après nous de Patrick FORT


Après Nous FORT203

PATRICK FORT

Après Nous


Aux éditions ARCANE 17


Visitez leur site

557

Lectures depuis
Le mercredi 7 Juillet 2016

fleche Soutenez RayonPolar en achetant
après nous
sur
Amazone


fleche
fleche

Patrick FORT




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Insidieusement, des voix suggèrent de ne pas accorder tant d'importance à l'Histoire. Le devoir de mémoire ne serait que foutaises. Trop de temps perdu en commémorations ! Le rôle des Résistants n'aurait pas été si bénéfique que ça. Celui des communistes n'a-t-il pas été exagéré ? Les effets du nazisme étaient négligeables, anecdotiques : “En France, l'occupation allemande n'a pas été particulièrement inhumaine” a déclaré un politicien. On dédramatise ce lointain passé. On l'enterre dans l'oubli puisque la page est tournée depuis belle lurette. Par exemple, continuer à glorifier ce ramassis d'excités d'origines douteuses, ceux de la célèbre "Affiche rouge", des métèques communistes, c'est aberrant ! De tels propos insanes circulent encore dans des sphères qui se proclament patriotiques.

À l'opposé de cette négation de l'Histoire, Patrick Fort a choisi de se substituer à l'un des membres du réseau de Missak Manouchian, de parler à la place de Celestino Alfonso. C'est le 17 novembre 1943 que débute ce récit, à l'heure de l'arrestation de ce groupe de FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisan/Main d’Œuvre Immigrée). Voilà trois mois que Manouchian et ses amis sont pistés de près par les autorités policières. Sans doute ont-ils été trahis par un des leurs. Le cloisonnement au sein du groupe, les pseudonymes masquant leurs identités, cela n'a pas suffi à protéger leur activité clandestine. Fiché comme communiste, ancien des Brigades Internationales durant la guerre d'Espagne, Celestino n'a jamais rien révélé à son épouse Adoracio, ni à leur fils Juanito. Le secret s'imposait.

Habitant Ivry-sur-Seine depuis qu'ils ont quitté l'Espagne devenue franquiste, sa famille et lui n'oublient pas leur village natal, Ituero de Azaba. Néanmoins, Celestino et les siens sont désormais Français. En ces sombres années de guerre, des étrangers tels que lui ont éprouvé le besoin de s'engager toujours davantage, de combattre l'occupant. Bravoure qui contraste avec la passivité d'une grande part de la population. Tandis que d'autres se complaisent dans la Collaboration, Celestino fait partie de ceux qui exécutent le dignitaire nazi Julius Ritter, ami personnel d'Hitler. Il participe à l'attaque d'un autobus d'Allemands et à plusieurs autres attentats contre les ennemis de la France. Aucun d'eux ne se prend pour un héros, l'idéologie politique n'a que peu de place : ils luttent pour la liberté.

Dès son arrestation, Célestino est sans illusion sur son sort. “Je vais devoir trouver en moi la force de me battre et de me taire. Devenir amnésique pour repousser cet inévitable qui m'attend.” Après avoir laissé mijoter leurs suspects, les enquêteurs usent des méthodes les plus violentes pour interroger ces "terroristes". Passages à tabac et chantage sur les familles, tout ça ne fait pas céder Celestino et ses comparses. Ils nient, n'ayant plus rien à perdre, leur mort étant inéluctable. Ce n'est pas tant la mascarade de procès, le jugement les condamnant d'avance, qui sont ignobles. C'est plutôt ce jour de février 1944 où, dans une cour de la prison de Fresnes, Manouchian et ses amis sont filmés, photographiés. Le but est de les présenter tels des fauves, des criminels, de servir la propagande pétainiste et nazie.

Dans sa cellule, rares sont les contacts avec le monde extérieur. Celestino dresse un bilan de son parcours, de ses motivations, des images qu'il emportera. “J'ai rejoint la lutte armée comme une évidence… Nous étions en guerre et notre ennemi était clairement identifié. Je n'ai pas tué des hommes, mais des fascistes qui voulaient nous asservir. J'ai dégommé des salopards qui ne possédaient pas une once de compassion…” De l'écoute et de la compassion, un homme en fera preuve en ces moments terribles : l’aumônier Franz Stock. Mais que peuvent quelques Allemands contre la terreur que fait régner le Reich ? Le 21 février 1944, au Mont-Valérien, sont abattus vingt-cinq hommes, dont Celestino. Nous devons respecter la mémoire de ces combattants de l'ombre.

Ce roman, puisque c'est Patrick Fort qui se met dans la peau du narrateur, se base sur des faits authentiques. Il restitue le probable état d'esprit de Celestino et des autres membres autour de Manouchian. Leur courage, leur détermination ? Bien sûr. Peut-être aussi leur sentiment que la fatalité n'empêchera pas qu'ils vont laisser une trace dans l'Histoire. Pour qu'elle ne s'efface jamais, des ouvrages comme celui-ci sont indispensables.

Retrouvez
CLAUDE LE NOCHER
sur
action-suspense.over-blog.com
 
livrenpoche
Chercher patrick fort



 
 



Pour être informé des Mises à Jour, Abonnez-vous à l'Hebdo du RayonPolar
Indiquez votre Mail

Les réclames du RayonPolar

Pour votre publicité, contactez le site

Pub sur RayonPolar

Sur les 32200 pages du Site
chiffres Google Le jeudi 3 Novembre 2011







En accédant à ce site marchand par l'intermédiaire de ce lien vous soutenez financièrement le RayonPolar






Site dédié au Polar-Film-Série
Si vous entrez directement sur cette page,
Retrouvez ses nouvelles en ligne, ses critiques de polars, de films, de séries TV
Sa liste de revues et sa galerie de couvertures de polars anciens.
Visitez le Rayon Polar
Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les gros mensonges et les statistiques.
- Benjamin Disraeli (1804-1881), homme politique britannique















Pinterest
(C) Les textes n'engagent que leurs signataires
RayonPolar
Certaines illustrations de ce site sont des reprises des couvertures de la collection Néo et sont signées
Jean-Claude Claeys.

Reproduit ici avec son aimable autorisation
Pour visiter son Site
Pour acheter des originaux
Cliquez sur l'image
RayonPolar