dr no (1958) – james bond de Ian FLEMING


Dr No (1958) – James Bond FLEMING205

IAN FLEMING

Dr No (1958) – James Bond


Aux éditions COLLECTOR

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Le jeudi 22 Juillet 2016

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Ian FLEMING




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Agent de l’Intelligence Service, les services secrets britanniques, James Bond est encore convalescent après une précédente mission mouvementée. Son supérieur «M» lui confie une affaire en apparence moins dangereuse, sous le soleil de l’île de la Jamaïque. L’agent de l’I.S. à Kingston et son assistante ont soudainement disparu. Une fugue amoureuse ne semble pas envisageable. James Bond va donc remplacer cet agent défaillant, pour une enquête concernant l’île de Crab Key, tout près de la Jamaïque. À l’origine, c’est un endroit protégé pour une espèce d’échassiers rares, les spatules roses, mais on y exploite aussi le guano. Depuis que l’île a été cédée au Dr Julius No, on note qu’il n’y a quasiment plus de ces oiseaux sur Crab Key. Selon «M», la mission consistant à observer ce qui se passe là-bas ne doit pas comporter de vrai risque pour 007.

À Kingston, James Bond entre en contact avec les officiels anglais gouvernant l’île. Il a fait engager le pêcheur local Quarrel, surtout afin qu’il l’aide à approcher de Crab Key, situé à trente milles au nord de la Jamaïque. Bond ne tarde pas à comprendre qu’il est repéré, de jolies Chinoises jouant les espionnes. Il en a confirmation quand il frôle la mort à cause d’un scolopendre, insecte venimeux, placé dans son lit, à l’hôtel. Sur une pirogue, Quarrel et Bond gagnent Crab Key à la voile, se faisant discrets afin d’échapper aux radars. Dès le matin suivant leur accostage, Bond croise une jeune fille dénudée. Menant une vie de sauvageonne, Honeychile Rider (dite Honey) vient sur l’île pour ramasser des coquillages précieux, ayant une valeur marchande. Elle prétend avoir vu un terrible dragon sur Crab Key, ce que l’agent 007 a du mal à croire.

Bond, Honey et Quarrel sont bientôt la cible d’une mitrailleuse les visant depuis le bateau des gardiens de l’île, au service du Dr No. Après les premières salves, s’ensuit un jeu de cache-cache entre le trio et les sbires, avec leurs chiens féroces. Bond est maintenant sûr que la question des échassiers rares en masque d’autres : “Que cachait l’énigmatique Dr No ? Que craignait-il ? Pourquoi ne reculait-il devant rien, même pas devant le meurtre, pour empêcher tout être humain de prendre pied sur son territoire ?” Après un léger répit, leurs ennemis envoient les gros moyens contre le trio. “La Chose” est un engin au pouvoir destructeur. James Bond et Honey se retrouvent vite prisonniers. Néanmoins, ils sont traités en invités par deux belles Chinoises, sœur Lily et sœur Rose. Un peu de repos et de confort rendra à l’agent 007 l’énergie dont il a besoin pour la suite.

C’est dans une salle installée sous le niveau de la mer que James Bond fait connaissance avec le Dr Julius No. Né à Pékin, fils unique d’un pasteur missionnaire allemand et d’une Chinoise de bonne famille, c’est à Shanghai que débute son parcours dans la criminalité. Il fait preuve d’une mégalomanie sans borne : “Je suis un maniaque. J’ai la manie de la puissance.” 007 est conscient que le Dr No ne laisse jamais repartir les témoins, qu’une mort atroce les attend, Honey et lui. Il va devoir trouver une issue, afin de sortir vivant des griffes de ce monstre…

Cette aventure de James Bond n’est pas la première écrite par Ian Fleming. Son héros apparaît initialement dans “Casino Royal” (1953), “Dr No” étant le sixième opus de la série (1958). Mis à part “Les diamants sont éternels” (1956) et “Moonraker” (1955) publiés chez Gallimard en 1957-58, les romans de Ian Fleming sont plutôt négligés par l’édition française : c’est chez Presses Internationales que sont publiés d’abord les romans de James Bond. La production de romans d’espionnage est alors pléthorique, les héros créés par des romanciers français ne se différenciant guère de ceux imaginés par des Anglais ou des Américains. James Bond 007 ne marque pas les esprits plus qu’un autre. D’autant que si Ian Fleming nous décrit un homme sportif et de belle allure, il n’a pas de visage.

C’est Sean Connery qui, incarnant le rôle de 007 dans le film de Terence Young (sorti en France en 1963), lui donne un aspect concret. “James Bond 007 contre Dr No” est la première adaptation cinématographique dédiée au personnage créé par Ian Fleming. Le succès est au rendez-vous. La prestation de la sculpturale Raquel Welch dans le rôle de Honey Rider n’y est pas pour rien. L’exotisme jamaïcain y contribue également. Quant à la prestance de Sean Connery, elle est certainement plus charismatique que l’allure des héros de films jouant les espions. Le scénario est très proche de l’intrigue du roman.

L’éditeur Presses Internationales avait publié le livre en 1960 : à l’occasion de la diffusion de “James Bond 007 contre Dr No”, il sort une nouvelle édition, illustrée avec quelques-unes des photos du film. En 1962, “Opération tonnerre” était paru chez Plon. Dès 1964, c’est cet éditeur qui va éditer et republier toute la série des James Bond (hors ceux dont Gallimard a les droits). Au cinéma, d’autres acteurs ont succédé à Sean Connery, ce qui cultive le mythe de ce personnage. Certes, le contexte mondial a évolué depuis la Guerre Froide de ce temps-là. Les tensions internationales persistent, le marché de l’armement reste florissant, et l’instinct de domination existe toujours chez ceux qui veulent mettre en péril l’équilibre planétaire. C’est pourquoi ce genre de roman d’action – riche en péripéties – se lit, ou se relit, avec un plaisir évident.

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