Vade retro satanas de Luc FORI


Vade Retro Satanas FORI219

LUC FORI

Vade Retro Satanas


Aux éditions PAVILLON NOIR


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Le mercredi 29 Mars 2017

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Luc FORI




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Le quadragénaire William Carvault est agent immobilier à Bourges, métier qu’il exerce avec un dilettantisme certain. Ce Berruyer fut naguère policier, viré à cause de méthodes exagérées. Il s’essaya comme détective privé, mais les écarts adultérins finirent par lasser cet homme d’action. Aujourd’hui, Wiliam est en couple avec Heike Ziegler, commissaire de police à Bourges. Ils viennent d’avoir un bébé, Jan. Originaire d’Alsace, sa compagne reste très alémanique par son caractère affirmé. Quant à William, l’esprit jeune père de famille, ce n’est pas tellement son sujet. Tiraillements sévères dans le couple, donc. Du côté de son meilleur pote, ça ne va guère mieux. Depuis que sa petite amie l’a largué, Roger a du vague à l’âme. Un peu de mouvement dans sa vie, de violence même, lui ferait du bien.

Tandis que Heike enquête sur une série de meurtres de femmes, martyrisées avant d’être tuées, William est contacté par Youssef Bekkouche et Djamila, qui habitent non loin de chez lui. Mourad, le demi-frère de la jeune femme, a récemment disparu avec un ami. Il est à craindre qu’il soit parti pour le djihad en Syrie. Lorsque William explore l’ordinateur de Mourad, il y retrouve des vidéos de tortures infligées à leurs ennemis par des islamistes. Les inquiétudes de Djamila et Youssef semblent se confirmer. Avec Youssef, William s’invite à la mosquée. Il est fort possible qu’un imam autoproclamé, El Zarbi, ait incité Mourad à partir en guerre. L’influence de ce "religieux" (qui se prénomme Killian, en réalité) est assez relative, il a plus l’air d’un ringard que d’un spécialiste des sourates.

Bonne occasion pour Roger de se remonter le moral, en aidant William à secouer quelque peu l’imam El Zarbi. S’il n’est pas sans lien avec des djihadistes, il ne connaît guère Mourad et son ami. Par contre, grâce à une photo, une piste se dessine du côté de la Belgique. Heike étant absente pour cause d’enquête, voilà William contraint de s’occuper du petit Jan. Djamila et Youssef souhaitent qu’il poursuive ses investigations à Bruxelles, quitte à ce qu’eux-mêmes se chargent du bébé. Il vaudrait mieux que Heike n’apprenne jamais cette initiative, effectivement assez hasardeuse. Direction l’outre-Quiévrain pour Roger et William, qui n’ignorent pas que des bases arrières du terrorisme se situent en Belgique.

Mis à part un énergumène tatoué rencontré dès leur arrivée, William et Roger trouvent sans tarder un témoin, l’employée d’hôtel Maria, qui a croisé – et même donné un coup de main à – Mourad et son ami. Elle ne les a pas trouvés dangereux, animés de motivations terroristes. Il semble que le tueur de femmes sévissant dans la région de Bourges ait, lui aussi, fait le voyage jusqu’à Bruxelles. Malgré son courage, Roger ne peut l’intercepter ; il est même blessé par le criminel. Si son pote (qui a dégoté une copine pour l’héberger) ne peut rentrer immédiatement en France, William est prié de retourner dans son pays. Il a encore des questions à poser au pseudo-imam El Zarbi…

(Extrait) “Je préfère ignorer pour ne pas relancer les hostilités. Le tatoué n’a rien entendu et se croit maintenant obligé de nous faire la conversation dans un sabir personnel où il mélange joyeusement le français, l’anglais et le batave agricole. C’est assez dur à suivre et je dois parfois me reculer un peu pour éviter son haleine acidifiée par les nombreuses bières qu’il a dû ingurgiter. Si j’ai bien compris, il est question d’un voyage unique – et inique – qu’il a fait en France dans sa jeunesse… Il est arrivé Gare du Nord, et là… terrific, mijn god, des putains et des negers partout. Comment tu supportes ça ? Zonde overal… le péché partout !”

On n’est pas convaincus que des terroristes, quel que soit leur combat, soient dotés d’un grand sens de l’humour. On est "priés" de ne pas plaisanter sur leurs croyances. Il est vrai que le sujet n’a rien de comique, s’agissant d’attentats barbares. Néanmoins, Luc Fori montre qu’il est possible de traiter la question avec le sourire. C’est donc sous forme de "comédie policière" qu’il évoque les djihadistes. Que des fanatisés soient extrêmement dangereux, c’est sûr. Ceux-là trouveraient n’importe quel prétexte pour pratiquer la guérilla et exterminer des gens, dans un esprit kamikaze, on le sait. La riposte ne peut qu’être aussi "radicale" que leurs attaques.

Problème ultra-sensible, personne ne dira le contraire. On peut également présenter les choses avec une drôlerie sympathique, dans un roman à suspense où prime l’action avec ses péripéties débridées. L’auteur revendique une poésie à la Prévert, l’idée rabelaisienne de jouir de la vie, et des aventures agitées héritières de Frédéric Dard/San-Antonio. Le précepte qu’il a adopté est donc “Faites l’humour, pas la guerre”. Évoquer des thèmes très sérieux et le contexte actuel de cette façon amusée, c’est une excellente chose. Voilà un roman à conseiller !

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Une autre lecture du

Vade Retro Satanas

de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE

Parution le 10 mars 2017. 256 pages. 14,00€.

Pas facile de vivre avec une femme qui rentrée de couches vous vire de la sienne !

C'est l'expérience que vit William Carvault, ancien policier reconverti comme agent immobilier à Bourges. Faut dire que Heike, sa compagne et commissaire de police quand même, ne s'occupait plus que de leurs fils, et William n'avait pas apprécié d'être délaissé. Alors il était allé voir ailleurs si l'herbe était plus tendre comme le signale le diction qui affirme que changement de pâturage réjouit les veaux. Il s'est trouvé une petite maison en face d'un immeuble allongé comme une barre énergétique.

Tout commence à cause d'un individu guère courtois qui a frôlé la veille son véhicule, a pulvérisé son rétroviseur, sans laisser de coordonnées. Un mec normal quoi. William est abordé par Youssef, un jeune Sarrazin habitant en face de chez lui, qui lui dit qu'il a vu l'accrochage se produire et qu'avec son copain Ahmed ils ont voulu courir derrière le véhicule fautif et que tout ce qu'ils ont réussi à faire c'est de relever le numéro d'immatriculation. Un bon point pour les deux jeunes. Après avoir réglé son problème de rétroviseur, William regarde derrière lui et se rend compte qu'il est toujours amoureux d'Heike. Mais la commissaire de police n'est pas prête à partager sa couche et il n'a plus qu'à attendre que les événements se tassent.

Le lendemain, Youssef vient voir William chez lui, et après quelques palabres tournant autour du rétroviseur, il s'apprête à lui demander quelque chose lorsque Heike s'invite. L'entretien est reporté au lendemain mais ce que lui montre Heike n'est pas piqué des vers, comme dirait le poète.

Elle est en possession d'une clé USB et au visionnage de celle-ci, les cheveux se dressent sur la tête de William. L'assassinat, filmé en direct par le tueur, d'une jeune femme par strangulation à l'aide d'une corde. Le corps a été retrouvé dans une chambre appartenant à une chaîne hôtelière.

Revenons au rendez-vous de William avec Youssef dans la barre en phase de délabrement en face de sa petite maison. Youssef vit avec Djamila, et ils sont inquiets. Le frère de Djamila a disparu et il semblerait que le gamin, Mourad, soit parti pour le Djihad. Un petit film posté sur Youtube montre l'adolescent en compagnie d'un camarade enturbanné dont seuls les yeux sont apparents. Mourad porte une pancarte sur ses genoux sur laquelle est inscrit Mort aux Infidèles, tandis que son compagnon brandit un fusil d'assaut.

Alors William rencontre les parents de Mourad, dont Farid le père pratiquant mais pas intégriste, puis un imam recruteur du nom d'El Zarbi, lequel est effectivement un peu bizarre. Un accrochage oppose l'imam à Farid qui lui tend une photo représentant son gamin. William s'aperçoit qu'El Zarbi n'est pas un Arabe bon teint, mais un Européen converti maniant mal la langue de Khaled. William, assisté de son ami Roger (prononcez Rodgeur comme pour Federer mais qu'il ne faut pas prononcer Fait d'erreur, je sais c'est compliqué), piste El Zarbi, encore plus bizarre qu'il pensait et parvient à lui arracher quelques révélations. El Zarbi reconnait sur la photo l'édifice qui se dresse en arrière-plan. Il s'agit d'une centrale électrique située près de Bruxelles.

Et tandis qu'Heike poursuit l'étrangleur de jeunes femmes, William et Roger (prononcez Rodgeur...) se rendent à Bruxelles, et leur enquête n'est pas véritablement de la petite bière.

Avec un ton résolument humoristique, Luc Fori nous emmène de Bourges à Bruxelles puis retour à Bourges, pour une double enquête, qui bientôt n'en fera qu'une.

Mais cet humour, doux-amer, est tempéré, car si l'on peut rire de tout, certaines limites sont difficilement franchissables. Et dans les moments cruciaux, Luc Fori reprend un ton grave, en phase avec les situations.

Ce roman est composé d'événements qui ont réellement eu lieu, comme l'attaque de Charlie Hebdo, mais ils ne servent que de supports à une histoire plus personnelle, celle de la famille de Mourad. Et l'auteur sait faire la différence entre véritables adeptes d'une religion, et les intégristes qui sont aveuglés ou qui ne sont que des arnaqueurs et des charlatans.

Luc Fori construit son récit sur la lame du rasoir, sachant se montrer railleur, tendre, léger, décalé, humoristique ou grave, et offrant un épilogue en pied de nez à la société qui voudrait que tout soit blanc ou noir, mais jamais en demi-teinte.

Mais on vibre également aux aventures de William, et de Roger bien sûr le brave copain qui se montre un peu soupe au lait et vindicatif parfois, ainsi que des relations entre l'agent immobilier qui n'est pas immobile et de sa commissaire de police de compagne, ou ex-compagne, et de leurs relations en dents de scie. William ne se montre pas toujours à la hauteur dans sa nouvelle fonction de père, mais c'est aussi un apprentissage de la vie. Il faut savoir assumer.

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