A partir de fin 1975, se produit une série de morts qui semblent naturelles ou accidentelles. C’est un problème cardiaque qui cause celle d’Elisabeth, 35 ans, décédée dans sa voiture à l’orée d’une forêt. Père de famille conformiste, Henri se noie lors de vacances sur la Côte d’Azur. Jeune chef d’équipe en usine, Jean-Marc est victime de sa propre imprudence à la chasse. Passionné de moto, Max se tue sur sa machine, trop pressé de revoir sa belle Emilie. Âgé de 72 ans, Janucz est sujet au manque d’équilibre ; un vertige entraîne une chute fatale pour lui.
Personne n’y voit rien de suspect. Jusqu’au jour où le gendarme Jacques Roquet et Luc, qui fut le fiancé d’Elisabeth, s’interrogent sur ces décès. L’épouse de Janucz le sentait troublé depuis plusieurs mois, comme s’il s’attendait à mourir. Elle montre au gendarme la photo d’un groupe : sur les onze y figurant, sept sont morts en peu de temps. Elisabeth et Janucz en faisaient partie. Tous avaient été jurés d’un procès en 1974. On jugeait un vagabond ayant violenté une femme, plongée depuis dans la folie. L’enfant de la victime était morte lors de cette agression.
Jacques Roquet mène son enquête personnelle, aidé de son épouse et de Luc. Près de chaque mort, se trouvaient de petites cartes numérotées – auxquelles nul n’accorda d’importance. Les hypothèses du gendarme restent fragiles...
Il faut reconnaître que la forme narrative choisie par l’auteur est particulière. Axé sur le descriptif détaillé (des personnages et de la décennie 1970), le récit progresse par étapes. Ce qui implique une certaine lenteur dans l’évolution de l’affaire. Ce n’est pas déplaisant. Plutôt qu’un puzzle, il s’agit d’une mosaïque de vies variées, réunies en une seule image. Officieuse, l’enquête avance par petites touches, rassemblant des éléments épars. Pouvant surprendre ou séduire, cette présentation contribue à la singularité de ce roman.
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