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DOMINIQUE FORMA |
AlbuquerqueAux éditions LA MANUFACTURE DE LIVRESVisitez leur site |
907Lectures depuisLe mercredi 2 Fevrier 2017
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Une lecture de |
Le couple Asheton vivote à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, en cette fin d’année 2001. Jamie est gardien de parking, tandis que son épouse Jackie est serveuse. Au petit matin, quand un duo armé se pointe en voiture dans son parking, Jamie réalise immédiatement que le passé est en train de le rattraper. Ils ont été engagés pour l’exécuter. Bien qu’il soit devenu grassouillet au fil du temps, Jamie réagit sans pitié, laissant derrière lui un mort et un blessé. Il est urgent qu’il retourne chez lui où Jackie est certainement en danger. Une complice black du duo de tueurs se trouve effectivement sur place. Une "fausse dure" qui ne fait pas longtemps le poids contre Jamie. L’essentiel pour le couple Asheton, c’est de fuir sans délai, car il se peut que d’autres tueurs rôdent dans les environs. Alors qu’ils s’engagent dans le désert, Jackie ne cache pas son amertume. Jamie s’aperçoit qu’elle avait tout préparé pour s’en aller, avant que survienne le problème. Elle comptait le quitter, bien qu’il tienne toujours à elle. Le principal espoir de Jamie, c’est de retrouver Marty Bensley, leur contact du "programme de protection des témoins" depuis onze ans. À la fin de la décennie 1980, Damian Carlyle et Eva Bellini habitaient à New York. Damian était un homme plutôt séduisant, avec une certaine désinvolture plaisant aux femmes. En tant que receleur, il restait quelque peu en marge des milieux du banditisme. C’était le gang de Warren Smith qui, à cette époque, dominait la pègre new-yorkaise. Grâce à des opérations juteuses, l’argent facile coulait à flots, et Damian y contribuait. Quand Warren obligea Damian à participer concrètement à leurs braquages violents, le receleur sut qu’il était temps d’arrêter. Y compris pour protéger sa femme Eva. C’est ainsi que le couple devint Jamie et Jackie Asheton, parti se faire oublier à l’autre bout des États-Unis… Maintenant, il leur faut de nouveau s’enfuir. Marty Bensley est injoignable par téléphone. Néanmoins, Jamie-Damian pense savoir où le trouver, à Los Angeles. Jackie-Eva préférerait se cacher dans la foule à Las Vegas. Du moins, peut-elle se séparer d’avec son conjoint en rejoignant à Bellemont sa mère, Liz Bellini. Même si celle-ci n’a jamais été d’une grande fiabilité. D’autres épreuves attendent le couple de fuyards, car Warren Smith n’a sûrement pas l’intention de les laisser en paix. En ces temps troublés succédant aux attentats du 11-Septembre, sur qui peuvent-ils compter ?… (Extrait) “Mais Jamie est incapable de vivre sans elle. Aussi tordue que soit leur relation, elle reste son bâton d’appui, une canne qui ne demande qu’à rompre. Au moins, à se bagarrer, à s’engueuler, ils reprennent forme humaine et retrouvent une colonne vertébrale. C’est mieux que de rester amorphe. C’est la monotonie autant que la peur d’être retrouvés qui les ont élimés ; lui dans son parking, elle à servir des burgers à l’Atomic Cantina sur Gold Street. Quand on se bat pour survivre, c’est qu’il reste de l’espoir. Eux, ils n’en avaient plus. Ils roulaient à bas régime, mollement, d’une semaine à l’autre, la peur au ventre. Peur autour de laquelle on s’installe et on construit sa tanière pour survivre. L’attaque de ce matin a balayé le ronron. C’est simple : maintenant, il s’agit de ne pas mourir.” Ce court roman, court et vif, s’adresse en priorité aux lecteurs appréciant la mythologie américaine cultivée à travers les romans noirs et les films d’action traditionnels. Tueurs à gages au service d’un caïd mafieux de New York trahi par un de ses complices, direction la Route 66 pour regagner Los Angeles, flic inexistant quand on a besoin de lui… L’ambiance se base sur les codes éprouvés du genre. Dans la mesure où le rythme est mouvementé dès le début, on peut adhérer au récit. Les explications sur l’origine de l’affaire viennent en leur temps. Construction efficace, se voulant aussi percutante que possible. L’autre thématique s’avère plus psychologique. Le couple ne se supporte plus, en grande partie à cause de la situation faussée dans laquelle ils se trouvent. Une mésentente assez comparable au "partage du magot" qui divise des complices dans d’autres histoires. On ne vit pas dans le banditisme – même si l’on a tenté de s’en éloigner – sans qu’apparaissent des complications, c’est évident. Il est plus aisé de répliquer froidement face aux tueurs, que de résoudre cet aspect personnel, sans doute. Les lecteurs de romans noir classiques seront satisfaits. |