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YVES FREMION |
Le TueurAux éditions SERIE NOIREVisitez leur site |
802Lectures depuisLe lundi 3 Aout 2015
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Une lecture de |
N° 2502. Parution juin 1998. 240 pages. 6,05€. Mais un tueur bucolique.... Au début des années soixante-dix, un phénomène social défraya la chronique. Des hippies - des allumés pour certains, des aventuriers modernes pour d’autres - s’installèrent à la campagne souvent dans des endroits défavorisés, ou semi désertiques parce que laissés à l’abandon, fuyant la ville et ses embarras. Des amoureux de la nature qui croyaient pouvoir se refaire une santé morale. C’est ainsi qu’une bande de soixante-huitards se sont installés dans un petit hameau des Cévennes non loin d’un village qui agonise. Les maisons sont vides, les terrains sont en friche, leurs propriétaires ayant fait le chemin contraire, croyant trouver dans les zones urbaines un bonheur aléatoire. Bébert, Mireille, sa compagne, et quelques autres, avec l’accord du maire, retapent les bâtisses sous le regard amusé, sceptique, ou franchement hostile des quelques indigènes restant. Ils vivent de leur production potagère et élèvent des chèvres qui vagabondent au grand dam des agriculteurs locaux. Bébert et ses compagnons, dont quelques-uns ne sont que de passage, ne roulent pas sur l’or. Loin s’en faut. Et pourtant cela leur serait fort utile. Ne serait-ce que pour acheter quelques arpents de terre qui jouxtent leur domaine afin d’évoluer à leur aise. Il faut dire qu’on les accable de tous les maux. La jalousie n’est qu’une paire d’œillères. Et ceux, ou leurs descendants, qui étaient partis voir si ailleurs c’était meilleur se réveillent. L’atmosphère est gangrenée. Comme les banquiers ne sont pas décidés à ouvrir les coffres-forts, Bébert pense pallier la pénurie financière en organisant un casse. Tout ce serait bien déroulé si un petit grain de sable ne s’était pas infiltré dans l’engrenage pourtant bien huilé.
S’inspirant d’un célèbre fait-divers, Yves Frémion, qui connaît la région, nous livre un roman qui est aussi un documentaire sur la vie d’une communauté aspirant à quitter les miasmes de la ville, à s’oxygéner les bronches et le cervelet. Un roman intéressant mais la partie descriptive de cette communauté, des aléas de leur installation, des problèmes liés à leur intégration, empiète sur l’action, ce qui nuit au rythme. Seuls les chapitres narrant le casse puis la fuite se moulent véritablement dans le cocon du roman noir. Le reste s’apparente à une étude sociologique, intéressante certes, je me répète, mais qui traîne trop en longueur. Les répétitions abondent et c’est dommage. Yves Frémion a peut-être trop voulu justifier l’acte de Bébert, ou de celui dont il s’est inspiré.
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