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DENIS FLAGEUL |
Pêche InterditeAux éditions IN8Visitez leur site |
1101Lectures depuisLe mercredi 2 Aout 2017
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Une lecture de |
Collection Polaroïd. Parution 9 juin 2017. 80 pages. 12,00€. Composez IN8 et tapez Pécho... Certains marins-pêcheurs ramènent dans leurs filets des cadavres, des containers, des bombes de la Seconde Guerre Mondiale et bien d'autres choses encore qui n'auraient rien à faire dans l'eau salée. Yvan Kermeur, qui travaille sur le Déjazet, a décidé de ne pas s'embarquer ce matin-là. Alors que le hauturier s'éloigne du port, Yvan se réfugie dans le bar Le Triskel. Sa tête est lourde, emplie de pensées d'avenir, lourde comme le sac qu'il trimbale avec lui. Il fait bien dans les trente kilos, voire plus. Le sac. Mick, son copain, l'aborde, et plein de sollicitude en voyant sa tronche, lui demande s'il a replongé. Yvan ne se méprend pas, ce n'est pas de la mer que s'inquiète son copain, mais de produits nocifs. Mick le met en garde. Pourtant, c'est bien de la drogue que son sac contient, un volumineux paquet de petits paquets, des savonnettes ça s'appelle, enrobé dans du plastique qu'il a recueilli alors qu'il était au tri des poissons, le chalut remonté. Un ballot qu'il a caché, ne désirant pas partager sa découverte. Seulement Kosquer l'a vu et il essaie de l'alpaguer. Plus rapide Kermeur s'enfuit avec son baluchon, le nez écrasé, mais sain et sauf. Sauf que Kosquer est un être vindicatif. Joss, la compagne de Kermeur, travaille dans un poulailler industriel, de nuit, dans les plumes, la fiente, la puanteur. Souvent ils ne font que se croiser, comme ce matin alors qu'il rentre chez lui. Elle aussi croit qu'il a repiqué au truc, mais il lui explique vaguement sa pêche miraculeuse, et sa décision de rencontrer un grossiste qui pourrait lui acheter sa marchandise un bon prix et lui permettre de retaper son rafiot à lui. Seulement, entre les souhaits et la réalité, il faut compter sur les impondérables, nombreux, qui se dressent comme la quille d'un navire lors d'une tempête mais qui s'immerge immédiatement pour disparaître quasi complètement à moins que la houle la fasse réapparaître, et ainsi de suite jusqu'à ce que les éléments gagnent leur partie de cache-cache, ou pas.
Laissez-vous embarquer dans cette aventure pseudo-maritime bretonne avec comme guide Denis Flageul, qui en bon Breton qui se respecte aime la mer quoique étant issu de la campagne. Et il en parle mais par la bande, comme un longe-côte, s'intéressant plus aux rivages, aux ports, aux bateaux, aux hommes, et à la pêche. Des images poétiques qui se bousculent dans un univers de violence, celle-ci s'invitant partout, s'immisçant dans les moindres recoins, alimentée par la drogue, l'alcool, ou autre. Justement, la drogue. J'ai pensé au début, encore un roman sur la drogue, avec mode d'emploi à l'appui. Non, Denis Flageul évite cet écueil, pour se concentrer sur les personnages, sur leur antagonisme, sur le besoin de rédemption de l'un, la jalousie envieuse d'un autre. Un court roman reposant, qui ne donne pas le mal de mer, mais fouette quand même comme les embruns lors d'un mascaret. |
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