En rentrant de vacances, Mme Tristani apprend que sa fille Mathilde (18 ans) a disparu depuis un mois. Puissante et redoutée, elle fait jouer ses relations afin qu’on la retrouve le plus discrètement possible. Chargée de l’enquête, Mary Lester exige que la procédure normale soit respectée. Son supérieur provisoire lui conseille prudence et diplomatie. Mais Mary ne craint pas d’affronter l’autoritaire Mme Tristani. Mathilde étudiait aux « Saints Anges », une institution dirigée par mère Marie-Madeleine de la Contrition. Mary garde un mauvais souvenir de cette sévère religieuse. Par la voisine de chambre de Mathilde, Mary découvre que la jeune fille a un ami musicien, Vincent. Une relation désapprouvée autant par la riche Mme Tristani que par les prolétaires parents de Vincent.
Ce n’est pas la découverte de l’homosexualité de son père qui explique la disparition de Mathilde. D’ailleurs, où est-il donc M.Tristani, peintre au talent reconnu, toujours incompris de ses proches ? Ruminant de vieilles rivalités, l’oncle et la tante de Mathilde ne peuvent renseigner Mary. Bien que son chef trouve l’enquête trop lente, Mary explore diverses pistes. Elle s’aperçoit que Mme Tristani a menti sur son voyage. Elle séjournait beaucoup plus près. Censé passer un concours administratif à Rennes, Vincent disparaît à son tour. Il a probablement rejoint Mathilde. Mary avait négligé une piste. Elle finit par retrouver la trace du jeune couple. Elle doit faire preuve de finesse et de fermeté pour régler cette affaire…
C’est avec grand plaisir que nous suivons les péripéties de cette 27e aventure de Mary Lester, dans les pittoresques décors du Cap Sizun. Comme toujours, la narration fluide est entraînante. L’histoire est plus sociologique que réellement criminelle. On est peu inquiet sur le sort de la jeune Mathilde. Ce sont les conditions de sa disparition qui importent. On sait que Mary Lester aime s’opposer à des témoins au caractère affirmé ; c’est le cas ici. Quant aux portraits (y compris ceux des collègues de Mary) ils sont savoureux. Jean Failler s’inscrit dans la meilleure tradition du genre policier.
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