brigade criminelle de Nantes. Elle a un compagnon, Jérôme, mais pas encore d’enfant. Isabelle est secondée par Hugo Esservia, spécialiste informatique, et une équipe d’enquêteurs. Une nouvelle commissaire vient d’être nommée ici. C’est le premier poste de Ludivine Rouhand, âgée de vingt-six ans. Son manque d’expérience inquiète un peu Isabelle. Les policiers sont alertés sur le cas d’un double décès suspect. Les jumeaux Audric et Jules Pelland étaient codirigeants de la société AI Climate, une start-up en informatique. Ils étaient munis d’un stimulateur cardiaque chacun, souffrant tous deux de la même déficience. Ces appareils ont cessé de fonctionner simultanément, provoquant leur décès. Ce n’est pas une coïncidence. Selon l’entreprise Epiotronic diffusant ces stimulateurs, il n’y a pas eu de précédent, ni aucune anomalie justifiant cet arrêt des appareils. Isabelle et son équipe envisagent sans tarder un piratage du système connecté aux stimulateurs. Parmi les hackers locaux, la tentative de fuite de Yannick Jadas indique qu’il a été complice de l’affaire. S’agissant à n’en pas douter d’une cyberattaque, il est à craindre qu’un virus – encore actif dans les stimulateurs cardiaques des victimes – ait infecté le système de connections. Le problème pourrait s’étendre bien au-delà du réseau internet en question. Le second suspect est un étudiant, qui fut stagiaire à la société Epiotronic. Il était parfaitement compétent pour copier en toute discrétion les données d’exploitation du système. Il est bientôt arrêté. Toutefois, ces deux hackers n’ont été que des exécutants, aussi habiles soient-ils. Le vrai "cerveau" va se manifester en bloquant le fonctionnement des ordinateurs de la police de Nantes. Grâce à un autre complice, il va même en détruire. En utilisant cette forme de chantage, il exige que l’enquête sur la mort des jumeaux Pelland soit abandonnée. Tout ce que les policiers obtiennent de l’étudiant arrêté, c’est le pseudonyme du commanditaire : M4STER SHARK. Isabelle et son équipe se mobilisent plus que jamais, avec l’aide de la DGSI. Comme ils l’avaient compris, il existait une complicité interne au sein de la police, le pirate informatique faisant pression sur ce collègue. Dans l’ombre, le responsable de ces attaques a mis au point un programme informatique très sophistiqué. La police ne trouve que l’ancienne adresse de celui-ci, qui ne se laissera pas prendre sans résister… (Extrait) “Les explications que son collègue avait livrées dans sa dernière audition étaient précises : "Une boîte aux lettres mortes" planquée dans un ancien manomètre, une machine couleur ocre avec une cuve, dans la salle principale. La clé se trouvait derrière "le cadran qui n’avait plus d’aiguille". Elle s’arrêta à la lisière d’une pièce immense. Au-dessus, la grande verrière était brisée et des éclats parsemaient le sol. Le faisceau de sa lampe les faisaient scintiller. Isabelle s’engagea dans la salle, des tessons de verre crissèrent sous ses pas. ‘Qu’est-ce que tu cherches exactement ?’ Elle l’ignorait. La machine était là avec ses compteurs, enveloppée dans un linceul de poussière. Elle pensa avoir trouvé la fameuse cachette. Sa torche en explorait tous les détails, ses mains gantées fouillaient à l’intérieur. Rien. Elle allait ressortir quand ses yeux tombèrent sur un étrange symbole dessiné à la bombe…” Notre début de 21e siècle est placé sous le signe des connections informatiques. Même si nous n’avons pas acquis le dernier modèle de smartphone ou le must des ordinateurs, on en est partiellement tributaire, fut-ce pour un simple téléphone portable. Notre Wi-Fi est sécurisée, nos anti-virus sont actifs, mais il est probable que nous soyons moins protégés qu’on ne le croit. De savants algorithmes nous pistent dans la navigation sur internet, nul ne l’ignore. Tous nos appareils sont vulnérables, quelles que soient nos précautions. Quant à la cybercriminalité, elle est multiforme, omniprésente sur les réseaux, si l’on en croit les experts en la matière. On pense au Darknet, qui permettrait certains "échanges" illégaux, de la vente d’armes aux opérations terroristes, entre autres. Mais un hacker quelque peu doué semble déjà en mesure de créer des systèmes presque indécelables. Jusqu’où peut-on exploiter les ressources de l’envahissante Intelligence Artificielle ? Entre commandes vocales et codages inextricables, pour ceux qui maîtrisent la chose, il paraît facile de lancer des opérations malfaisantes. Au niveau international, les autorités de chaque pays ne sont pas sans réagir, mais fatalement avec un temps de retard. Les failles technologiques de l’informatique, tel est le contexte de ce roman, récompensé par le Prix du Quai des Orfèvres 2018. Néanmoins, la dimension humaine reste essentielle dans cette intrigue. À travers le personnage de l’enquêtrice principale, Isabelle, dont la vie personnelle est évoquée, mais aussi dans les motivations du criminel. Comme dans toute enquête, on finira par connaître les raisons profondes des coupables. Romancier confirmé, ayant par ailleurs cinq titres à son actif, Sylvain Forge n’oublie pas que le flic solitaire est un mythe, les policiers travaillant en équipe. Il a construit une histoire solide dotée d’une narration fluide, sur un thème complètement actuel. |
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