Manuel pratique de la haine de FERREZ


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FERREZ

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Le vendredi 5 Mars 2010

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 FERREZ




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Le Brésil possède trois vitrines : Brasilia, la capitale, vitrine de la modernité, de l’architecture grâce à Oscar Niemeyer ; Rio de Janeiro, vitrine du plaisir avec son pain de sucre, son Christ qui vous accueille les bras ouverts, ses cariocas, son carnaval ; Sao Paulo, vitrine de la finance et de l’industrie. De la misère aussi avec ses favelas, les bidonvilles qui ne sont pas l’apanage de Rio et où vivent des hommes et des femmes repliés sur eux-mêmes à la recherche de travail générateur d’argent et d’espoir pour certains, d’armes et de boissons pour beaucoup d’autres. Les petits boulots sont très recherchés, mais ne se trouvent pas facilement. Alors il ne reste qu’une échappatoire : trouver les « thunes » là où elles se trouvent. Chez les riches, les banques, les commerçants. Dans ce monde interlope, Régis, Magicien, Celso le Démon, Lucio la foi, Neguinho Tache-à-la main et Aninha, la seule femme de ce petit groupe, forment une bande qui entend bien se faire respecter. D’autres malfrats grouillent autour d’eux, et les armes n’ont pas le temps de rouiller. De toute façon, ils n’ont pas à se cacher car tous sont catalogués : «… un gamin passait avec une moto Titan, aussitôt les ragots commençaient, les cancaniers le jugeaient immédiatement, le gamin devait voler ». Les policiers ne sont pas fiers de leur travail : « il savait que si les gens découvraient qu’il était policier cela le mettrait certainement dans une position désavantageuse, la maison de sa tante n’était pas dans la favela, mais néanmoins suffisamment proche pour s’attirer des ennuis, et cela Aires ne le souhaitait pas, il voulait les liasses de billets mais pas les problèmes ». Alors il se rend à son lieu de travail en civil, c’est moins voyant. Mais tout comme ses collègues, il ferme les yeux lorsque de l’argent lui est proposé. Son patron le commissaire Mendonça n’est pas mieux, il visionne des films pédophiles sur son ordinateur tandis que sa femme et ses gosses dorment. La loi de la rue règne car d’après Beau-Gosse, l’un des protagonistes « a parfaitement compris que la seule façon de gagner de l’argent est d’utiliser la méthode de l’état, répression et dépendance ». Les livreurs et les transporteurs ont compris eux aussi le système, se laissant dévaliser contre une rémunération, et ils empochent le jackpot avec les assurances. Mais outre la haine entre clans, s’érige une autre haine, ancestrale celle-là, ressentie par toute une frange de la population : « Paulo était noir, il savait tout sur l’histoire de ses ancêtres,…, il parlerait aux petits de tous les indigents qui avaient aidés à construire tout ce qu’ils voyaient depuis leur naissance, il parlerait de l’histoire des opprimés qui ne se sont jamais rendus, et devant ses futurs enfants il démonterait les faux mythes des oppresseurs, ces mêmes faux héros qui avaient tué des indiens et des noirs et à qui l’on érigeait ensuite des statues aux quatre coins de la ville ». Une haine alimentée par une révolte sourde.

Ferrez écrit, décrit ce qu’il a vécu et connu. Il a trouvé refuge et espoir dans la littérature, tout comme un de ses héros qui emprunte beaucoup dans les bibliothèques. Son écriture lancinante, ses phrases à rallonge peuvent se comparer à des pensées qui nous trottent dans la tête, vagabondent, sautent d’étapes en étapes pour revenir à chaque fois au point de départ. Un éclairage pas forcément brillant sur une société en mal d’avenir. Un roman écrit en 2003, mais les choses ont-elles véritablement changées depuis, la société a-t-elle évolué ? La présentation du livre est impeccable, agrémentée de photos d’Alexis Peskine et une préface de Paulo Lins, auteur de La cité de Dieu.

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