Buck Schatz est un ancien flic New-Yorkais, juif, aujourd’hui âgé de quatre-vingt-huit ans. Bien qu’américain, il a connu à vingt ans la déportation au camp de Chelmno. Soldat prisonnier, il a manqué mourir sous les coups d’un gardien sadique : Ziegler. Mais Schatz a survécu. Autant vous le dire tout de suite, Buck est une teigne, un emmerdeur de première, un type qui ne résigne jamais. Cela lui a sauvé la vie en 45, lui permettant, revenu au pays, de devenir un des flics les plus connus de Memphis. Un modèle de l’inspecteur Harry, à la gâchette facile. Quand au soir de sa vie il apprend que son tortionnaire de Chelmno, non seulement n’est pas mort, mais a réussi à s’enfuir avec l’or des nazis, cela va bouleverser sa retraite tranquille. Quand bien même la vieillesse a commis aussi ses injurieux ravages chez le nazi, Buck Schatz éprouve toujours le besoin d’assouvir sa vengeance. Mais à son âge, on est ordinairement plutôt préoccupé par l’état de ses artères, le menu du déjeuner et la tonte de la pelouse. Buck a beau être un vieux dur à cuir, ses forces ne sont plus ce qu’elles étaient. Aussi va-t-il avoir besoin de son petit fils pour l’aider à débrouiller une affaire qui mêle les services secrets israéliens, le FBI, un percepteur de dettes de jeu, un eveuve trop jolie... Un paquet de cadavres va envahir la scène, bousculant les certitudes du vieux Buck . Buck Schatz est un des personnages les plus réjouissants parmi ceux côtoyés dans les pages d’un roman depuis bien longtemps. Hargneux, aigre, injurieux, méchant, sans scrupule, sans indulgence pour personne, lui le premier. Un « Tonton Daniel » en quelque sorte, à la sauce américaine « hot spice ». Seule Rose, sa tendre épouse depuis soixante ans, échappe à son sale caractère. Avec ce premier roman, Friedman tape tout de suite du côté des grands. Personnage, style, histoire… Tout y est. La fin ? Oui, même la fin, et tout le monde sait combien parfois elles sont décevantes. Mais la déception est ici orchestrée en ultime pied de nez d’un écrivain facétieux ! Si vous voulez un bon conseil, suivez en deux : lisez ce roman et conformez-vous au titre.
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