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ROBERT FERRIGNO |
Frères De SangAux éditions J AI LU |
1345Lectures depuisLe samedi 3 Juin 2006
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Une lecture de |
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Noir, noir, noir Au début, ça se lit comme ça. Sans y prendre vraiment garde. Une intrigue éclatée, des personnages qui se dévoilent petit à petit … On voit bien que ça doit mener quelque part … et puis le piège - clac ! - se met à fonctionner et on a très envie d’avancer pour savoir la suite. Bien sur, parce qu’on est dans un roman et que c’est mieux que dans la vraie vie … les intrigues se rejoignent pour ne mener qu’à un seul, ultime et terrifiant bain de sang … qui n’est pas la fin. L’épilogue est bien pire que cette explosion de violence en point d’orgue à la tension qui monte habilement tout au long de 348 pages. C’est quoi l’histoire ? On a le choix : quête obsessionnelle d’un serial killer (dont le lecteur et le héros sont persuadés qu’il existe, mais personne d’autre à part une flic psychorigide au bord de la dépression). Quête de soi même dans le reflet d’une presque gémellité maladive, pathologique. Fresque psychédélique d’une Amérique cinglée … Pour essayer d’être clair : Jimmy Gage, journaliste de presse à sensation à Los Angeles (ça laisse tout de suite craindre le pire) reçoit un jour dans une boîte à œufs, six coupures de presse relatant autant de crimes. Pourquoi soupçonne t-il presque immédiatement son frère Jonathan d’en être l’auteur ? Parce que … la famille est la meilleure des choses, pardi ! C’est pas les psys qui diront le contraire. Jimmy finit par s’enfuir, par seulement à cause de ça, mais d’une autre affaire (il faudra patienter pour en avoir le détail, mais ça vaut l’attente) et quand il revient … son salaud de frère lui a piqué sa femme. Il l’a même épousée … Jimmy, sûr de ses convictions va passer tout le roman à osciller entre sa certitude, son incrédulité, sa fascination morbide et son dégoût … Ce qui fait le plaisir de la lecture, ce sont les outrances des personnages, dont on se dit que seule l’Amérique mythique peut les abriter. Les situations déjantées, décalées dans lesquelles ils s’enfoncent, la folie de cette société qui fonce sans direction. Pas de morale à cette histoire qui n’est vraiment pas un énième bouquin sur les serial killer. Bien plus et bien moins en même temps. Bref, qui réussit à être originale sur un thème ressassé jusqu’à la nausée …Et noire, noire, noire … Je sens que je vais aller voir du côté de ce qu’écrit ce type dont j’ignore tout. Si c’est de la même eau, je ne perdrai pas mon temps. |