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SEBASTIAN FITZEK |
Ne Les Crois PasAux éditions L'ARCHIPELVisitez leur site |
2958Lectures depuisLe lundi 2 Novembre 2009
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Une lecture de |
Berlin. Alcoolique et suicidaire, Ira Samin est une psychologue de la police qu’on laisse sur la touche. Elle culpabilise depuis le décès d’une de ses filles, Sara. Ce jour-là, Ira a décidé d’en finir. Policier d’une unité de tireurs d’élite et ex-amant de la jeune femme, Götz vient la chercher pour être négociatrice d’une situation de crise. Dans les locaux de la radio 101.5, un homme a pris en otage un groupe de visiteurs, l’animateur et un technicien. Armé, il prétend être harnaché d’une ceinture d’explosifs, mais on ignore encore ses revendications. Il menace de tuer des otages à chaque Cash Call, jeu téléphonique célèbre de la station dont il a modifié les règles. Il en a probablement déjà abattu un, qu’il ne s’attendait pas à voir dans le groupe en visite. Il n’accepte de négocier qu’avec Ira. Steuer, le chef de la police, n’a aucune confiance en elle. Il préfèrerait un assaut rapide, mais Götz admet qu’Ira peut faire évoluer la situation. D’autant qu’on a pu installer une caméra pour observer le studio. Le bureau de Diesel, le rédacteur en chef déjanté de la radio, va servir de base à la négociatrice. Le preneur d’otage est identifié. Il s’agit de Yann May, un psychologue qui a cessé son activité. Huit mois plus tôt, sa fiancée Leoni a été victime d’un mortel accident de la route. Au moment où on annonçait son décès à Yann, Leoni lui téléphonait en lui demandant de ne pas croire cette version de sa mort. Depuis, on a tout fait pour le dissuader de poser des questions, l’obligeant même à ne plus exercer son métier. Le programme étant repris en direct par toutes les radios berlinoises, Yann dénonce à complot d’État. Il exige d’Ira qu’elle retrouve Leoni, vivante selon lui. Il l’a compris en lisant le rapport d’autopsie, où manque un détail essentiel : la vraie Leoni était enceinte, pas la victime. Quand Steuer envoie un tireur d’élite, Yann tire sur celui-ci. Et Kitty, jeune employée de la station, se cache dans un placard du studio de radio, à l’insu de Yann. Kitty n’est autre que la seconde fille d’Ira, fâchée avec sa mère depuis le suicide de Sara. Le procureur général Faust débarque de son hélico. Niant les élucubrations de Yann, il demande à Ira de gagner du temps à défaut de calmer Yann. Grâce à Götz, Ira parvient à entrer en contact par talkie-walkie avec Kitty. Toujours hostile vis-à-vis d’Ira, Steuer se demande si certains otages ne seraient pas des complices de Yann. Ce dernier n’est pas dupe quand la police détourne les appels téléphoniques du cruel jeu qu’il organise. Yann confie à Ira que sa fiancée Leoni conservait une part de mystère, y compris sur ses origines russes. De son côté, le rédacteur en chef Diesel trouve la preuve formelle que la photo de l’accident de Leoni est un trucage. Quand Yann détecte la présence de Kitty, l’équipe de Götz est prête à l’assaut. Bien qu’elle soit désormais écartée de l’affaire, Ira continue à être dangereusement impliquée dans la suite… Après “Thérapie”, son premier roman, où le mystère joue sur certains aspects intimistes, l’auteur change totalement d’ambiance. C’est au centre d’une mise en scène beaucoup plus spectaculaire qu’il place ses héros. En effet, la prise d’otage est suivie à la radio par l’ensemble de la population de Berlin. Yann prétend faire éclater la vérité, mais il se peut qu’il agisse pour un tiers qui veut récupérer Leoni. S’il a vraiment tué deux hommes, son cas apparaît réglé d’avance. Plus que la “disparition” de Leoni, ce sont les secrets qui l’entourent encore qui doivent être éclaircis. Sans nul doute, si elle est vivante, elle reste en danger. Quant à Ira, qu’elle soit au bord du suicide, ce n’est pas exactement ce qui la rend attachante. Certes elle est fragile, mais aussi capable de faire face, dualité de caractère offrant une force au personnage. Toutefois, on devine que l’affaire est pleine de faux-semblants, on n’exclut pas des manipulations, et on doit s’interroger sur le rôle des divers protagonistes. Énigmatique et riche en péripéties, ce deuxième suspense de Sebastian Fitzek est aussi convaincant et solide que le premier.
Traduit de l’allemand par Pascal Rozat. Alors qu’il est en communication téléphonique, de mauvaise qualité, avec sa fiancée Leoni, Yann May, psychologue berlinois, est dérangé par des coups frappés à sa porte. C’est un policier qui lui apprend le décès accidentel de Leoni. Yann ne peut y croire d’autant qu’au bout du fil elle a eu le temps de lui dire « Ne les crois pas ». Huit mois plus tard, il prend en otage sept personnes dans un studio d’enregistrement d’une radio privée célèbre pour ses émissions débiles. Il a bien préparé son opération, se déguisant, se faisant passer pour un des invités du jour à visiter les locaux et surtout en étant armé jusqu’aux dents et bardé de dynamite. Du moins c’est ce qu’il affirme. Il détourne les règles d’un jeu téléphonique matinal, le Cash Call. Un auditeur tiré au sort doit répondre en prononçant une phrase dite magique et peut gagner un cadeau somptueux. Il a décidé d’appeler un auditeur, mais l’enjeu est différent : si la personne appelée ne réponds pas correctement, c’est un otage qui va en subir les conséquences. Ira Samin, psychologue, est emmenée dans l’immeuble de la radio et doit converser avec le preneur d’otages. Depuis le suicide d’une de ses filles, elle est complètement en vrac et ce matin là elle avait décidé de prendre le même chemin en ingérant des pilules. Aussi elle accepte à contrecœur cette mission d’autant qu’un autre de ses collègues devait jouer les messieurs bons offices. Mais il avait été réfuté par le kidnappeur, au grand dam des officiers de la police dépêchés sur place. Elle tente donc de négocier par téléphone avec Yann, sentant que quelque chose coince dans la machine. Comme si elle était le jouet d’une manipulation, mais elle est incapable de démêler ce qu’il se passe. D’autant qu’elle apprend que la jeune femme qui devait accompagner les visiteurs n’est autre que Katarina, sa fille ainée qu’elle n’a pas vu depuis des mois. Katarina, dite Kitty lui en veut depuis le suicide de sa sœur. Les tractations continuent car il faut sauver à tout prix la vie des otages mais les revendications de Yann ne sont pas simples. Il est persuadé que Leoni est toujours vivante et il lui faut plus que des preuves pour relâcher ses invités non consentants. Ses argumentations ne manquent pas de poids et les policiers semblent mettre des bâtons dans les roues des négociations. Ce second roman de Sébastian Fitzek traduit en France diffère totalement de son premier ouvrage, Thérapie, dans le fond et dans la forme, même si l’on peut relever au moins un point commun : si la trame de Thérapie tournait autour de la disparition d’une fillette, ici c’est celle d’une femme qui est considérée comme décédée accidentellement. Mais l’atmosphère angoissante et fantastique qui prévalait fait place à une histoire plus étouffante, inquiétante, reposant sur les motivations du kidnappeur et sur les conséquences éventuelles de ses gestes. Il ne s’agit pas d’une banale opération de prise d’otages car plus l’histoire avance, plus les démêlés secondaires empiètent sur le récit. Les implications de membres influents de la mafia allemande et de dirigeants de la police berlinoise vont bouleverser la donne, et chacun des protagonistes garderont des cicatrices morales et physiques. Yann et Ira en étant les plus atteints vivant depuis des mois en plein désarroi, victimes de fractures du cœur et de l’esprit. On regrettera juste le titre français qui fait penser à un roman de Mary Higgins Clark. |
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